La Haye, Pays-Bas | AFP | samedi 05/03/2016 - Les Iles Marshall tenteront à partir de lundi de convaincre la Cour internationale de justice qu'elle est compétente pour examiner leur plainte contre l'Inde, le Pakistan et le Royaume-Uni, à qui elles reprochent de ne pas avoir abandonné "la course" à l'armement nucléaire.
Les Iles Marshall, un archipel situé au cœur de l'océan Pacifique, demandent que ces nations prennent "toutes les mesures nécessaires" pour s'acquitter de ce qu'elles estiment être leurs obligations au regard du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Le traité de 1968 - ratifié par Londres, mais pas par Islamabad ou New Delhi - oblige les Etats à "poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures relatives au désarmement nucléaire". Les Iles Marshall estiment néanmoins que l'Inde et le Pakistan ont les mêmes obligations, du fait du droit international coutumier découlant du traité.
Théâtre de nombreux essais nucléaires dans les années 1940 et 1950, les Iles Marshall ont déposé en 2014 une plainte contre neuf pays: la Chine, la Corée du Nord, la France, l'Inde, Israël, le Pakistan, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Israël n'a jamais officiellement affirmé détenir l'arme atomique, mais les observateurs estiment qu'il est le seul pays du Moyen-Orient à en disposer.
Alors que la Corée du Nord a brandi vendredi la menace nucléaire en réaction à l'alourdissement de sanctions internationales la visant, la Cour n'entendra que trois affaires: le Royaume-Uni, le Pakistan et l'Inde avaient par le passé accepté la "compétence obligatoire" de la CIJ.
Les autres plaintes ne peuvent être examinées que si les pays visés donnent leur feu vert.
Les représentants des Marshall, nation de 72.000 personnes, entameront les débats lundi sur la compétence de la Cour uniquement, dans les affaires contre le Pakistan et l'Inde. Les représentants de Londres expliqueront ensuite mercredi leurs "objections préliminaires". Les débats seront organisés jusqu'au mercredi 16 mars.
- 'Une question de survie' -
"Si la cessation de la course aux armements nucléaires et le désarmement nucléaire constituent des objectifs d’une importance vitale pour la communauté internationale dans son ensemble, les Iles Marshall sont particulièrement sensibilisées aux effets désastreux des armes nucléaires", affirment-elles dans le texte déposé devant la CIJ.
Entre 1946 et 1958, 67 armes nucléaires de différentes puissances ont explosé sur leur territoire, ajoutent-elles, soulignant que leur "effet dévastateur se fait encore sentir".
Ces tests nucléaires ont notamment eu lieu sur les atolls de Bikini et d'Enewetak. Le plus puissant d'entre eux, Castle Bravo, avait été réalisé en 1954 par les Etats-Unis et est considéré comme 1.000 fois plus puissant que la bombe atomique lâchée sur Hiroshima en 1945.
La France a pour sa part procédé à près de 200 essais nucléaires en Polynésie française entre 1966 et 1996.
Alors qu'elles cherchaient à combattre les conséquences des effets du changement climatique, les Iles Marshall ont "pris conscience qu’elles ne pouvaient ignorer l’autre grande menace que font peser sur sa survie les vastes arsenaux nucléaires qui subsistent encore aujourd’hui", affirment-elles.
Pour Lyal S. Sunga, directeur d'un programme de recherches à l'Institut de La Haye pour la justice, les Iles Marshall "sont à la recherche d'une déclaration morale et judiciaire qui renforcera leur campagne politique contre les armes nucléaires".
Bien que l'affaire n'en soit qu'à ses balbutiements, elle a déjà "recentré l'attention sur les dangers de la prolifération nucléaire", assure de son côté à l'AFP Olivier Ribbelink, chercheur à l'Institut Asser de La Haye.
Selon les Iles Marshall, sur la base de données de 2013 de l'Université d'Oxford, Moscou détient un stock de 8.500 ogives nucléaires, tandis que les Etats-Unis en possèdent 7.700, le Royaume-Uni 225 et la France 300.
