BOCOGNANO, 12 décembre 2013 (AFP) - Une course contre la montre est engagée en Corse pour sauver le châtaignier, arbre emblématique de l'île dont il a nourri la population durant des siècles mais qui crève aujourd'hui avec la propagation du cynips, une guêpe chinoise qui a déjà ravagé la châtaigneraie italienne.
"C'est terrifiant ! L'infestation ne cesse de se développer et avec des centaines d'arbres atteints par le cynips, c'est la Corse qui meurt un peu plus. Heureusement, la mobilisation est en marche", souligne Achille Martinetti, castanéiculteur à Bocognano (Corse-du-Sud.
Organisateur de la très populaire "Fiera di a Castagna" (Foire de la châtaigne), qui se déroule depuis 31 ans début décembre dans ce village de moyenne montagne au nord d'Ajaccio, M. Martinetti se réjouit "du dynamisme des producteurs dans la lutte contre le cynips".
Une souscription a été lancée dans toute l'île pour financer la lutte contre le prédateur venu de Chine et apparu en Corse en 2010 après avoir ravagé sur son passage les châtaigneraies, du Japon à l'Italie en passant par l'Amérique.
Le cynips pond au printemps dans le bourgeon ou sur la nervure centrale de la feuille, où il dépose des gales empêchant le fruit de se développer. Le coléoptère provoque un affaiblissement général de l'arbre, une chute de la production et une fragilité accrue aux maladies ou à la sécheresse.
Les castanéiculteurs ont été alertés depuis 2005 avec l'apparition de larves du cynips sur des plants de châtaigniers importés du Japon et des Etats-Unis en Italie, puis en France.
Partie du nord de la Corse, la contamination n'a cessé de se propager vers le sud, "réduisant dans certaines micro-régions la production à néant", selon le responsable du Groupement régional des producteurs et transformateurs de châtaignes et marrons de Corse (GRPTCMC), Pasquin Flori.
''L'arbre à pain''
"Cette progression significative de la maladie va rapidement affecter la moitié de la châtaigneraie et nous nous orientons vers une production réduite à zéro durant au moins cinq ou six ans", a souligné le président de l'Office de développement agricole et rural de la Corse (ODARC), Jean-Louis Luciani.
Pour compenser les pertes subie par la petite centaine de castanéiculteurs corses, dont un quart a perdu cette année 75% de la production prévue, 5 millions d'euros seront demandés à la Collectivité territoriale.
Pour sauver le châtaignier, autrefois qualifié "d'arbre à pain" puisque son fruit était au coeur de l'alimentation dans l'île, les particuliers peuvent verser des fonds à la souscription "Luttons contre le cynips" disponible dans de nombreux commerces, certaines stations-service et dans la presse insulaire.
Les fonds publics et privés permettront de financer l'achat de torymus sinensis, une micro-guêpe prédatrice du cynips.
"Les premiers lâchers de torymus ont été effectués en 2011. Les résultats sont excellents, comme ils l'ont été auparavant en Italie, où une partie de la châtaigneraie a été sauvée, mais à un prix élevé. Nous en prévoyons 370 cette année", a indiqué M. Flori.
Selon M. Martinetti, beaucoup parmi les 20.000 visiteurs de la foire de Bocognano ont souscrit pour combattre le cynips, soulignant "l'attachement des Corses au châtaignier".
Un attachement qui génère aussi plus de 6 millions d'euros de chiffre d'affaires pour la filière castanéicole (confiserie, biscuiterie, pâtisserie, brasserie et spiritueux, charcuterie...).
Cette filière a été frappée de plein fouet par la guêpe chinoise alors qu'elle s'était remarquablement structurée depuis une dizaine d'années, notamment avec l'attribution des labels AOC ou AOP (appellations d'origine contrôlée ou protégée) à la farine de châtaigne, au miel et à la charcuterie corses.
"C'est terrifiant ! L'infestation ne cesse de se développer et avec des centaines d'arbres atteints par le cynips, c'est la Corse qui meurt un peu plus. Heureusement, la mobilisation est en marche", souligne Achille Martinetti, castanéiculteur à Bocognano (Corse-du-Sud.
Organisateur de la très populaire "Fiera di a Castagna" (Foire de la châtaigne), qui se déroule depuis 31 ans début décembre dans ce village de moyenne montagne au nord d'Ajaccio, M. Martinetti se réjouit "du dynamisme des producteurs dans la lutte contre le cynips".
Une souscription a été lancée dans toute l'île pour financer la lutte contre le prédateur venu de Chine et apparu en Corse en 2010 après avoir ravagé sur son passage les châtaigneraies, du Japon à l'Italie en passant par l'Amérique.
Le cynips pond au printemps dans le bourgeon ou sur la nervure centrale de la feuille, où il dépose des gales empêchant le fruit de se développer. Le coléoptère provoque un affaiblissement général de l'arbre, une chute de la production et une fragilité accrue aux maladies ou à la sécheresse.
Les castanéiculteurs ont été alertés depuis 2005 avec l'apparition de larves du cynips sur des plants de châtaigniers importés du Japon et des Etats-Unis en Italie, puis en France.
Partie du nord de la Corse, la contamination n'a cessé de se propager vers le sud, "réduisant dans certaines micro-régions la production à néant", selon le responsable du Groupement régional des producteurs et transformateurs de châtaignes et marrons de Corse (GRPTCMC), Pasquin Flori.
''L'arbre à pain''
"Cette progression significative de la maladie va rapidement affecter la moitié de la châtaigneraie et nous nous orientons vers une production réduite à zéro durant au moins cinq ou six ans", a souligné le président de l'Office de développement agricole et rural de la Corse (ODARC), Jean-Louis Luciani.
Pour compenser les pertes subie par la petite centaine de castanéiculteurs corses, dont un quart a perdu cette année 75% de la production prévue, 5 millions d'euros seront demandés à la Collectivité territoriale.
Pour sauver le châtaignier, autrefois qualifié "d'arbre à pain" puisque son fruit était au coeur de l'alimentation dans l'île, les particuliers peuvent verser des fonds à la souscription "Luttons contre le cynips" disponible dans de nombreux commerces, certaines stations-service et dans la presse insulaire.
Les fonds publics et privés permettront de financer l'achat de torymus sinensis, une micro-guêpe prédatrice du cynips.
"Les premiers lâchers de torymus ont été effectués en 2011. Les résultats sont excellents, comme ils l'ont été auparavant en Italie, où une partie de la châtaigneraie a été sauvée, mais à un prix élevé. Nous en prévoyons 370 cette année", a indiqué M. Flori.
Selon M. Martinetti, beaucoup parmi les 20.000 visiteurs de la foire de Bocognano ont souscrit pour combattre le cynips, soulignant "l'attachement des Corses au châtaignier".
Un attachement qui génère aussi plus de 6 millions d'euros de chiffre d'affaires pour la filière castanéicole (confiserie, biscuiterie, pâtisserie, brasserie et spiritueux, charcuterie...).
Cette filière a été frappée de plein fouet par la guêpe chinoise alors qu'elle s'était remarquablement structurée depuis une dizaine d'années, notamment avec l'attribution des labels AOC ou AOP (appellations d'origine contrôlée ou protégée) à la farine de châtaigne, au miel et à la charcuterie corses.