PAPEETE, le 28 mars 2017 - Le 27e colloque du groupe intergouvernemental de coordination pour le système d'alerte au tsunami dans le Pacifique a démarré hier matin. Organisé sous l'égide de la commission océanographique intergouvernementale de l'Unesco, il réunit 25 pays du monde entier afin de discuter des évolutions de l'alerte tsunami. L'occasion pour la ministre Tea Frogier de rappeler que la Polynésie reste exposée au risque de tsunami.
Hier matin, 80 représentants de 25 pays étaient présents pour le coup d'envoi d'un colloque international autour de la problématique des tsunamis. Ce symposium, qui a lieu tous les deux ans, a comme objectif de faire le point sur l’état de l’art dans le domaine de l’alerte au tsunami, mais également de faire le bilan des activités nationales et des différents groupes de travail mis en place durant la période d’intersession, pour en dégager les évolutions souhaitables à court et moyen termes, et enfin traduire les différentes actions à mener, sous forme de recommandations.
Lors de son discours, la ministre de la Recherche Tea Frogier a rappelé que les tsunamis restent une problématique polynésienne. "Les tsunamis restent une problématique importante pour la Polynésie française même si on a l'impression qu'en plein milieu de l'océan, on est épargné de tout." Les Marquisiens ont même un mot, Tai Toko (la grande vague), pour qualifier les tsunamis. Le colloque fermera ses portes la veille de l'anniversaire d'un des tsunamis les plus meurtriers du Pacifique, a rappelé la ministre. Le 1er avril 1958, un tsunami au départ de l’Alaska avait fait des centaines de morts à Hawaii et deux morts aux îles Marquises.
"Nous sommes conscients de l'effort qui est développé et de la puissance de cette mutualisation, de ce travail en commun pour augmenter notre connaissance et améliorer notre connaissance des tsunamis, ainsi qu'en terme de développement de système de veille et d'atténuation de ces phénomènes parce qu'effectivement, nous parlons de possibilité de victimes humaines", explique la ministre, avant d'ajouter, "l'important est qu'on puisse bien avoir un message clair, des recommandations vis-à-vis de notre population de manière à éviter au maximum les victimes."
Hier matin, 80 représentants de 25 pays étaient présents pour le coup d'envoi d'un colloque international autour de la problématique des tsunamis. Ce symposium, qui a lieu tous les deux ans, a comme objectif de faire le point sur l’état de l’art dans le domaine de l’alerte au tsunami, mais également de faire le bilan des activités nationales et des différents groupes de travail mis en place durant la période d’intersession, pour en dégager les évolutions souhaitables à court et moyen termes, et enfin traduire les différentes actions à mener, sous forme de recommandations.
Lors de son discours, la ministre de la Recherche Tea Frogier a rappelé que les tsunamis restent une problématique polynésienne. "Les tsunamis restent une problématique importante pour la Polynésie française même si on a l'impression qu'en plein milieu de l'océan, on est épargné de tout." Les Marquisiens ont même un mot, Tai Toko (la grande vague), pour qualifier les tsunamis. Le colloque fermera ses portes la veille de l'anniversaire d'un des tsunamis les plus meurtriers du Pacifique, a rappelé la ministre. Le 1er avril 1958, un tsunami au départ de l’Alaska avait fait des centaines de morts à Hawaii et deux morts aux îles Marquises.
"Nous sommes conscients de l'effort qui est développé et de la puissance de cette mutualisation, de ce travail en commun pour augmenter notre connaissance et améliorer notre connaissance des tsunamis, ainsi qu'en terme de développement de système de veille et d'atténuation de ces phénomènes parce qu'effectivement, nous parlons de possibilité de victimes humaines", explique la ministre, avant d'ajouter, "l'important est qu'on puisse bien avoir un message clair, des recommandations vis-à-vis de notre population de manière à éviter au maximum les victimes."
Les Iles Marquises er la cote nord de Tahiti des zones à risque
Selon Dominique Reymond, directeur du laboratoire de géophysique de Pamatai, la Polynésie est effectivement bel et bien confronté au risque de tsunami. Selon lui, "le risque n'est pas le même d'un archipel à l'autre, ni même d'une côte à l'autre. Le risque dépend essentiellement de la configuration côtière avec, schématiquement, deux types de configurations : les côtes qui sont protégées par une barrière corallienne avec un relief de type convexe qui sera réfléchissant de l'énergie, comme les Tuamotu, les îles Sous-le-Vent, la côte ouest de Tahiti. Puis les îles qui ont des pentes douces, des grandes baies ouvertes sur le large comme les îles Marquises la côte nord Papeno'o." Il poursuit : "Là, l'énergie est concentrée et amplifiée, avec le principe de conservation d'énergie, si on a une petite amplitude au large on peut avoir plusieurs mètres au niveau de la côte. Le risque maximal intervient pour les Marquises qui captent le moindre tsunami qui traverse dans le Pacifique et le risque minimal pour les Tuamotu et ça tombe bien parce que ce sont des îles basses."
Dominique Reymond, directeur du laboratoire de géophysique de Pamatai
Le laboratoire géophysique de Pamatai est un laboratoire équipé d'un mégacalculateur. C'est un des laboratoires les plus précis au monde quand il s'agit de calculer la hauteur des vagues. Il reçoit les informations d'environ 300 stations sismiques. "On localise un séisme avec une précision de 0,2 degré, ce qui fait une dizaine de kilomètres sur l'épicentre", explique le scientifique. "On est extrêmement bien équipés. Nous avons un système d'alerte performant du fait du nombre de données sismiques que nous recevons. Évaluer la hauteur du tsunami est la partie la plus difficile. Nous disposons d'un super calculateur qui permet de faire des calculs en quelques dizaines de minutes. Cela nous permet de faire des calculs de propagation du tsunami en situation d'alerte. Nous avons le temps de faire ces calculs parce qu'on est à plusieurs heures de propagation des différentes zones du Pacifique."
La direction de la Défense et de la Protection civile confirme ces information. "Nous avons la chance par rapport à d'autres territoires du Pacifique d'être à environ dix ou douze heures de l'arrivée des montées des eaux sauf pour le côté Tonga, où nous avons environ trois heures. Notre dispositif est fait de telle façon qu'on évacue les gens deux heures avant l'arrivée des vagues, ou, en tout cas, de l'impact de l'eau sur la côte."
De ce côté-là, la direction de la Protection civile reconnaît devoir "regagner la confiance des populations", mais "nous avons gagné en précision depuis l'arrivée du calculateur", nous explique-t-on. "Il faut expliquer à la population qu'on a le temps. Il faut évacuer tranquillement sans se précipiter, ni paniquer." En effet, le laboratoire de Hawaii transmet des données publiques, or parfois le Pacifique est en alerte tsunami mais pas la Polynésie. La direction de la Protection civile indique : "Il est normal que la population s'inquiète mais il faut savoir que le laboratoire local travaille de son côté pour que l'on ait des informations exhaustives, nous lançons les évacuations quand nous avons les informations précises pour le faire."