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Les cinq Américains libérés par l'Iran sont arrivés aux Etats-Unis


Crédit Karim JAAFAR / AFP
Crédit Karim JAAFAR / AFP
Washington, Etats-Unis | AFP | mardi 19/09/2023 - Les cinq Américains libérés par l'Iran dans le cadre d'un accord facilité par le déblocage de 6 milliards de dollars de recettes pétrolières gelées sont arrivés mardi aux Etats-Unis, a indiqué à l'AFP un responsable américain.

Les cinq ex-détenus ont atterri à l'aube sur une base militaire près de Washington, selon cette source qui s'est exprimée sous le couvert de l'anonymat.

"Bienvenue chez vous", a réagi dans la foulée Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, sur X (ex-Twitter), en publiant une photo des ressortissants américains libérés accompagnés de diplomates dans l'avion qui les conduisait vers les Etats-Unis.

D'autres clichés montraient les ex-détenus, tout sourire, embrasser leurs proches sur la base militaire de Fort Belvoir en Virginie aux petites lueurs du matin. 

"Libres" 

"Cela fait vraiment du bien de pouvoir dire que nos concitoyens sont maintenant libres", avait affirmé la veille à la presse le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, en justifiant à nouveau l'accord avec Téhéran qui est très critiqué aux Etats-Unis par l'opposition républicaine.

Joe Biden a eu une conversation "pleine d'émotion" avec les familles de ces Américains a aussi fait savoir la Maison Blanche.

Les ex-prisonniers américains, dont un détenu depuis huit ans, et deux membres de leur famille avaient quitté Téhéran lundi matin à bord d'un vol qatari pour Doha où ils ont fait escale avant de décoller à nouveau, à bord cette fois d'un avion américain, pour les Etats-Unis.

Un transfert de fonds iraniens gelés en Corée du Sud, d'un montant de six milliards de dollars, avait par ailleurs été annoncé à Doha, le Qatar ayant été l'un des médiateurs de l'accord, et confirmé par l'Iran.

Ce transfert faisait partie de l'accord, tout comme la libération lundi par les Etats-Unis de cinq prisonniers iraniens.

L'arrangement entres les Etats-Unis et l'Iran avait été annoncé le 10 août et les cinq Américains d'origine iranienne, détenus en Iran, avaient alors été transférés de leur prison pour être placés en résidence surveillée.

Parmi eux figure l'homme d'affaires Siamak Namazi, arrêté en 2015 et condamné à dix ans de prison en 2016 pour espionnage.  

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a salué la libération des prisonniers dont l'un, Morad Tahbaz, possède également la nationalité britannique.

Un troisième ex-prisonnier, Emad Sharqi, est un investisseur, qui s'était vu infliger une peine de dix ans d'emprisonnement pour espionnage. Les deux autres n'ont pas souhaité être identifiés.

Parmi les cinq Iraniens devant être libérés par les Etats-Unis figurent Reza Sarhangpour et Kambiz Attar Kashani, accusés d'avoir "détourné les sanctions américaines" contre l'Iran.

Relatif apaisement 

L'échange de prisonniers intervient alors que les présidents iranien, Ebrahim Raïssi, et américain Joe Biden doivent s'exprimer mardi à New York à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU.

Aux yeux de certains experts, cet accord témoigne d'un relatif apaisement des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis, mais il ne préjuge pas d'un possible accord sur le dossier du nucléaire iranien.

"Nous ne sommes pas naïfs", a indiqué mardi Charles Michel, président du Conseil européen. "Nous observons la brutale répression" en Iran et "l'usage d'otages par les autorités pour faire pression sur les gouvernements". 

"Il y aura des progrès faits vers davantage de stabilité et de sécurité mais nous ne sous-estimons pas le niveau des tensions et des difficultés", a-t-il ajouté. 

Les Etats-Unis ont insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'un "chèque en blanc" offert à l'Iran et que l'utilisation des fonds iraniens gelés, sous "stricte surveillance", était destinée "à des fins humanitaires" uniquement.

L'argent qui a été "cruellement bloqué jusqu'à maintenant et est actuellement en possession de la République islamique appartient au peuple (iranien) et nous l'utiliserons afin de subvenir aux besoins du peuple", a déclaré le président Raïssi à New York, cité par les médias iraniens.

le Mardi 19 Septembre 2023 à 06:09 | Lu 293 fois