Paris, France | AFP | mercredi 11/04/2017 - Propulsé par les scandales dans les abattoirs et une mobilisation des associations comme la SPA ou la Fondation Brigitte Bardot, le sujet de la condition animale, souvent loin des enjeux électoraux, s'invite davantage dans les programmes des candidats à la présidentielle cette année.
De Benoît Hamon à François Fillon, en passant par Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les principaux candidats se disent tous préoccupés par le bien-être animal, à des degrés divers.
Ainsi, la nécessité d'améliorer les conditions d'abattage fait l'unanimité, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, mais aussi Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Jacques Cheminade (Solidarité & Progrès) se disant favorables à l'étourdissement systèmatique des animaux avant leur mise à mort.
Les candidats du PS, de La France insoumise et du Front national se retrouvent aussi pour condamner les projets de fermes-usines et promouvoir la recherche de solutions de remplacement à l'expérimentation animale.
Cette émergence de la condition animale dans le débat politique est "une nouveauté", souligne Daniel Boy, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris (Cevipof), pour qui le sujet était "vraiment absent" à la présidentielle de 2012.
Jusqu'à présent, relève-t-il, "la question du droit des animaux, de leur bon ou mauvais traitement, était soulevée par des groupes très motivés, (...) très militants, mais qui n'avaient pas beaucoup d'audience nationale".
"Maintenant, il y a un élargissement", notamment parce qu'ils "ont trouvé des moyens d'expression extrêmement efficaces": "Filmer des abattoirs et diffuser les images sur Youtube et les réseaux sociaux, c'est une arme extraordinaire, le numérique rendant une cause facilement diffusable à peu de frais", explique le chercheur.
Depuis 2013, l'association L214 a ainsi diffusé plus d'une dizaine de vidéos-choc montrant la maltraitance des animaux dans des abattoirs à travers la France, qui ont eu un fort retentissement auprès de l'opinion.
Mais surtout, pour la première fois, "les milieux de la protection animale, qui étaient assez éclatés" sont parvenus à "une forme de convergence très forte" en adoptant un "manifeste" destiné à faire entrer le bien-être animal dans la campagne, renchérit Christophe Traïni, professeur de sciences politique à l'IEP d'Aix-en-Provence.
Dans ce document, 26 organisations, dont la SPA, le Fonds international pour la protection des animaux, L214, Peta ou la Fondation Brigitte Bardot, exhortent les candidats à prendre position sur 30 propositions: interdiction de l'écornage, de la castration à vif et du gavage, transport limité, étourdissement avant la mise à mort pour les animaux d'élevage, lutte contre l'expérimentation animale, abolition des corridas, réforme de la chasse...
Pour l'instant, seuls cinq candidats ont répondu. Mais pour Lucille Peget, coordonnatrice du projet, "c'est déjà extraordinaire dans la mesure où il y a quelques années, ça aurait été impensable". "Avant, parler de la condition animale, c'était un peu mièvre, mémé à chat...", estime-t-elle, mais maintenant, "les politiques se rendent compte que c'est une question sociétale, politique."
"Plus ou moins sincèrement, ils ne font plus l'impasse sur le sujet", confirme Christophe Marie, de la Fondation Brigitte Bardot.
Reste que ce sujet demeure souvent marginal dans les discours. "Que les animaux soient sous-traités n'est pas tellement étonnant, étant donné que l'environnement est lui-même sous-traité" dans les grands débats, note M. Boy.
Pour mieux faire entendre leur voix, certains défenseurs des animaux ont franchi un pas supplémentaire, en se lançant eux-mêmes dans le combat politique: une poignée d'entre eux a lancé en novembre le Parti animaliste, à l'image de ceux qui existent dans plusieurs pays européens, notamment aux Pays-Bas.
Malgré "la sensibilisation croissante de l'opinion publique" à la cause animale, attestée par des sondages, "les réponses apportées sur le plan politique sont complètement insuffisantes", explique l'une de ses fondatrices, Hélène Thouy. Le parti, qui veut notamment abolir la corrida, créer un ministère de la protection animale et constitutionnaliser la protection animale, revendique un millier d'adhérents. Et espère présenter une centaine de candidats aux législatives.
