GOLFE-JUAN (Alpes-Maritimes), 25 août 2012 (AFP) - "Elles sont stressées", s'inquiète au soleil Christophe Serre, biologiste marin et scaphandrier, avant de plonger à 25 mètres de profondeur pour installer des langoustes rouges dans leur nouvel habitat, une "zone marine protégée" entre Antibes et Cannes.
Majoritairement expatriées de Corse le matin-même, elles sont délicatement posées dans les failles de blocs de béton immergés à partir de 1980 au large des côtes de Golfe-Juan, aujourd'hui recouverts d'éponges ou d'anémones.
Dans cet espace marin de 50 hectares, ouvert mais délimité par des balises, se croisent jusqu'à soixante espèces différentes de poissons. Une cinquantaine de langoustes ont trouvé refuge, en fin de semaine, dans 8.000 m3 de récifs artificiels faisant office de fonds rocheux.
Ces crustacés ont quatre ans, au vu de leur poids de 400 grammes. Ils peuvent atteindre 2,5 kg à 15 ans et exceptionnellement vivre jusqu'à cent ans.
La nouvelle colonie sera doublée dans les prochains mois, grâce aux pêcheurs locaux trouvant des langoustes trop jeunes pour être commercialisées. Avec cette réintroduction, l'espoir des pêcheurs est de les voir se reproduire, puis essaimer en dehors de la zone protégée.
Il n'existe pas de statistiques sur la présence des langoustes sur la Côte d'Azur, où l'urbanisation du littoral a beaucoup détruit, dans les années 1970, leurs terrains de prédilection, petits fonds et herbiers de posidonies.
On en pêche actuellement plusieurs centaines de tonnes par an en Corse, quelques dizaines de tonnes près de la Côte d'Azur où le plateau continental descend très vite, selon M. Serre, de la direction de l'environnement du conseil général des Alpes-Maritimes.
Avant d'en arriver là, le bataillon de langoustes - préalablement épinglées avec les numéros de téléphone du conseil général et du comité local des pêches maritimes du département - sera suivi pendant deux ans par le biologiste marin.
Si l'expérimentation - financée à hauteur de 150.000 euros par le département - s'avère concluante, des langoustes pourraient venir peupler les trois autres zones marines protégées des Alpes-Maritimes. Celles de Beaulieu-sur-Mer, créée en 1982 sur 25 hectares, Roquebrune-Cap-Martin, créée en 1983 sur 50 hectares et Cagnes-sur-Mer, créée en 2009 sur 9 hectares.
Les poissons sont venus spontanément peupler ces quelque 16.000 m3 de récifs artificiels immergés sur des fonds sablo-vaseux, peu prisés des pêcheurs. Rascasses, chapons, congres, murènes se cantonnent dans les récifs. D'autres espèces comme les sars ou les sparidés nagent entre les récifs et les côtes.
Le département a par ailleurs investi 20 millions d'euros depuis cinq ans pour améliorer l'assainissement des eaux dans une zone densément peuplée, selon le président du conseil général Eric Ciotti. Même si une commune littorale huppée comme Roquebrune-Cap-Martin rejette encore pour quelques mois ses eaux usées directement à la mer...
Les zones marines protégées sont navigables, mais interdites à la pêche, à la plongée et au mouillage. Pour autant, on y trouve parfois des hameçons de plongeurs sous-marins ou des plaisanciers ayant jeté l'ancre. Une convention a été signée en 2009 avec les pêcheurs locaux pour qu'ils participent à la surveillance des réserves, aux côtés de la gendarmerie maritime.
Sur un littoral départemental de 120 km, les zones protégées équivalent à trois kilomètres, calcule Christophe Serre. "C'est peut-être une goutte d'eau dans l'océan, mais c'est positif !"
cm/ppy/bfa
Majoritairement expatriées de Corse le matin-même, elles sont délicatement posées dans les failles de blocs de béton immergés à partir de 1980 au large des côtes de Golfe-Juan, aujourd'hui recouverts d'éponges ou d'anémones.
Dans cet espace marin de 50 hectares, ouvert mais délimité par des balises, se croisent jusqu'à soixante espèces différentes de poissons. Une cinquantaine de langoustes ont trouvé refuge, en fin de semaine, dans 8.000 m3 de récifs artificiels faisant office de fonds rocheux.
Ces crustacés ont quatre ans, au vu de leur poids de 400 grammes. Ils peuvent atteindre 2,5 kg à 15 ans et exceptionnellement vivre jusqu'à cent ans.
La nouvelle colonie sera doublée dans les prochains mois, grâce aux pêcheurs locaux trouvant des langoustes trop jeunes pour être commercialisées. Avec cette réintroduction, l'espoir des pêcheurs est de les voir se reproduire, puis essaimer en dehors de la zone protégée.
Il n'existe pas de statistiques sur la présence des langoustes sur la Côte d'Azur, où l'urbanisation du littoral a beaucoup détruit, dans les années 1970, leurs terrains de prédilection, petits fonds et herbiers de posidonies.
On en pêche actuellement plusieurs centaines de tonnes par an en Corse, quelques dizaines de tonnes près de la Côte d'Azur où le plateau continental descend très vite, selon M. Serre, de la direction de l'environnement du conseil général des Alpes-Maritimes.
Avant d'en arriver là, le bataillon de langoustes - préalablement épinglées avec les numéros de téléphone du conseil général et du comité local des pêches maritimes du département - sera suivi pendant deux ans par le biologiste marin.
Si l'expérimentation - financée à hauteur de 150.000 euros par le département - s'avère concluante, des langoustes pourraient venir peupler les trois autres zones marines protégées des Alpes-Maritimes. Celles de Beaulieu-sur-Mer, créée en 1982 sur 25 hectares, Roquebrune-Cap-Martin, créée en 1983 sur 50 hectares et Cagnes-sur-Mer, créée en 2009 sur 9 hectares.
Les poissons sont venus spontanément peupler ces quelque 16.000 m3 de récifs artificiels immergés sur des fonds sablo-vaseux, peu prisés des pêcheurs. Rascasses, chapons, congres, murènes se cantonnent dans les récifs. D'autres espèces comme les sars ou les sparidés nagent entre les récifs et les côtes.
Le département a par ailleurs investi 20 millions d'euros depuis cinq ans pour améliorer l'assainissement des eaux dans une zone densément peuplée, selon le président du conseil général Eric Ciotti. Même si une commune littorale huppée comme Roquebrune-Cap-Martin rejette encore pour quelques mois ses eaux usées directement à la mer...
Les zones marines protégées sont navigables, mais interdites à la pêche, à la plongée et au mouillage. Pour autant, on y trouve parfois des hameçons de plongeurs sous-marins ou des plaisanciers ayant jeté l'ancre. Une convention a été signée en 2009 avec les pêcheurs locaux pour qu'ils participent à la surveillance des réserves, aux côtés de la gendarmerie maritime.
Sur un littoral départemental de 120 km, les zones protégées équivalent à trois kilomètres, calcule Christophe Serre. "C'est peut-être une goutte d'eau dans l'océan, mais c'est positif !"
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