Marotea Vitrac, doctorant participant au concours "Ma thèse en 180 secondes" ; Alban Gabillon, directeur de l'École doctorale du Pacifique ; Christophe Batier, responsable du pôle TICE et coach des candidats.
PAPEETE, le 27 février 2019 - "Ma thèse en 180 secondes" est un grand concours international auquel l'Université de la Polynésie française se joint pour la première fois : les étudiants qui participent auront trois minutes pour présenter leur thèse de la manière la plus intéressante et divertissante que possible. Le public est invité à assister gratuitement à l'événement le 6 mars à 14h00 dans l'amphi A2 de l'université. Vous pourrez même voter pour votre thèse préférée et envoyer ce doctorant à Paris représenter la recherche polynésienne aux demi-finales !
Le concours "Ma thèse en 180 secondes", c'est un peu comme un télé-crochet, mais pour les doctorants. Ils sont plus de 600 à travers toute la France et plusieurs milliers dans le monde à tenter leur chance pour faire remarquer leurs travaux de recherche. Pour avancer dans l'aventure, ils doivent séduire le jury et le public !
Le principe est très moderne : les étudiants ont 180 secondes, soit trois minutes, pour présenter leur thèse. Ils doivent être divertissants et scénariser leur présentation pour captiver le grand public, comme un Ted Talk ou un stand-up. Toutes les prestations sont filmées et partagées sur YouTube, et les gagnants avancent vers des finales nationales puis internationales.
Cette année la Polynésie participe pour la première fois, avec cinq doctorants qui vont se présenter au concours local. Leurs thèses sont très diverses, entre la reconnaissance automatique de la qualité des perles de Tahiti, l'étude de la richesse biologique des eaux marquisiennes, l'histoire des Américains à Tahiti, l'étude des cannes à sucres locales, ou enfin l'éducation bilingue français-tahitien dans les familles de Moorea. Des sujets passionnants à découvrir le 6 mars prochain à 14h à l'amphi A2 de l'UPF. L'entrée est gratuite, mais il faudra arriver à l'heure pour pouvoir voter pour votre thèse préférée !
Pour se préparer les candidats ont reçu une dizaine de cours de préparation avec deux coaches de l'université. Il ne s'agit pas de Mika, Jennifer ou Julien Clerc comme dans The Voice, mais de professeurs de l'université experts dans la communication. Les étudiants ont même eu l'occasion de se filmer dans le studio vidéo de l'UPF pour corriger leur langage corporel, leurs tics ou leurs expressions... De quoi assurer une présentation de qualité devant le public la semaine prochaine.
Sur les cinq, deux thésards seront sélectionnés. Le premier sera choisi par un jury composé de personnalités de la recherche, des médias et de la culture. Le second sera donc désigné par les votes du public. Ces deux champions iront ensuite à Paris, tous frais payés, pour participer à la demi-finale nationale début avril, parmi les 40 lauréats venus de toute la France. La finale française aura ensuite lieu à Grenoble en juin. Enfin, les meilleurs représenteront notre pays à la finale francophone internationale à Dakar, au Sénégal, en septembre.
Le concours "Ma thèse en 180 secondes", c'est un peu comme un télé-crochet, mais pour les doctorants. Ils sont plus de 600 à travers toute la France et plusieurs milliers dans le monde à tenter leur chance pour faire remarquer leurs travaux de recherche. Pour avancer dans l'aventure, ils doivent séduire le jury et le public !
Le principe est très moderne : les étudiants ont 180 secondes, soit trois minutes, pour présenter leur thèse. Ils doivent être divertissants et scénariser leur présentation pour captiver le grand public, comme un Ted Talk ou un stand-up. Toutes les prestations sont filmées et partagées sur YouTube, et les gagnants avancent vers des finales nationales puis internationales.
Cette année la Polynésie participe pour la première fois, avec cinq doctorants qui vont se présenter au concours local. Leurs thèses sont très diverses, entre la reconnaissance automatique de la qualité des perles de Tahiti, l'étude de la richesse biologique des eaux marquisiennes, l'histoire des Américains à Tahiti, l'étude des cannes à sucres locales, ou enfin l'éducation bilingue français-tahitien dans les familles de Moorea. Des sujets passionnants à découvrir le 6 mars prochain à 14h à l'amphi A2 de l'UPF. L'entrée est gratuite, mais il faudra arriver à l'heure pour pouvoir voter pour votre thèse préférée !
