Trois Sauts, France | AFP | samedi 13/05/2017 - "Je veux une nouvelle classe, une maison pour les enseignants, la lumière dans les maisons et que le transport scolaire coûte moins cher", explique, dans sa langue wayampi, Thomas Palassissi, l'un des chefs coutumiers de Trois-Sauts, territoire autochtone des confins de l'Amazonie française qui manque d'à peu près tout.
Le manque de services publics et d'équipements de base est dénoncé par les 700 habitants wayampi de cette enclave du sud du Parc amazonien, gigantesque parc national frontalier du Brésil, même s'ils n'ont pas pris part au conflit social qui a paralysé la Guyane en mars-avril.
Dans ce territoire accessible uniquement après plusieurs heures de pirogue ou par hélicoptère, la communication n'est pas toujours aisée.
"Il faut que la mairie et la collectivité territoriale de Guyane (CTG) installent une antenne pour la télévision", s'agace un intervenant en langue maternelle. "Il y a eu le conflit et on ne sait même pas ce qu'il s'est passé", regrette-t-il.
"On a suivi la grève par le téléphone. C'est les Créoles et les +500 frères+ qui veulent de l'argent pour développer leurs villes. Mais la Guyane, c'est partout que ça doit se développer", déclare Fabrice, un jeune sans emploi.
Le territoire wayampi n'est pas desservi en eau potable, ni en électricité. Les habitants disposent de fontaines à eau collectives et de quelques installations solaires individuelles naissantes, financées par l'Europe et la population locale. Un opérateur privé, aidé de financements publics, vend depuis plusieurs mois des accès au téléphone mobile et au wifi.
Les équipements, quand ils existent, sont malmenés par les intempéries et l'éloignement géographique. Des lampadaires solaires ne fonctionnent plus. Une borne de recharge pour téléphones portables et des maisons pour les professeurs ont été vandalisées.
Habiles pêcheurs, chasseurs et cultivateurs, les Wayampi sont quasiment autosuffisants. Pour ce qu'ils n'achètent pas auprès d'un comptoir d'appoint, ils font leurs courses sur le littoral après cinq à dix heures de navigation.
Trois-Sauts, qui regroupe 84 lieux de vie, compte un centre de santé doté d'un infirmier et d'un médecin.
Des classes primaires sont vétustes. Pendant les vacances scolaires, des tables et trousses d'écoliers laissées sur place sont jonchées de déjections de chauves-souris, a constaté une journaliste de l'AFP.
À Yawapa, situé à 30 minutes de navigation du cœur de Trois-Sauts, le délabrement d'un pont empêche les élèves de rejoindre à pied leur classe. Un adulte assure les allées et venues en pirogue.
Alors qu'un habitant sur deux a moins de 15 ans, il n'y a pas de collège, ce qui oblige les enfants à poursuivre leur scolarité loin de chez eux.
En 2011, une mission "de service public d'envergure" avait été menée par la préfecture après le suicide d'un homme dans une cellule de dégrisement de la gendarmerie de la commune.
En décembre 2015, dans un rapport parlementaire sur le suicide des Amérindiens de Guyane, qui souffrent de l'isolement, du désœuvrement, d'un sentiment d'abandon et de troubles identitaires, la sénatrice (EELV) Aline Archimbaud et la députée (PS) Marie-Anne Chapdelaine avaient appelé à des mesures "prioritaires". Mais les effets sur le terrain se font attendre.
"La majeure partie des emplois sont dans l'administration territoriale ou d’État, l’Éducation nationale, la Poste, le Parc amazonien de Guyane (PAG). Les quelques emplois privés sont embryonnaires et les projets ne font qu'émerger", explique le service communication du PAG, qui a notamment pour mission d'"accompagner les communautés dans un développement durable, local, adapté".
À 23 ans, Hervé s'est rapproché du régiment du service militaire adapté (RSMA), dispositif à succès d'insertion socioprofessionnelle qui n'existe qu'outre-mer. "J'ai suivi un stage pendant six mois, ça m'a permis de réapprendre à lire et écrire. Maintenant, j'ai trouvé mon projet personnel, je veux faire des chantiers de charpenterie-menuiserie."
