Tahiti Infos

Les chiffres de l’emploi intègrent... les pakaculteurs


Tahiti le 9 février 2023 - Début janvier 2023, l’institut de la statistique de la Polynésie française a publié une enquête concernant le secteur de l’emploi en 2022. Baisse du chômage, augmentation du nombre d’inactif ne cherchant pas d’emploi, l’ISPF est revenu lors d’un point presse, jeudi, sur un détail plus surprenant de son étude : les pakaculteurs participent aux chiffres de l’emploi polynésien.

Un mois après avoir publié son enquête sur le marché de l’emploi en 2022, l’institut de la statistique de la Polynésie a tenu une conférence de presse. Les grandes orientations du marché de l’emploi et le processus d’action des enquêteurs de terrain ont pu être détaillés. Pour réaliser l’étude, les employés de l’ISPF se sont déplacés dans 3 700 foyers au total. La situation salariale de chaque personne rencontrée a été relevée par les équipes, allant de l’employé en CDI, aux vendeurs de fruits sur les routes, et en passant même par les dealers de drogue.

“C’est comme des horticulteurs”

Les pakaculteurs sont recensés comme tout le monde par l’ISPF lors des enquêtes sur le marché de l’emploi. Les enquêteurs de l’ISPF sont formés pour respecter la confidentialité des activités menées par les personnes interrogées. Les travailleurs des domaines illégaux sont ainsi comptés comme “personne active” par l’institut et entrent dans les chiffres de l’emploi. Ils font partie de la catégorie du “travail informel” et tous les domaines illégaux, ont leur case dédiée dans les questionnaires de l’instance statistique.

“Un pakaculteur, c’est un horticulteur et il y est agriculteur. Tout type d’activité, légale ou illégale, est compté dans notre enquête. Pour la prostitution par exemple, c’est pareil. On est habitué, et des cases généralistes nous permettent de rentrer ces métiers dans nos bases de données, sans stigmatiser ces personnes-là. Une fois transmise à l’ISPF, la personne n’est plus qu’un numéro parmi tant d'autres. Aucun service du Pays ou de l’État n’a accès aux informations de l’ISPF”, explique le responsable de l’enquête sur l’emploi 2022 de l’ISPF, Charlie Bonnet. “Il y a toujours un biais, on ne peut pas forcer les personnes qui ne veulent pas nous dire qu’ils cultivent du paka. Mais les réponses sont quand même enregistrées dans notre questionnaire”, assure-t-il.

Rédigé par Guillaume Marchal le Jeudi 9 Février 2023 à 19:12 | Lu 3352 fois