Pour se préparer les candidats ont reçu une dizaine de cours de préparation avec deux coaches de l'université. Il ne s'agit pas de Mika, Jennifer ou Julien Clerc comme dans The Voice, mais de professeurs de l'université experts dans la communication. Les étudiants ont même eu l'occasion de se filmer dans le studio vidéo de l'UPF pour corriger leur langage corporel, leurs tics ou leurs expressions... De quoi assurer une présentation de qualité devant le public la semaine prochaine.
Sur les cinq, deux thésards seront sélectionnés. Le premier sera choisi par un jury composé de personnalités de la recherche, des médias et de la culture. Le second sera donc désigné par les votes du public. Ces deux champions iront ensuite à Paris, tous frais payés, pour participer à la demi-finale nationale début avril, parmi les 40 lauréats venus de toute la France. La finale française aura ensuite lieu à Grenoble en juin. Enfin, les meilleurs représenteront notre pays à la finale francophone internationale à Dakar, au Sénégal, en septembre.
Interviews
Marotea Vitrac, doctorant, candidat à "Ma thèse en 180 secondes"
Qu'est-ce qui t'as poussé à t'inscrire à ce concours ?
C'est l'originalité du concept. Je suis assez à l'aise à l'oral, j'aime bien présenter mes travaux, discuter avec les gens, échanger et débattre. Donc j'ai été voir quelques vidéos sur YouTube, j'ai vu que les présentations étaient très sympas, et ça m'a séduit.
Comment tu te prépares à ce concours ?
Alors nous avons reçu toute une série d'enseignements et de cours qui ont été dispensés par l'université par des spécialistes de la communication numérique, et ça a été vraiment très utile. C'est très, très difficile de synthétiser des travaux de recherche en trois minutes. Il faut garder un contenu scientifique, mais il faut aussi être éloquent, il faut séduire le public, il faut bouger... il y a vraiment beaucoup de gestion de scène à faire, ce n'est vraiment pas une mince affaire. On a aussi pu se filmer, ce qui est toujours un exercice utile. On peut toujours recevoir des conseils, mais tant qu'on ne se voit pas, on ne prend pas forcément conscience des points à améliorer.
Christophe Batier, responsable du pôle TICE (Technologie de l'information et de la communication pour l'enseignement)
Comment avez-vous formé les doctorants pour ce concours ?
Il y a eu plusieurs étapes. La première a été d'expliquer à quoi ça sert de communiquer. Nous sommes des scientifiques, et nous avons de plus en plus besoin de communiquer. Pour les motiver un peu, je leur expliquais qu'aujourd'hui, si on ne communique pas c'est comme si on ne faisait rien ! L'idée c'est de leur apprendre à parler, à synthétiser, à communiquer. Pas juste pour le concours, mais pour leur vie !
Ensuite nous avons étudié différents styles de communication scientifique et de vulgarisation. On a regardé des discours de philosophes, de scientifiques, des Ted Talk, et bien sur les précédentes thèses en 180 secondes. Ensuite on a travaillé sur leur discours, leur scénarisation, l'histoire qu'ils veulent raconter, comment amener les concepts et les idées, et à chaque séance on a utilisé le studio vidéo pour les entrainer à tout ce qui est communication non-verbale.
Vous expliquiez que ce concours permet aussi d'intéresser les plus jeunes étudiants et le grand public à la recherche.
Oui, on espère que les étudiants qui sont en première ou deuxième année à la fac, qui se disent 'c'est quoi un doctorat, à quoi ça sert', puissent voir les sujets et que ça leur donne des idées. Ca pourra les intéresser, leur donner envie de faire ça eux-aussi. C'est aussi cette idée de communiquer sur la recherche auprès du grand public, pour diffuser ces idées. Il y a plein de croyances fausses, très répandues, donc il faut que les chercheurs communiquent pour expliquer leurs découvertes et leurs travaux au grand public.
Alban Gabillon, directeur de l'École doctorale du Pacifique
Qu'est-ce que l'Université attend de sa participation à ce concours ?
Nous espérons déjà faire connaitre les travaux de recherche que nous menons à l'UPF, puisque deux des candidats qui participeront à notre concours local se rendront à Paris pour la demi-finale. C'est aussi un moyen pour les candidats de se faire connaitre et de faire connaitre leurs travaux. En 180 secondes ce n'est pas une présentation de thèse classique, mais ça permet au candidat de dire "coucou, voilà ce que je fais, si vous êtes intéressé contactez moi, il y a mes articles en ligne, envoyez-moi un mail !"
