San Francisco, États-Unis | AFP | lundi 13/01/2025 - Le gouvernement de Joe Biden a présenté lundi de nouvelles règles sur l'exportation des technologies d'intelligence artificielle (IA) pour empêcher ses adversaires d'avoir accès aux dernières innovations, une décision critiquée par la Chine et des industriels américains.
"Les États-Unis sont aujourd'hui les premiers au monde en matière d'IA, qu'il s'agisse du développement de l'IA ou de la conception de puces spécialisées dans l'IA, et il est essentiel qu'ils le restent", a déclaré Gina Raimondo, la ministre du Commerce, lors d'un briefing à la presse.
En octobre 2023, elle avait dévoilé des restrictions à l'exportation des puces les plus performantes vers la Chine, notamment les composants utilisés pour l'IA, afin d'empêcher leur utilisation par Pékin à des fins militaires.
Washington veut imposer de nouvelles autorisations à obtenir pour les exportations et les transferts de puces informatiques sophistiquées, dans une liste de pays élargie, et renforcer les contrôles sur la diffusion des paramètres des modèles d'IA générative les plus perfectionnés.
Et les centres de données IA, qui contiennent les serveurs informatiques nécessaires pour faire fonctionner les modèles les plus avancés, devront respecter des conditions de sécurité renforcées pour importer des composants de pointe.
Le ministère chinois du Commerce a fustigé lundi la "généralisation du concept de sécurité nationale" et dénoncé ces nouvelles règles comme une "violation flagrante" des règles du commerce international.
- "Ingérence gouvernementale" -
Le nouveau règlement n'entrera en vigueur que dans 120 jours, "pour laisser le temps à la nouvelle administration" de faire des changements si elle le souhaite, a précisé Gina Raimondo.
Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier, avait mis une forte pression sur la Chine avec des tarifs douaniers élevés pendant son premier mandat.
Il arrive cette fois-ci aux commandes avec le soutien affiché de dirigeants de la Silicon Valley, soucieux de pouvoir exporter leurs technologies.
Les mesures annoncées pourraient causer "des dommages durables à l'économie américaine et à la compétitivité mondiale" en cédant des marchés clés à des rivaux, a déclaré lundi John Neuffer, le directeur d'une association représentant l'industrie des semi-conducteurs.
Nvidia affirme de son côté que "ces règles ne contribueront en rien à renforcer la sécurité des États-Unis".
Selon l'entreprise californienne qui règne sur les puces de pointe, la première administration Trump a montré que le pays "gagne grâce à l'innovation, à la concurrence et au partage de leurs technologies avec le monde entier, et non en se retranchant derrière un mur d'ingérence gouvernementale".
La Commission européenne s'est aussi dite "préoccupée", estimant qu'il est "dans l'intérêt" des Etats-Unis "que l'UE lui achète des puces d'IA avancées sans aucune restriction".
- "Simulation nucléaire" -
Les nouvelles règles sont censées "compliquer la tâche de nos concurrents, qui passent par la contrebande et les connexions à distance pour échapper à nos contrôles à l'export", a souligné Jake Sullivan, conseiller pour la sécurité nationale.
Mais elles doivent aussi faciliter le commerce des technologies américaines et le rayonnement du pays dans l'IA, grâce à des exemptions pour les pays alliés, notamment quand il s'agit de volumes limités, répondant aux besoins des universités et petites entreprises, par exemple.
Depuis le succès de ChatGPT fin 2022, Google, Microsoft et d'autres sociétés mènent une course effrénée vers des modèles d'IA générative toujours plus performants, capables de rivaliser avec les humains sur de nombreuses tâches cognitives.
OpenAI, le créateur de ChatGPT, a publié lundi un plan d'action "pour l'IA en Amérique", où l'entreprise appelle de ses voeux la possibilité de partager les modèles d'avant-garde avec les alliés du pays tout en limitant leur exportation vers des adversaires "qui risquent davantage d'utiliser la technologie à mauvais escient ou de coopter la propriété intellectuelle".
"C'est une technologie à double usage", a souligné Gina Raimondo. "Elle a de très nombreuses applications commerciales, mais elle peut également servir à nos adversaires pour effectuer des simulations nucléaires, développer des armes biologiques et perfectionner l'armée".
"Chaque minute compte, de notre point de vue", a insisté un haut responsable du gouvernement, notant que les modèles développés aux Etats-Unis ont entre six et 18 mois d'avance seulement sur les équivalents chinois.
Il s'est inquiété du risque que la Chine constitue des stocks de matériel informatique si jamais l'application des nouvelles règles était retardée.