Depuis 2012, un réseau d'artisans a été mis en place avec l'association sociale et solidaire Gadepam et le PAG. Les 28 artisans membres vendent leur production -de la vannerie, des calebasses et des objets en bois- principalement sur le littoral. Dans ce réseau, "le revenu moyen par artisan est de 500 euros par an", évalue Gadepam.
Le manque de services publics et d'équipements de base est dénoncé par les 700 habitants wayampi de cette enclave du sud du Parc amazonien, gigantesque parc national frontalier du Brésil, même s'ils n'ont pas pris part au conflit social qui a paralysé la Guyane en mars-avril.
Dans ce territoire accessible uniquement après plusieurs heures de pirogue ou par hélicoptère, la communication n'est pas toujours aisée.
"Il faut que la mairie et la collectivité territoriale de Guyane (CTG) installent une antenne pour la télévision", s'agace un intervenant en langue maternelle. "Il y a eu le conflit et on ne sait même pas ce qu'il s'est passé", regrette-t-il.
"On a suivi la grève par le téléphone. C'est les Créoles et les +500 frères+ qui veulent de l'argent pour développer leurs villes. Mais la Guyane, c'est partout que ça doit se développer", déclare Fabrice, un jeune sans emploi.
Le territoire wayampi n'est pas desservi en eau potable, ni en électricité. Les habitants disposent de fontaines à eau collectives et de quelques installations solaires individuelles naissantes, financées par l'Europe et la population locale. Un opérateur privé, aidé de financements publics, vend depuis plusieurs mois des accès au téléphone mobile et au wifi.
Les équipements, quand ils existent, sont malmenés par les intempéries et l'éloignement géographique. Des lampadaires solaires ne fonctionnent plus. Une borne de recharge pour téléphones portables et des maisons pour les professeurs ont été vandalisées.
Habiles pêcheurs, chasseurs et cultivateurs, les Wayampi sont quasiment autosuffisants. Pour ce qu'ils n'achètent pas auprès d'un comptoir d'appoint, ils font leurs courses sur le littoral après cinq à dix heures de navigation.
- Pas de collège -
Trois-Sauts, qui regroupe 84 lieux de vie, compte un centre de santé doté d'un infirmier et d'un médecin.
Des classes primaires sont vétustes. Pendant les vacances scolaires, des tables et trousses d'écoliers laissées sur place sont jonchées de déjections de chauves-souris, a constaté une journaliste de l'AFP.
À Yawapa, situé à 30 minutes de navigation du cœur de Trois-Sauts, le délabrement d'un pont empêche les élèves de rejoindre à pied leur classe. Un adulte assure les allées et venues en pirogue.
Alors qu'un habitant sur deux a moins de 15 ans, il n'y a pas de collège, ce qui oblige les enfants à poursuivre leur scolarité loin de chez eux.
En 2011, une mission "de service public d'envergure" avait été menée par la préfecture après le suicide d'un homme dans une cellule de dégrisement de la gendarmerie de la commune.
En décembre 2015, dans un rapport parlementaire sur le suicide des Amérindiens de Guyane, qui souffrent de l'isolement, du désœuvrement, d'un sentiment d'abandon et de troubles identitaires, la sénatrice (EELV) Aline Archimbaud et la députée (PS) Marie-Anne Chapdelaine avaient appelé à des mesures "prioritaires". Mais les effets sur le terrain se font attendre.
"La majeure partie des emplois sont dans l'administration territoriale ou d’État, l’Éducation nationale, la Poste, le Parc amazonien de Guyane (PAG). Les quelques emplois privés sont embryonnaires et les projets ne font qu'émerger", explique le service communication du PAG, qui a notamment pour mission d'"accompagner les communautés dans un développement durable, local, adapté".
À 23 ans, Hervé s'est rapproché du régiment du service militaire adapté (RSMA), dispositif à succès d'insertion socioprofessionnelle qui n'existe qu'outre-mer. "J'ai suivi un stage pendant six mois, ça m'a permis de réapprendre à lire et écrire. Maintenant, j'ai trouvé mon projet personnel, je veux faire des chantiers de charpenterie-menuiserie."
Depuis 2012, un réseau d'artisans a été mis en place avec l'association sociale et solidaire Gadepam et le PAG. Les 28 artisans membres vendent leur production -de la vannerie, des calebasses et des objets en bois- principalement sur le littoral. Dans ce réseau, "le revenu moyen par artisan est de 500 euros par an", évalue Gadepam.