Le métier de chercheur a changé aujourd'hui, et communiquer serait devenu plus important ?
Oui, l'image du chercheur isolé dans son laboratoire est dépassée. Le chercheur moderne doit pouvoir communiquer, collaborer avec d'autres chercheurs même étrangers... Et pour ça ses travaux doivent être connus. Il faut aussi que ses travaux soient cités. Il y a maintenant tout cet aspect de communiquant dans notre métier de chercheur, que nous devons maîtriser.
Qu'est-ce qui t'as poussé à t'inscrire à ce concours ?
C'est l'originalité du concept. Je suis assez à l'aise à l'oral, j'aime bien présenter mes travaux, discuter avec les gens, échanger et débattre. Donc j'ai été voir quelques vidéos sur YouTube, j'ai vu que les présentations étaient très sympas, et ça m'a séduit.
Comment tu te prépares à ce concours ?
Alors nous avons reçu toute une série d'enseignements et de cours qui ont été dispensés par l'université par des spécialistes de la communication numérique, et ça a été vraiment très utile. C'est très, très difficile de synthétiser des travaux de recherche en trois minutes. Il faut garder un contenu scientifique, mais il faut aussi être éloquent, il faut séduire le public, il faut bouger... il y a vraiment beaucoup de gestion de scène à faire, ce n'est vraiment pas une mince affaire. On a aussi pu se filmer, ce qui est toujours un exercice utile. On peut toujours recevoir des conseils, mais tant qu'on ne se voit pas, on ne prend pas forcément conscience des points à améliorer.
Christophe Batier, responsable du pôle TICE (Technologie de l'information et de la communication pour l'enseignement)
Comment avez-vous formé les doctorants pour ce concours ?
Il y a eu plusieurs étapes. La première a été d'expliquer à quoi ça sert de communiquer. Nous sommes des scientifiques, et nous avons de plus en plus besoin de communiquer. Pour les motiver un peu, je leur expliquais qu'aujourd'hui, si on ne communique pas c'est comme si on ne faisait rien ! L'idée c'est de leur apprendre à parler, à synthétiser, à communiquer. Pas juste pour le concours, mais pour leur vie !
Ensuite nous avons étudié différents styles de communication scientifique et de vulgarisation. On a regardé des discours de philosophes, de scientifiques, des Ted Talk, et bien sur les précédentes thèses en 180 secondes. Ensuite on a travaillé sur leur discours, leur scénarisation, l'histoire qu'ils veulent raconter, comment amener les concepts et les idées, et à chaque séance on a utilisé le studio vidéo pour les entrainer à tout ce qui est communication non-verbale.
Vous expliquiez que ce concours permet aussi d'intéresser les plus jeunes étudiants et le grand public à la recherche.
Oui, on espère que les étudiants qui sont en première ou deuxième année à la fac, qui se disent 'c'est quoi un doctorat, à quoi ça sert', puissent voir les sujets et que ça leur donne des idées. Ca pourra les intéresser, leur donner envie de faire ça eux-aussi. C'est aussi cette idée de communiquer sur la recherche auprès du grand public, pour diffuser ces idées. Il y a plein de croyances fausses, très répandues, donc il faut que les chercheurs communiquent pour expliquer leurs découvertes et leurs travaux au grand public.
Alban Gabillon, directeur de l'École doctorale du Pacifique
Qu'est-ce que l'Université attend de sa participation à ce concours ?
Nous espérons déjà faire connaitre les travaux de recherche que nous menons à l'UPF, puisque deux des candidats qui participeront à notre concours local se rendront à Paris pour la demi-finale. C'est aussi un moyen pour les candidats de se faire connaitre et de faire connaitre leurs travaux. En 180 secondes ce n'est pas une présentation de thèse classique, mais ça permet au candidat de dire "coucou, voilà ce que je fais, si vous êtes intéressé contactez moi, il y a mes articles en ligne, envoyez-moi un mail !"
Le métier de chercheur a changé aujourd'hui, et communiquer serait devenu plus important ?
Oui, l'image du chercheur isolé dans son laboratoire est dépassée. Le chercheur moderne doit pouvoir communiquer, collaborer avec d'autres chercheurs même étrangers... Et pour ça ses travaux doivent être connus. Il faut aussi que ses travaux soient cités. Il y a maintenant tout cet aspect de communiquant dans notre métier de chercheur, que nous devons maîtriser.