"Vers 2018, Huawei devait être soumis à de nouveaux contrôles à l'exportation, mais il y a eu des délais, et Huawei a stocké suffisamment de puces pour des stations de télécommunications pour des années", a-t-il rappelé. "Nous voulons éviter qu'une telle situation ne se reproduise."
"Les États-Unis sont aujourd'hui les premiers au monde en matière d'IA, qu'il s'agisse du développement de l'IA ou de la conception de puces spécialisées dans l'IA, et il est essentiel qu'ils le restent", a déclaré Gina Raimondo, la ministre du Commerce, lors d'un briefing à la presse.
En octobre 2023, elle avait dévoilé des restrictions à l'exportation des puces les plus performantes vers la Chine, notamment les composants utilisés pour l'IA, afin d'empêcher leur utilisation par Pékin à des fins militaires.
Washington veut imposer de nouvelles autorisations à obtenir pour les exportations et les transferts de puces informatiques sophistiquées, dans une liste de pays élargie, et renforcer les contrôles sur la diffusion des paramètres des modèles d'IA générative les plus perfectionnés.
Et les centres de données IA, qui contiennent les serveurs informatiques nécessaires pour faire fonctionner les modèles les plus avancés, devront respecter des conditions de sécurité renforcées pour importer des composants de pointe.
Le ministère chinois du Commerce a fustigé lundi la "généralisation du concept de sécurité nationale" et dénoncé ces nouvelles règles comme une "violation flagrante" des règles du commerce international.
- "Ingérence gouvernementale" -
Le nouveau règlement n'entrera en vigueur que dans 120 jours, "pour laisser le temps à la nouvelle administration" de faire des changements si elle le souhaite, a précisé Gina Raimondo.
Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier, avait mis une forte pression sur la Chine avec des tarifs douaniers élevés pendant son premier mandat.
Il arrive cette fois-ci aux commandes avec le soutien affiché de dirigeants de la Silicon Valley, soucieux de pouvoir exporter leurs technologies.
Les mesures annoncées pourraient causer "des dommages durables à l'économie américaine et à la compétitivité mondiale" en cédant des marchés clés à des rivaux, a déclaré lundi John Neuffer, le directeur d'une association représentant l'industrie des semi-conducteurs.
Nvidia affirme de son côté que "ces règles ne contribueront en rien à renforcer la sécurité des États-Unis".
Selon l'entreprise californienne qui règne sur les puces de pointe, la première administration Trump a montré que le pays "gagne grâce à l'innovation, à la concurrence et au partage de leurs technologies avec le monde entier, et non en se retranchant derrière un mur d'ingérence gouvernementale".
La Commission européenne s'est aussi dite "préoccupée", estimant qu'il est "dans l'intérêt" des Etats-Unis "que l'UE lui achète des puces d'IA avancées sans aucune restriction".
- "Simulation nucléaire" -
Les nouvelles règles sont censées "compliquer la tâche de nos concurrents, qui passent par la contrebande et les connexions à distance pour échapper à nos contrôles à l'export", a souligné Jake Sullivan, conseiller pour la sécurité nationale.
Mais elles doivent aussi faciliter le commerce des technologies américaines et le rayonnement du pays dans l'IA, grâce à des exemptions pour les pays alliés, notamment quand il s'agit de volumes limités, répondant aux besoins des universités et petites entreprises, par exemple.
Depuis le succès de ChatGPT fin 2022, Google, Microsoft et d'autres sociétés mènent une course effrénée vers des modèles d'IA générative toujours plus performants, capables de rivaliser avec les humains sur de nombreuses tâches cognitives.
OpenAI, le créateur de ChatGPT, a publié lundi un plan d'action "pour l'IA en Amérique", où l'entreprise appelle de ses voeux la possibilité de partager les modèles d'avant-garde avec les alliés du pays tout en limitant leur exportation vers des adversaires "qui risquent davantage d'utiliser la technologie à mauvais escient ou de coopter la propriété intellectuelle".
"C'est une technologie à double usage", a souligné Gina Raimondo. "Elle a de très nombreuses applications commerciales, mais elle peut également servir à nos adversaires pour effectuer des simulations nucléaires, développer des armes biologiques et perfectionner l'armée".
"Chaque minute compte, de notre point de vue", a insisté un haut responsable du gouvernement, notant que les modèles développés aux Etats-Unis ont entre six et 18 mois d'avance seulement sur les équivalents chinois.
Il s'est inquiété du risque que la Chine constitue des stocks de matériel informatique si jamais l'application des nouvelles règles était retardée.
"Vers 2018, Huawei devait être soumis à de nouveaux contrôles à l'exportation, mais il y a eu des délais, et Huawei a stocké suffisamment de puces pour des stations de télécommunications pour des années", a-t-il rappelé. "Nous voulons éviter qu'une telle situation ne se reproduise."