Nouméa, France | AFP | jeudi 11/04/2019 - Dans un mois, les Calédoniens voteront pour des élections provinciales, un scrutin déterminant que les indépendantistes espèrent remporter dans la perspectives des deux prochains référendums sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie en 2020 et 2022.
Le 12 mai, les électeurs renouvelleront les conseillers des trois provinces - Sud (40 élus), Nord (22 élus) et Iles Loyauté (14 élus). 54 d'entre eux siègeront également à l'échelle territoriale au Congrès, qui devra ensuite élire un nouveau gouvernement collégial.
"Ces élections vont marquer une étape supplémentaire dans la marche pour la souveraineté de notre pays. Quoiqu'on en dise, l'indépendance de notre pays est inéluctable", affirme Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement et candidat indépendantiste (Union Calédonienne-FLNKS) dans la province Nord.
"On veut changer le pays et insuffler une nouvelle dynamique pour le peuple calédonien", poursuit-il.
Pour y parvenir, les indépendantistes du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) entendent surfer sur la dynamique, qui leur a permis de rassembler 43,3% des voix lors du référendum d'autodétermination du 4 novembre 2018, alors que sondages et droite loyaliste leur prédisaient une dérouillée à 30% ou moins.
Cette défaite vécue comme une victoire a convaincu les indépendantistes de faire du scrutin du 12 mai "un tremplin" pour les deux autres référendums prévus par l'Accord de Nouméa (1998), qui organise la décolonisation progressive de l'archipel.
Majeur, l'enjeu de cette dernière mandature (2019-2024) de l'accord de Nouméa réside dans la responsabilité qu'auront les élus à définir avec l'Etat les contours du futur statut: indépendance avec partenariat pour les uns, autonomie élargie dans la République, pour les autres.
Le vote est réservé à un corps électoral restreint à gros traits aux personnes présentes en Nouvelle-Calédonie de manière continue depuis au moins novembre 1998.
Actuellement, la droite non indépendantiste, désunie, dispose d'une majorité de 29 élus sur 54 au Congrès, et contrôle le gouvernement. Membre du parti de droite modérée Calédonie Ensemble, Philippe Germain préside l'exécutif.
A l'exception d'une courte période au début des années 1980, les indépendantistes n'ont jamais été aux commandes de l'archipel. En revanche, ils dirigent les provinces du nord et des îles Loyauté, à dominante kanak, tandis que la province sud, qui concentre 75% de la population et des richesses, est aux mains de la droite.
"C'est une stratégie pour ratisser plus large", expliquent les dirigeants, qui ont conclu une "charte de non agression" pour la campagne.
Dans son camp, le mouvement emblématique de la lutte kanak aura face à lui le Parti Travailliste. Radical et minoritaire, il avait appelé à la "non participation" au référendum du 4 novembre et s'est brouillé avec le FLNKS, qui lui avait ouvert sa liste du Sud lors des précédentes provinciales de 2014.
A droite, la bataille se jouera entre deux poids lourds: L'Avenir en confiance (mouvance LR) et Calédonie Ensemble.
"Le risque d'une majorité indépendantiste n'a jamais été aussi réel", a déclaré Sonia Backès (Républicains calédoniens), tête de liste dans le Sud, mais pour autant, les loyalistes ne renoncent ni aux divisions, ni aux invectives.
Dernier épisode en date: les leaders de Calédonie Ensemble accusent Sonia Backès de "dénonciation calomnieuse", considérant qu'elle est à l'origine d'une enquête pour soupçons d'emplois fictifs du parquet de Nouméa qui les vise.
Une kyrielle d'autres listes communautaires, écologistes, Rassemblement National ou citoyennes sont en gestation. Les candidats ont jusqu'au 23 avril pour se déclarer officiellement.
Le 12 mai, les électeurs renouvelleront les conseillers des trois provinces - Sud (40 élus), Nord (22 élus) et Iles Loyauté (14 élus). 54 d'entre eux siègeront également à l'échelle territoriale au Congrès, qui devra ensuite élire un nouveau gouvernement collégial.
"Ces élections vont marquer une étape supplémentaire dans la marche pour la souveraineté de notre pays. Quoiqu'on en dise, l'indépendance de notre pays est inéluctable", affirme Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement et candidat indépendantiste (Union Calédonienne-FLNKS) dans la province Nord.
"On veut changer le pays et insuffler une nouvelle dynamique pour le peuple calédonien", poursuit-il.
Pour y parvenir, les indépendantistes du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) entendent surfer sur la dynamique, qui leur a permis de rassembler 43,3% des voix lors du référendum d'autodétermination du 4 novembre 2018, alors que sondages et droite loyaliste leur prédisaient une dérouillée à 30% ou moins.
Cette défaite vécue comme une victoire a convaincu les indépendantistes de faire du scrutin du 12 mai "un tremplin" pour les deux autres référendums prévus par l'Accord de Nouméa (1998), qui organise la décolonisation progressive de l'archipel.
Majeur, l'enjeu de cette dernière mandature (2019-2024) de l'accord de Nouméa réside dans la responsabilité qu'auront les élus à définir avec l'Etat les contours du futur statut: indépendance avec partenariat pour les uns, autonomie élargie dans la République, pour les autres.
Le vote est réservé à un corps électoral restreint à gros traits aux personnes présentes en Nouvelle-Calédonie de manière continue depuis au moins novembre 1998.
Actuellement, la droite non indépendantiste, désunie, dispose d'une majorité de 29 élus sur 54 au Congrès, et contrôle le gouvernement. Membre du parti de droite modérée Calédonie Ensemble, Philippe Germain préside l'exécutif.
