Le canon de 100 millimètres du Prairial est le plus gros modèle de canon de la marine. Il a une portée de 17 kilomètres sur une cible flottante, 6 à 8 kilomètres sur une cible aérienne.
PAPEETE, le 28 novembre 2018 - La frégate de surveillance Prairial est le plus gros bâtiment militaire basé à Papeete. Avec 92 membres d'équipage, des équipements de surveillance avancés et une belle puissance de feu, il assure diverses missions pour la Polynésie : surveillance de notre ZEE, sauvetage en mer, assistance aux populations après une catastrophe naturelle... Suivez-nous pour une visite guidée !
Avec ses quatre moteurs diésels entrainant deux hélices, le Prairial peut atteindre 20 nœuds nautiques (37 km/h). Il possède également trois générateurs diésel pour alimenter ses systèmes électriques, en particulier la barre.
Le Prairial n'est pas un petit navire. Avec 93,5 mètres de long et 92 membres d'équipage, c'est le plus gros bâtiment militaire des Forces Armées en Polynésie française. Avec deux douzaines de commandos pour une opération militaire, il peut transporter 124 personnes. S'il devait évacuer une île d'urgence, on peut y faire tenir 875 personnes (675 par mauvais temps) sans logement ni nourriture. Il peut aussi transporter 100 tonnes de fret.
Mais le transport n'est pas la raison d'être du bateau. Le Prairial est équipé de nombreux radars, sondes et même d'un hélicoptère pour surveiller une large zone. Il est également suffisamment armé pour contenir une menace conventionnelle avec un canon de 100 millimètres, deux canons de 20 millimètres, deux mitrailleuses 12.7 millimètres et plusieurs mitrailleuses démontables pour lutter contre des menaces "asymétriques" (de types attaques suicides).
Mais le transport n'est pas la raison d'être du bateau. Le Prairial est équipé de nombreux radars, sondes et même d'un hélicoptère pour surveiller une large zone. Il est également suffisamment armé pour contenir une menace conventionnelle avec un canon de 100 millimètres, deux canons de 20 millimètres, deux mitrailleuses 12.7 millimètres et plusieurs mitrailleuses démontables pour lutter contre des menaces "asymétriques" (de types attaques suicides).
Le temps à bord n'est jamais oisif. Ici un exercice incendie mobilisant une grande partie de l'équipage, puisque tout le monde à bord est marin-pompier.
Le commandant du Prairial, capitaine de frégate Sylvain Faya, nous résume les missions de son bateau : "Là nous sommes sur une mission de police des pêches. Comme vous avez pu le constater, dans la ZEE, c'est un désert, on a croisé un voilier à Fakarava et c'est tout. Donc ce qui est intéressant, c'est d'aller quand même contrôler les pêcheurs en dehors de la ZEE pour être dissuasif, leur montrer que nous, Français, on est là. Ils sont surveillés en permanence par les satellites et les avions, mais ils ne le voient pas au quotidien. Donc le fait d'envoyer un bateau avec un équipage, de les interroger, de monter à bord, de contrôler leurs papiers et leurs cales, ça a un double effet : un effet positif sur le respect du traité international WCPFC (Western and Central Pacific Fisheries Commission, voir article du 26 novembre), au profit de tous les pays du Pacifique ; et ça permet de leur montrer que nous, Français, on les contrôle et que s'ils franchissent la ZEE on sera là pour les interpeler, et ça ils le savent bien. Mais nous pouvons aussi assurer toutes les missions de l'État en mer."
>>> Voir notre article A la chasse aux pêcheurs illégaux à bord d'un bateau de guerre
>>> Et le portrait du second maître Karl
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LES MULTIPLES MISSIONS DU PRAIRIAL
Le capitaine poursuit ses explications : "Si jamais il y a des bâtiments qui se livrent à des trafics, quels que soient les trafics, substances illicites, trafic d'êtres humains, espèces protégées et autres, on peut être amenés à interpeler un bâtiment en mer et leur équipage. Ce qui est sous le feu des projecteurs en Polynésie en ce moment c'est le trafic de drogue, il y a de l'ice qui arrive en Polynésie, donc nous on participe à lutter contre ce fléau. Si jamais il y a des renseignements qui nous disent que demain on doit appréhender un bateau, on est prêts, que ce soit un voilier ou un plus gros bateau... On est tout de même suffisamment armés. Sinon évidemment, là nous sommes dans une zone cyclonique en saison des cyclones, donc il y a le soutien aux populations. Lors du cyclone Irma qui a frappé les Antilles, le premier bateau sur zone était une frégate de surveillance, exactement le même type que le Prairial, qui est arrivé avec de l'eau, de l'aide... On peut le faire pour la Polynésie mais également pour les autres nations du Pacifique qui ont moins de moyens comme les Cook, les Kiribati... Ce sont des voisins proches donc on pourrait intervenir rapidement. Nous faisons également de la police des pêches à leur profit. Enfin il y a le secours en mer, si nous recevons un appel de détresse nous pouvons intervenir. Tout ça c'est le socle commun que tous les bateaux des forces armées basés en Polynésie peuvent accomplir, comme l'Arago, le Bougainville..."
Le Prairial a aussi des missions spécifiques : "le Prairial est un bâtiment de combat qui peut aller plus loin, plus longtemps. Donc nous allons aussi faire des missions de rayonnement, de diplomatie navale, sur tout le pourtour du Pacifique. Nous représentons la France pour dire que, oui, la France est une nation du Pacifique. Nous pouvons aller en Asie, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord. Nous pourrions avoir des problématiques communes, par exemple pour les cyclones ou la lutte contre les trafics. Ça passe aussi par des exercices communs, comme le RIMPAC 2018 qui a eu lieu entre juin et aout, c'est le plus grand exercice aéronaval au monde. Enfin nous pouvons juste aller observer des zones d'intérêt pour l'État français, pour faire remonter nos propres informations sur ce qu'il se passe."
Un exercice "Homme à la mer", toujours utile sur un bateau, mais également pour les missions de secours en mer.
"Si le Prairial reste à quai, pour le contribuable, c'est un coût. Il doit payer l'entretien et l'équipage. Donc pour amortir ce bateau, il faut qu'on soit en mer. Le Prairial est en mer 150 jours par an. Soit nous sommes en permission, soit nous sommes en mer. Les périodes à quai c'est juste pour l'entretien indispensable. Ensuite, que la mission soit de la police des pêches, un pistage de bâtiment étranger soupçonné de trafic, de la surveillance d'une zone pour l'État français ou du secours aux populations, il n'y a pas une mission plus noble qu'une autre et on fait toutes nos missions du mieux possible" conclut-il.