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Les communes polynésiennes dans la transition "de l’administré au citoyen responsable"


Teriitepaiatua Maihi, président du Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPCPF)
Teriitepaiatua Maihi, président du Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française (SPCPF)
Le Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française s’apprête à organiser le 25e congrès des communes, du 30 juillet au 1er août à l’Université. Un rassemblement sous l’égide du bilan dans un contexte de fin de mandature, à l’approche des élections municipales de mars 2014.

A l’heure du bilan, les communes font les comptes. Le 25e congrès des communes sera l’occasion, de mardi à jeudi prochains à l’Université, de faire le point avec les élus des 46 communes membres du SPCPF sur les thèmes du "service au citoyen" et de "l’autonomie des communes et leur positionnement institutionnel".

La mandature municipale 2008-2014 aura été marquée par l’entrée en vigueur du CGCT. Le Code général des collectivités territoriales s’est partiellement imposé dans l’univers municipal le 1er mars 2008, avec un calendrier de transfert progressif des compétences en matière environnementales du Pays vers les communes, conformément au statut d’autonomie de 2004 : le traitement des déchets et ordures ménagères avant le 31 décembre 2011, la distribution d’eau potable avant le 31 décembre 2015, l’assainissement des eaux usées avant 2020.

Des investissements structurants qui représentent des dizaines de milliards de dépenses sur la Polynésie. Pour le seul dossier de l’eau, les investissements ont été estimés à près de 11 milliards Fcfp pour rénover les réseaux d’adduction et régler la question du traitement des eaux usées.

Et si les communes peuvent espérer des aides à l’investissement du côté de l’Europe, de l’Etat ou du Pays, il paraît inévitable de mettre à contribution les administrés. D’abord en les sensibilisant, ensuite par le biais des redevances.

"Cela ne passe pas forcément par une augmentation des redevances", remarque cependant Gilles Lorphelin, le directeur général des services à la mairie de Mahina qui précise, sur la question des ordures ménagères : "Il s’agit aussi de responsabiliser le citoyen, la commune doit se pencher sur l’optimisation du ramassage en termes de matériels et de moyens humains, parce qu’aujourd’hui on ramasse vraiment les poubelles devant chaque porte, avec les problèmes de sécurité que cela représente. Il y a aussi la mutualisation des moyens avec la création du Syndicat mixte ouvert (SMO)".

"Il faut que l’on passe de l’administré, de l’usager assisté, au citoyen responsable", ajoute Patrice Jamet, reprenant à son compte un des sujets clés de réflexion de ce 25e congrès des communes. "Dans tous les domaines : l’eau, les déchets, l’environnement", ajoute le maire de Mahina.

Pour la question de l’eau (adduction et traitement des eaux usées) la problématique est semblable. Les obligations du CGCT pressent financièrement les comptes municipaux. "Il faut que l’on soit accompagné dans ces dépenses. Il y un transfert de charges vers les communes ; il faut qu’il y ait aussi un transfert de recettes", constate Teriipaiatua Maihi, le président du SPCPF.

Il faut une bonne dose de courage ou de témérité à l'élu pour augmenter les charges municipales à la veille d'un rendez-vous électoral. Mais les communes doivent faire face à leurs obligations et cela passera certainement par une bonne communication. "C'est la chose la plus importante", remarque Valentina Cross, mairesse de Teva i Uta depuis 2008. La communication de l'élu avec ses administrés, un des objectifs de ce 25e congrès des communes.

A huit mois des élections municipales de mars 2014, les communes font le bilan et tentent de se projeter dans la prochaine mandature.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 25 Juillet 2013 à 15:28 | Lu 1509 fois