A l'exception d'une courte période au début des années 1980, les indépendantistes n'ont jamais été aux commandes de l'archipel. En revanche, ils dirigent les provinces du nord et des îles Loyauté, à dominante kanak, tandis que la province sud, qui concentre 75% de la population et des richesses, est aux mains de la droite.
- "Unité totale"-
Pour gagner du terrain, le FLNKS mise sur "l'unité totale" entre ses formations. Le pari a été gagné dans le Sud où le FLNKS présente une liste unitaire. Mais dans le Nord et les Loyauté, l'Union Calédonienne et l'UNI-Palika font liste à part."C'est une stratégie pour ratisser plus large", expliquent les dirigeants, qui ont conclu une "charte de non agression" pour la campagne.
Dans son camp, le mouvement emblématique de la lutte kanak aura face à lui le Parti Travailliste. Radical et minoritaire, il avait appelé à la "non participation" au référendum du 4 novembre et s'est brouillé avec le FLNKS, qui lui avait ouvert sa liste du Sud lors des précédentes provinciales de 2014.
A droite, la bataille se jouera entre deux poids lourds: L'Avenir en confiance (mouvance LR) et Calédonie Ensemble.
"Le risque d'une majorité indépendantiste n'a jamais été aussi réel", a déclaré Sonia Backès (Républicains calédoniens), tête de liste dans le Sud, mais pour autant, les loyalistes ne renoncent ni aux divisions, ni aux invectives.
Dernier épisode en date: les leaders de Calédonie Ensemble accusent Sonia Backès de "dénonciation calomnieuse", considérant qu'elle est à l'origine d'une enquête pour soupçons d'emplois fictifs du parquet de Nouméa qui les vise.
Une kyrielle d'autres listes communautaires, écologistes, Rassemblement National ou citoyennes sont en gestation. Les candidats ont jusqu'au 23 avril pour se déclarer officiellement.
sécurité et pouvoir d'achat au coeur de la campagne des provinciales
Hausse de la délinquance et pouvoir d'achat sont les thèmes phares de la campagne des provinciales en Nouvelle-Calédonie, où la vie est 30% plus chère qu'en métropole et les cambriolages deux fois plus nombreux.
A l'issue d'une grande consultation citoyenne qui a servi de base à l'élaboration de son programme, Calédonie Ensemble (centre droit) propose une revalorisation de 10% du salaire minimum, la création d'une allocation petite enfance et l'augmentation des allocations familiales pour les familles monoparentales.
La liste L'Avenir en confiance (LR et affiliés) a de son côté mis sur la table "un plan d'économies réinvesti dans le pouvoir d'achat et la compétitivité". La liberté d'entreprendre, l'exonération des charges sociales sur les heures supplémentaires, une baisse des droits de douanes pour les produits importés de la région ainsi que la simplification du code du travail sont notamment proposés.
Chez les indépendantistes, la question du pouvoir d'achat est abordée sous l'angle de l'inégalité de la répartition des richesses en Nouvelle-Calédonie, en priorité au détriment des populations kanak.
Le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) a stigmatisé les "28 milliards de francs CFP (230 millions euros) qui ont quitté le pays l'an dernier" et "l'évasion fiscale des groupes miniers et métallurgiques du nickel" alors que "nos jeunes se paupérisent".
"Cette évasion fiscale est insupportable et exprime toute l'ingratitude de ceux qui gagnent beaucoup d'argent dans le pays", a récemment déclaré Daniel Goa, porte-parole du FLNKS.
A droite, l'autre thème récurrent est celui de l'insécurité, qui donne lieu à une surenchère face à une délinquance de proximité croissante sur fond d'alcool, qui empoisonne le quotidien d'habitants de certaines zones.
La mouvance LR prône la mise en place d'un couvre-feu pour les moins de 14 ans et la suppression des allocations familiales pour les parents d'enfants délinquants, tandis que Calédonie Ensemble avance la création d'une peine citoyenne pour les parents défaillants et des formations obligatoires à la parentalité.
A l'issue d'une grande consultation citoyenne qui a servi de base à l'élaboration de son programme, Calédonie Ensemble (centre droit) propose une revalorisation de 10% du salaire minimum, la création d'une allocation petite enfance et l'augmentation des allocations familiales pour les familles monoparentales.
La liste L'Avenir en confiance (LR et affiliés) a de son côté mis sur la table "un plan d'économies réinvesti dans le pouvoir d'achat et la compétitivité". La liberté d'entreprendre, l'exonération des charges sociales sur les heures supplémentaires, une baisse des droits de douanes pour les produits importés de la région ainsi que la simplification du code du travail sont notamment proposés.
Chez les indépendantistes, la question du pouvoir d'achat est abordée sous l'angle de l'inégalité de la répartition des richesses en Nouvelle-Calédonie, en priorité au détriment des populations kanak.
Le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) a stigmatisé les "28 milliards de francs CFP (230 millions euros) qui ont quitté le pays l'an dernier" et "l'évasion fiscale des groupes miniers et métallurgiques du nickel" alors que "nos jeunes se paupérisent".
"Cette évasion fiscale est insupportable et exprime toute l'ingratitude de ceux qui gagnent beaucoup d'argent dans le pays", a récemment déclaré Daniel Goa, porte-parole du FLNKS.
A droite, l'autre thème récurrent est celui de l'insécurité, qui donne lieu à une surenchère face à une délinquance de proximité croissante sur fond d'alcool, qui empoisonne le quotidien d'habitants de certaines zones.
La mouvance LR prône la mise en place d'un couvre-feu pour les moins de 14 ans et la suppression des allocations familiales pour les parents d'enfants délinquants, tandis que Calédonie Ensemble avance la création d'une peine citoyenne pour les parents défaillants et des formations obligatoires à la parentalité.