La Corée du Nord, qui a effectué des essais nucléaires et balistiques en janvier et février, en disposerait de six à huit, mais les spécialistes sont divisés quant à sa capacité à les monter sur des missiles.
Les Iles Marshall, un archipel situé au cœur de l'océan Pacifique, demandent que ces nations prennent "toutes les mesures nécessaires" pour s'acquitter de ce qu'elles estiment être leurs obligations au regard du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Le traité de 1968 - ratifié par Londres, mais pas par Islamabad ou New Delhi - oblige les Etats à "poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures relatives au désarmement nucléaire". Les Iles Marshall estiment néanmoins que l'Inde et le Pakistan ont les mêmes obligations, du fait du droit international coutumier découlant du traité.
Théâtre de nombreux essais nucléaires dans les années 1940 et 1950, les Iles Marshall ont déposé en 2014 une plainte contre neuf pays: la Chine, la Corée du Nord, la France, l'Inde, Israël, le Pakistan, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Israël n'a jamais officiellement affirmé détenir l'arme atomique, mais les observateurs estiment qu'il est le seul pays du Moyen-Orient à en disposer.
Alors que la Corée du Nord a brandi vendredi la menace nucléaire en réaction à l'alourdissement de sanctions internationales la visant, la Cour n'entendra que trois affaires: le Royaume-Uni, le Pakistan et l'Inde avaient par le passé accepté la "compétence obligatoire" de la CIJ.
Les autres plaintes ne peuvent être examinées que si les pays visés donnent leur feu vert.
Les représentants des Marshall, nation de 72.000 personnes, entameront les débats lundi sur la compétence de la Cour uniquement, dans les affaires contre le Pakistan et l'Inde. Les représentants de Londres expliqueront ensuite mercredi leurs "objections préliminaires". Les débats seront organisés jusqu'au mercredi 16 mars.
- 'Une question de survie' -
"Si la cessation de la course aux armements nucléaires et le désarmement nucléaire constituent des objectifs d’une importance vitale pour la communauté internationale dans son ensemble, les Iles Marshall sont particulièrement sensibilisées aux effets désastreux des armes nucléaires", affirment-elles dans le texte déposé devant la CIJ.
Entre 1946 et 1958, 67 armes nucléaires de différentes puissances ont explosé sur leur territoire, ajoutent-elles, soulignant que leur "effet dévastateur se fait encore sentir".
Ces tests nucléaires ont notamment eu lieu sur les atolls de Bikini et d'Enewetak. Le plus puissant d'entre eux, Castle Bravo, avait été réalisé en 1954 par les Etats-Unis et est considéré comme 1.000 fois plus puissant que la bombe atomique lâchée sur Hiroshima en 1945.
La France a pour sa part procédé à près de 200 essais nucléaires en Polynésie française entre 1966 et 1996.
Alors qu'elles cherchaient à combattre les conséquences des effets du changement climatique, les Iles Marshall ont "pris conscience qu’elles ne pouvaient ignorer l’autre grande menace que font peser sur sa survie les vastes arsenaux nucléaires qui subsistent encore aujourd’hui", affirment-elles.
Pour Lyal S. Sunga, directeur d'un programme de recherches à l'Institut de La Haye pour la justice, les Iles Marshall "sont à la recherche d'une déclaration morale et judiciaire qui renforcera leur campagne politique contre les armes nucléaires".
Bien que l'affaire n'en soit qu'à ses balbutiements, elle a déjà "recentré l'attention sur les dangers de la prolifération nucléaire", assure de son côté à l'AFP Olivier Ribbelink, chercheur à l'Institut Asser de La Haye.
Selon les Iles Marshall, sur la base de données de 2013 de l'Université d'Oxford, Moscou détient un stock de 8.500 ogives nucléaires, tandis que les Etats-Unis en possèdent 7.700, le Royaume-Uni 225 et la France 300.
La Corée du Nord, qui a effectué des essais nucléaires et balistiques en janvier et février, en disposerait de six à huit, mais les spécialistes sont divisés quant à sa capacité à les monter sur des missiles.