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Les langues polynésiennes toujours en danger


Les marquisiens ont présenté un beau haka.
Les marquisiens ont présenté un beau haka.
PUNAAUIA, le 16 février 2019 - C'est le malheureux constat des enseignants de l'université de la Polynésie française. Les étudiants en reo mā'ohi ont décidé d'y remédier, en mettant en avant les langues polynésiennes, lors de la 10è édition de la journée polynésienne de l'UPF qui s'est tenue vendredi.

Des danses, des 'orero, des sketches, tous les moyens étaient bons pour que les langues polynésiennes soient mises en valeur, vendredi dernier.

Les étudiants en licence de reo mā'ohi craignent pour le devenir des langues polynésiennes, "si on ne fait rien, elles disparaîtront", commente une étudiante en 2è année.

Ces étudiants gardent tout de même, espoir. Les archipels peuvent être un exemple. "Chez nous, aux Tuamotu, on parle le pa'umotu avec nos familles", confie Tevivi Amaru, président du comité organisateur. Le son de cloche est le même pour nos amis marquisiens ainsi que pour celles et ceux qui vivent aux Australes. Par contre, les marquisiens regrettent que le reo 'enana ne soit pas autant mis en valeur que le reo tahiti. "Les tahitiens ont de la chance parce que leur langue est présente partout. La preuve, on l'enseigne à l'université", indique Warren Huhina, étudiant en Licence Langues étrangères appliquées (LEA).

Le souci aujourd'hui est que les jeunes tahitiens ne sont pas très motivés pour apprendre le reo tahiti. "Il ne faut pas le cacher, il y en a qui ont honte de parler tahitien. Je ne les comprends pas", regrette Heiani Temanupaioura, étudiante en reo ma'ohi, avant de rajouter : "Je parle le tahitien depuis que je suis toute petite. Je l'ai appris à l'école du dimanche et mes grands-parents nous ont poussé à pratiquer cette langue à la maison".

Pour Mirose Paia, responsable pédagogique de la filière reo mā'ohi, dans la vie quotidienne, les langues étrangères peuvent être à l'origine du manque de motivation chez les jeunes polynésiens pour apprendre leur langue maternelle. "Il faudrait que les jeunes des îles retournent chez eux pour qu'ils continuent la pratique de leur langue maternelle et de leur coutume."

Malgré le fait que les tahitiens ont encore du mal à se lancer, les inscriptions dans la filière reo mā'ohi permettent de garder espoir, puisqu'elles ne cessent d'augmenter.

Retrouvez ci-dessous nos reportages vidéos en français puis en tahitien.

Reportage vidéo en français


Reportage vidéo en tahitien


le Samedi 16 Février 2019 à 13:17 | Lu 3180 fois