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Les défis de Ahe et de Manihi


Les enfants de Manihi ont chanté l'hymne français et l'hymne polynésien devant la ministre des Outre-mer.
Les enfants de Manihi ont chanté l'hymne français et l'hymne polynésien devant la ministre des Outre-mer.
PAPEETE, le 22 février 2017. Avant de quitter ce mercredi matin Tahiti, Ericka Bareigts est allée ce mardi à Ahe. L’occasion pour la ministre des Outre-mer de mesurer les défis auxquels doivent faire face les atolls des Tuamotu.

Charles Delord s’occupe chaque jour depuis six ans de la centrale hybride de Ahe. Cette centrale hybride fonctionne avec "du soleil, beaucoup de soleil et un peu de fioul", résume le maire de Manihi, Mireille Haoatai. Inaugurée en 2010, c’est l’une des premières du genre aux Tuamotu. Les débuts de sa production ont été hésitants. Un audit a donc été réalisé par le Pays, ce qui a permis d'identifier les matériaux les mieux ou les moins adaptés au milieu insulaire, de mieux dimensionner les panneaux solaires au besoin et de noter qu'un entretien régulier était nécessaire. Une mise à niveau de la centrale hybride vient d'être faite.

L'expérience de Ahe va ainsi pouvoir servir à Manihi. Les travaux de construction de la centrale hybride doivent commencer en mars sur cet atoll voisin. Ils dureront 18 mois et coûteront 191 millions de Fcfp, financés à 80% par le Fonds exceptionnel d'investissement. La centrale sera construite en face du motu village, là où sont l'aéroport et l'ancien hôtel Manihi Pearl beach. La réouverture promise en août dernier par Jean-Christophe Buissou, ministre du Tourisme est très attendue par le tavana de Manihi. En plaçant la centrale sur cette partie de l'atoll, la commune espère séduire un investisseur.

Mireille Haoatai a profité de la venue de la ministre des Outre-mer sur l'atoll de Ahe pour lister les besoins de la commune. Parmi les "urgences", il y a le "besoin d'abri de survie dans toutes les îles habitées des Tuamotu", a-t-elle souligné. A Ahe, une partie de l'école sera reconstruite pour accueillir la trentaine d'élèves de l'atoll et pour devenir un abri de survie pouvant accueillir 180 personnes en cas d'intempéries. Ces travaux, prévus pour durer un an, doivent commencer à la fin de l'année. Le bâtiment pourra être autonome pendant trois jours en électricité et en eau.
La maire de Manihi souhaiterait pouvoir bénéficier d'un abri de survie similaire à celui de Ahe. Dans son discours devant la population de Ahe, Ericka Bareigts a souligné sa "solidarité". "Vous avez passé des moment très difficiles (après les fortes pluies, NDLR)". "Je suis venue pour regarder et comprendre. Cela va nous aider à porter les dossiers".

Charles Delord s’occupe chaque jour depuis six ans de la centrale hybride de Ahe.
Charles Delord s’occupe chaque jour depuis six ans de la centrale hybride de Ahe.

Pascal Maucotel, de la ferme Ahe pearl's company, emploie une vingtaine de personnes.
Pascal Maucotel, de la ferme Ahe pearl's company, emploie une vingtaine de personnes.

Les défis de Ahe et de Manihi


Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer

"C'est le moment d'y aller"

"Pour les îles qui souhaiteraient s'équiper en centrale hybride, nous faisons des co-financements avec le Pays. C'est ce qui a été fait pour Manihi avec le contrat de projets. On a vu que les équipements sont moins chers qu'il y a quelques temps. Le progrès technique fait aussi que nous avons des équipements de meilleure qualité à moins cher c'est le moment d'y aller."







Edouard Fritch, président du Pays

"Nous sommes à la recherche de financement"

"Nous avons fait ce déplacement à Ahe pour deux raisons : la première c’est pour qu’elle découvre ce qu’est une ferme perlière, première industrie du Pays, et la deuxième c’est la problématique des centrales hybrides.
Le Pays a un plan de développement de ces centrales hybrides dans l’ensemble des Tuamotu, donc nous sommes à la recherche de financement en partie par l’Etat et par le Pays.
Les centrales hybrides permettent 60 à 70% d’économie de fioul pour ces îles très ensoleillées. Dans la journée, ce sont les panneaux solaires qui alimentent. En début de soirée, à une période de forte demande, les groupes se mettent en route pour maximum quatre heures pour recharger les batteries et assurer le courant le soir. L’intérêt est évident. J’attends les propositions de la ministre en matière de financement."

Mireille Haoatai, maire de Manihi

"On fait beaucoup d’économies"

"A Ahe, j’ai une centrale hybride depuis 2010. On fait beaucoup d’économies. Avec la centrale hybride de Manihi, je pourrai économiser 10 millions de Fcfp quand elle sera en activité. Aujourd’hui avec notre centrale actuelle, elle nous coûte 18 millions. Les travaux doivent commencer en mars."

Roland Reid, maire délégué de Ahe

"Nous avons eu des dégâts"
"Avec les pluies, le vent et la forte houle nous avons eu des dégâts sur l'atoll de Ahe. Si la ministre des Outre-mer pouvait nous apporter de l'aide, ce serait bien. Nous lui avons montré aussi le projet de construction d'une école-abri de survie. Aujourd'hui, dans le bâtiment, il y a des fuites d'eau."

Rédigé par Mélanie Thomas le Mercredi 22 Février 2017 à 04:58 | Lu 2670 fois