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Les maires écrivent au Ministre Victorin Lurel pour réclamer l'application de la réforme communale


Les maires écrivent au Ministre Victorin Lurel pour réclamer l'application de la réforme communale
PAPEETE, le 03 Août 2012: Jeudi était la dernière journée des débats du Congrès des Communes. C'est donc une semaine riche en rencontre, en échange, en discussion et en émotion qui s'achève sur l'Île Vanille. Après les ateliers autour des thématiques d'actualités, place à la restitution des ateliers qui ont porté sur le thème « aménager pour développer », et au discours de clôture du président Maihi.

La journée a débuté à 8h, comme à son habitude. Un à un, les rapporteurs des quatre ateliers ont rendu compte à la totalité des élus communaux ce qui s'est dit au sein de chaque ateliers. Ainsi, nos tavana ont soulevé des questionnements tels que les dispositifs juridiques comme le PGEM, PGA, PPR et SAGE. Ils ont aussi réfléchi au(x) moyen(s) d'allier tradition et modernité et ont débattus sur les différents moyens financiers dont ils disposent.
Une fois encore on constate l'obstination des élus communaux à trouver les solutions et propositions aux obstacles qui leur sont parfois mis ça et là. Ainsi, parmi les propositions retenues,
celles notamment d'anticiper les changements climatiques et le déplacement des populations dans le cadre du dispositif qu'est le PPR. Il a, par la suite, été suggéré de faire appel aux partenaires privilégiés des communes pour la création d'un fond d'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles. Plus
intéressant encore, certaines pratiques ancestrales semblent renaître au sein des communes. Ainsi Rapa et Maiao proposent de revenir à la pratique ancestrale du Rahui, qui permettait aux polynésiens de réguler et contrôler leurs ressources alimentaires selon les saisons. Bien sur, les élus sont conscients que seules les plus petites communes pourraient l'appliquer puisqu'on efface toute vocation commerciale si l'on revient à cette pratique.

Faire mieux avec moins
Plus tard dans la matinée, ce fut au tour des résolutions d'être présentées. Dans ce texte les Maires des communes de Polynésie française s'engagent, et ce ceci sera sans doute l'adage fort à retenir de ce 24° Congrès des communes, a « faire mieux avec moins ». Il est donc plus qu'évident que nos tavana sont conscients des temps difficiles mais feront tout leur possible pour le plus grand bien de leur population. De plus, ils s'engagent à poursuivre l'intercommunalité, à favoriser l'investissement, à généraliser les mesures déjà prises par certaines communes en matière de recouvrement, à développer la concertation et l'information de la population et à garantir la bonne application de la fonction publique communale.


Les maires écrivent au Ministre Victorin Lurel pour réclamer l'application de la réforme communale
L'après midi a ensuite été consacrée à la clôture de ce congrès. Dans un discours solennel, fort et retentissant, Teriitepaiatua Maihi, Président du SPC, a fermement défendu l'application de la fonction publique communale. Le Président a tenu à partager avec l’auditoire son « incompréhension face à l’initiative du vice-président du pays:http://www.tahiti-infos.com/Antony-Geros-rencontre-Victorin-LUREL-les-dispositions-sur-la-fonction-publique-pourraient-etre-reportees-de-facto_a53670.html d’aller à Paris demander aux autorités de l’Etat de sursoir à l’entrée en vigueur d’une réforme que nous attendons tous, et que nous sommes impatients d’appliquer. Le pays apporte-t-il sa contribution financière dans ce dossier, pour ainsi discuter avec le ministre de l’Outremer, sans même nous consulter, nous les premiers concernés par cette importante réforme ? ». Puis, il s'adresse à ses collègues, « Tavana ma, je vous le demande, comment le pays aurait-il réagi si nous étions allés à Paris discuter de la fonction publique du pays avec le ministre de l’outre-mer ? Je voudrai l’affirmer ici haut et fort : le premier août est le début d'une nouvelle ère dans les communes, avec la mise en oeuvre officielle du nouveau statut des agents communaux. Mes chers amis, cette incompréhension passagère se transforme quelquefois, mais rarement je vous rassure, en frustration ».

Un partenariat fragile
Le Président du SPC a ensuite déploré un partenariat entre l'Etat, le Pays et le Communes qui reste fragile, « Les communes sont-elles considérées comme des partenaires à part entière par le pays et l’Etat ? Tavana ma je vous le dit très clairement : il m’arrive de plus en plus souvent d’en douter.
Certes nous sommes considérés quand on a besoin de nous, de notre relation de proximité à la population pour faire passer des messages. Mais sommes-nous de vrais partenaires quand nous devons quémander la part qui nous revient de la fiscalité prélevée sur les contribuables polynésiens ? ». Bien
sur, Teriitepaiatua Maihi reste optimiste et persévérant, « Nous devons sans cesse nous affirmer et faire valoir notre bon droit. Nous savons taire nos différences au nom de l’intérêt général et plus que tout, nous sommes unis et responsables ». Enfin, il n'oublie pas de remercier le maire de Tahaa « Ma
chère Emma, nous nous sommes tous découverts un peu plus en arrivant chez toi, grâce à toi et ta bonne humeur si communicative, ton optimisme indestructible. Je voudrai donc encore une fois te remercier ma chère Emma pour tous les efforts que tes équipes et toi vous avez fournis pour faire de ce
congrès une très belle réussite ».
Le XXIV° Congrès des Communes s'achève donc. Et malgré une actualité mouvementée, les maires et élus communaux ont renforcé leurs liens, ce même lien invisible mais ressentit tout au long de ce congrès. C'est aussi le lien qui réunit toute les îles et communes de notre Fenua !

Intervention du Président Maihi
Lettre adressée au Ministre Victorin Lurel
Signataires

Rédigé par SPCPF le Jeudi 2 Août 2012 à 16:58 | Lu 909 fois