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Les infirmiers subissent toujours des retards de paiement


Des infirmières libérales attendent une rencontre devant la vice-présidence de Polynésie en décembre 2012 (Photo d'archives).
Des infirmières libérales attendent une rencontre devant la vice-présidence de Polynésie en décembre 2012 (Photo d'archives).
PAPEETE, lundi 19 août 2013. Au dernier trimestre de l’année 2012, les infirmiers libéraux étaient descendus dans la rue. Au menu de leurs protestations, la menace de voir le tarif des soins qu’ils effectuent baisser de 5% et leurs difficultés à obtenir le paiement des actes qu’ils effectuaient auprès de patients relevant du RSPF (régime de solidarité de la Polynésie française). Au second semestre 2013 et alors qu’un changement de majorité politique s’est opéré, les infirmiers libéraux constatent que les mêmes difficultés sont toujours là. Effectivement les tarifs de leurs actes ont été baissés par souci d’économie et d’équilibre de la Caisse de prévoyance sociale.

Dans le même temps, rien n’est venu régler la situation de déséquilibre financier du RSPF qui cause des retards de paiement à ces mêmes infirmiers. «Certains ont la moitié de leur salaire des six derniers mois qui reste en attente de paiement» constate le syndicat des infirmiers libéraux. Le syndicat met en balance ces nombreux et répétitifs retards de paiement des actes effectués sous le régime RSPF alors que les contributions et taxes de ces professionnels de santé doivent être payés aux dates imposées sous peine de majoration. Or s’acquitter d’impôts quand seulement une moitié de salaire est réellement payée devient pour certains infirmiers libéraux une mission impossible.

Pour rajouter à la situation déjà sombre de certains infirmiers libéraux, le RSPF n’est plus le seul régime de sécurité sociale de Polynésie à être à la traîne. Depuis le début de l’année, les infirmiers observent que les délais de paiement des assurés sociaux affiliés au RNS (régime des non salariés) s’allongent également. Alors que le délai de paiement est normalement fixé à 30 jours, les retards vont désormais parfois jusqu’à trois mois ! En cause, la trésorerie disponible dans cette caisse du régime des non salariés de la CPS qui serait victime d’un retard dans le paiement des cotisations. Sans cotisations suffisantes, les professionnels de santé en bout de chaîne ne sont plus rémunérés en temps et en heure. «Finalement, nous nous retrouvons à faire des avances de trésorerie au Pays, ce n’est pas normal. Certains infirmiers sont au bout du rouleau avec d’un côté des impayés et de l’autre les impôts et taxes à régler dans les prochaines semaines» explique Jérôme Fernandez, le président du syndicat des infirmiers libéraux.



RSPF : la solidarité nationale attendue


La ministre de la santé l’a répété vendredi à l’occasion de sa visite au Centre hospitalier du Taaone, le retour d’une participation de l’Etat au financement de ce régime de solidarité a été demandé. Le sujet a été abordé à plusieurs reprises lors du déplacement du gouvernement en métropole : au ministère des Outremers, auprès du premier ministre et auprès du secrétariat général de la présidence de la République. «On espère que la solidarité nationale jouera» a déclaré Béatrice Chansin qui a également assuré que le gouvernement allait verser le solde prévu pour cette année. Mais elle reconnaît également que les déficits du RSPF enregistrés au cours des années précédentes ont été très lourds. Bref, sans le soutien de l’Etat, ce régime de solidarité de Polynésie a bien du plomb dans l’aile. Ce qui ne va pas rassurer véritablement les professionnels de santé.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 19 Août 2013 à 16:36 | Lu 1208 fois