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Les ministres à Hyderabad au chevet d'une nature de plus en plus affaiblie


La liste des espèces menacées s'allonge chaque jour
La liste des espèces menacées s'allonge chaque jour
HYDERABAD (Inde), 17 oct 2012 (AFP) - Quelque 400 espèces animales et végétales ont rejoint la liste des espèces menacées d'extinction dévoilée mercredi à Hyderabad, en Inde, où la conférence de l'ONU sur la biodiversité est entrée dans sa dernière ligne droite en présence de 86 ministres.

"Il n'y a pas une seule façon de mesurer le déclin de la biodiversité, c'est complexe, mais la +Liste rouge+ est la meilleure mesure dont nous disposons", a souligné Jane Smart, directrice mondiale du groupe agissant pour le maintien de la biodiversité de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Ce registre de référence comprend désormais 65.518 espèces, dont près du tiers (20.219) est menacé d'extinction, avec 4.088 espèces en danger critique d'extinction, 5.919 en danger et 10.212 vulnérables. Plus de 400 végétaux et animaux ont rejoint la liste des espèces menacées depuis la dernière version, présentée en juin au sommet de Rio+20.

Deux invertébrés, une blatte des Seychelles et une espèce d'escargot d'eau douce, ont été intégrés à la catégorie des espèces considérées comme éteintes.

Les experts de l'UICN ont aussi insisté devant la presse sur la situation "terrifiante" des palmiers de Madagascar, l'un des sites les plus riches au monde en termes de biodiversité.

L'île compte 192 espèces de palmiers uniques au monde dont plus de 80% sont menacés d'extinction alors que certaines populations parmi les plus pauvres en dépendent pour leur nourriture et les matériaux de construction. Cette disparition est due au défrichage des terres pour l'agriculture et à l'exploitation des forêts.

"Madagascar, absolue priorité"

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Une autre étude publiée lundi soulignait que les lémuriens de Madagascar figurent désormais parmi les primates les plus menacés de la planète, en raison de la destruction de leur habitat et du braconnage.

"Madagascar est une région d'une absolue priorité" pour la biodiversité, a insisté Russell Mittermeier, spécialiste de l'île et président de l'ONG Conservation International.

Cette piqûre de rappel de l'UICN intervient à un moment où plus de 180 pays sont réunis à Hyderabad pour la conférence de l'ONU sur la biodiversité visant à tenter d'endiguer cette érosion toujours plus rapide des espèces.

Après dix jours de discussions au niveau technique, les négociations se poursuivaient à partir de mercredi, pour les trois derniers jours, au niveau gouvernemental, avec 86 ministres présents dans le sud de l'Inde.

Les discussions achoppent principalement sur les engagements financiers qui pourraient être pris en vue d'atteindre les 20 objectifs pour 2020 adoptés à Nagoya (Japon) en 2010, comme la lutte contre la surpêche et le développement des aires protégées sur terre et en mer.

Des experts chargés de conseiller les négociateurs ont chiffré ces besoins à entre 150 et 440 milliards de dollars (environ 115 à 340 milliards d'euros) par an, a rapporté mercredi l'économiste Pavan Sukhdev, auteur d'un rapport sur la valeur économique des services rendus par la nature.

Les financements publics et de mécénat en faveur de la biodiversité sont actuellement évalués à quelque 10 milliards de dollars par an.

Les discussions restaient difficiles sur ce point mercredi, mais un consensus émergeait en revanche sur la question de la protection de la biodiversité marine.

L'adoption vendredi, pendant la réunion plénière de clôture, d'un registre identifiant 56 zones à protéger, dans le Pacifique, les Caraïbes et en Méditerranée, "une étape très attendue pour la protection des océans", est en bonne voie, a indiqué la ministre française de l'Ecologie, Delphine Batho, qui doit participer jeudi à une table ronde sur le sujet.

Rédigé par Par Anthony LUCAS le Mercredi 17 Octobre 2012 à 05:40 | Lu 301 fois