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Les loyalistes veulent l'unité


Nouméa - France - AFP - Mardi 3 août 2021 - Tandis que des élus de l'Avenir en confiance invitent à “dédramatiser” l'échec subi lors de l'élection du président du Congrès il y a une semaine, les loyalistes dans leur ensemble encouragent à se tourner vers le seul objectif du référendum. Le mouvement Générations NC promeut même un rapprochement au sein des institutions.
Il est facile de filer la métaphore sportive en pleine période de Jeux olympiques à Tokyo. Les élus loyalistes ont immanquablement refait le match ces derniers jours, tenté d'évacuer l'échec, et essayé de faire descendre la pression montée bien haut. Cette tension était autant apparue dans la lutte contre l'adversaire politique, que dans les rapports au sein de la sensibilité. La division des non-indépendantistes a profité, il y a une semaine, à Roch Wamytan, figure de l'Union calédonienne réélue pour un cinquième mandat à la présidence du Congrès. Si l'équipe de Calédonie ensemble composée de six élus a voté en faveur de sa compétitrice, Annie Qaeze, celle de l'Avenir en confiance a connu un schisme. Sept conseillers, attachés au mouvement du Rassemblement ou déterminés à porter leur candidate, ont suivi Virginie Ruffenach, tandis que onze collègues ainsi que le non-inscrit Nicolas Metzdorf, de Générations NC, ont voté "blanc". Le pire scénario. Certains évoquent "une guerre de leadership", d'autres "une opposition de stratégies", ou encore "un coup de canif dans le contrat".
 
Équipe baptisée “Les Voix du Non”
 
Et maintenant ? Les formations se sont reparlé en début de semaine. "La parenthèse est fermée" observe Sonia Backès, présidente de la province Sud. La dispersion du vote pouvait même faire peser un risque sur l'intégrité de la première entité au Congrès en nombre d'élus. En fait, "le groupe Avenir en confiance est maintenu". Discussions en interne plutôt que l'implosion, car, de l'aveu de tous dans ces allées tricolores Boulevard Vauban, un objectif crucial doit lier : la victoire du Non à l'indépendance, au troisième et dernier référendum prévu le 12 décembre.
 
La perspective de rapprochement des loyalistes réveille de vieux souvenirs. Ceux du "pacte républicain" en 2009, ou encore du "contrat de gouvernance solidaire" en 2014. Des formules plus ou moins éphémères. Sauf qu'il ne s'agit plus là de répartition des présidences d'institutions, mais d'avenir institutionnel. La marche est bien plus haute et décisive. Thierry Santa a développé l'intention du Rassemblement-Les Républicains, samedi à Païta, en ouverture du congrès. "Plus que jamais, l'heure est à l'engagement pacifique dans une campagne de proximité complémentaire et solidaire des diverses sensibilités du Non, avec un seul et même objectif : dire Non à l'indépendance et rester dans la France" a déclaré le président à la tribune. Le point de vue de Philippe Dunoyer, exposé juste avant l'élection au Congrès, n'est pas si éloigné. "La seule échéance qui compte, c'est le référendum" juge le député Calédonie ensemble. "C'est l'enjeu qui nous surplombe et qui nous oblige collectivement à dépasser nos vieilles querelles : le 12 décembre, notre pays risque de sortir de la République".
 
Il reste, maintenant, à mettre ces vœux en musique, et à gérer l'association de personnalités. Les récentes relations étaient plutôt électriques entre des leaders du Rassemblement et de Calédonie ensemble. Des élus de l'Avenir en confiance seraient prêts à faire le lien entre les membres de l'équipe loyaliste baptisée tout spécialement "Les Voix du Non". Sur le fond, la campagne se voudra "complémentaire", c'est-à-dire coordonnée, avec des messages communs et des actions groupées sur le terrain, à entendre des responsables. Si des écarts de vue existent sur la place des provinces après une victoire du Non, les non-indépendantistes entendent s'attarder durant la campagne sur "des enjeux de proximité" : l'avenir de la santé, de l'enseignement, de l'économie... Un premier acte concret "d'unité" serait en préparation.
 

le Mardi 3 Août 2021 à 17:24 | Lu 493 fois