De Benoît Hamon à François Fillon, en passant par Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les principaux candidats se disent tous préoccupés par le bien-être animal, à des degrés divers.
Ainsi, la nécessité d'améliorer les conditions d'abattage fait l'unanimité, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, mais aussi Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Jacques Cheminade (Solidarité & Progrès) se disant favorables à l'étourdissement systèmatique des animaux avant leur mise à mort.
Les candidats du PS, de La France insoumise et du Front national se retrouvent aussi pour condamner les projets de fermes-usines et promouvoir la recherche de solutions de remplacement à l'expérimentation animale.
Cette émergence de la condition animale dans le débat politique est "une nouveauté", souligne Daniel Boy, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris (Cevipof), pour qui le sujet était "vraiment absent" à la présidentielle de 2012.
Jusqu'à présent, relève-t-il, "la question du droit des animaux, de leur bon ou mauvais traitement, était soulevée par des groupes très motivés, (...) très militants, mais qui n'avaient pas beaucoup d'audience nationale".
"Maintenant, il y a un élargissement", notamment parce qu'ils "ont trouvé des moyens d'expression extrêmement efficaces": "Filmer des abattoirs et diffuser les images sur Youtube et les réseaux sociaux, c'est une arme extraordinaire, le numérique rendant une cause facilement diffusable à peu de frais", explique le chercheur.
Depuis 2013, l'association L214 a ainsi diffusé plus d'une dizaine de vidéos-choc montrant la maltraitance des animaux dans des abattoirs à travers la France, qui ont eu un fort retentissement auprès de l'opinion.
- Parti animaliste -
Mais surtout, pour la première fois, "les milieux de la protection animale, qui étaient assez éclatés" sont parvenus à "une forme de convergence très forte" en adoptant un "manifeste" destiné à faire entrer le bien-être animal dans la campagne, renchérit Christophe Traïni, professeur de sciences politique à l'IEP d'Aix-en-Provence.
Dans ce document, 26 organisations, dont la SPA, le Fonds international pour la protection des animaux, L214, Peta ou la Fondation Brigitte Bardot, exhortent les candidats à prendre position sur 30 propositions: interdiction de l'écornage, de la castration à vif et du gavage, transport limité, étourdissement avant la mise à mort pour les animaux d'élevage, lutte contre l'expérimentation animale, abolition des corridas, réforme de la chasse...
Pour l'instant, seuls cinq candidats ont répondu. Mais pour Lucille Peget, coordonnatrice du projet, "c'est déjà extraordinaire dans la mesure où il y a quelques années, ça aurait été impensable". "Avant, parler de la condition animale, c'était un peu mièvre, mémé à chat...", estime-t-elle, mais maintenant, "les politiques se rendent compte que c'est une question sociétale, politique."
"Plus ou moins sincèrement, ils ne font plus l'impasse sur le sujet", confirme Christophe Marie, de la Fondation Brigitte Bardot.
Reste que ce sujet demeure souvent marginal dans les discours. "Que les animaux soient sous-traités n'est pas tellement étonnant, étant donné que l'environnement est lui-même sous-traité" dans les grands débats, note M. Boy.
Pour mieux faire entendre leur voix, certains défenseurs des animaux ont franchi un pas supplémentaire, en se lançant eux-mêmes dans le combat politique: une poignée d'entre eux a lancé en novembre le Parti animaliste, à l'image de ceux qui existent dans plusieurs pays européens, notamment aux Pays-Bas.
Malgré "la sensibilisation croissante de l'opinion publique" à la cause animale, attestée par des sondages, "les réponses apportées sur le plan politique sont complètement insuffisantes", explique l'une de ses fondatrices, Hélène Thouy. Le parti, qui veut notamment abolir la corrida, créer un ministère de la protection animale et constitutionnaliser la protection animale, revendique un millier d'adhérents. Et espère présenter une centaine de candidats aux législatives.