PAPEETE, le 29 novembre 2018 - Sur un bateau isolé en mer pendant plusieurs mois, il n'est pas possible de trouver un spécialiste à la dernière seconde en consultant les Pages jaunes. Chaque membre d'équipage doit donc avoir plusieurs métiers, y avoir été formé et disposer des outils nécessaires. Petit tour d'horizon des nombreux métiers des 95 membres d'équipage d'une frégate de surveillance.
Quand nous étions à bord du Prairial pour assister à l'opération de police des pêches, il y avait 95 membres d'équipage. Le bateau en nécessite 91 au minimum. Pour faire naviguer une telle machine de guerre plusieurs mois en mer en total isolement (voir les missions du Prairial), il faut de nombreux métiers. Pour l'aspect marin, il faut bien sûr des manœuvriers (comme les Polynésiens Karl ou Tehaapapa), un navigateur, un barreur, un radio, des mécaniciens spécialistes de la maintenance navale... Et ils doivent être plusieurs dans chaque rôle pour se relayer en quarts toute la journée et toute la nuit.
Mais pour assurer la vie à bord de ce petit village en total isolement, il faut aussi des cuisiniers, des commis chargés de l'approvisionnement en vivres, des spécialistes RH et administratifs, des responsables des stocks, un médecin, une infirmière, des brancardiers, des pompiers, des spécialistes informatique et télécommunication... Et enfin sur un bateau militaire comme la frégate de surveillance Prairial, il faut aussi des pilotes pour l'hélicoptère, des mécaniciens spécialisés aéronavale, un chef de quart aéro (qui agit comme une tour de contrôle), un treuilliste, des plongeurs, des artilleurs pour opérer les canons et les mitraillettes du bâtiment, des fusiliers-marins et une horde d'autres spécialistes. Pour l'opération de police des pêches, le bateau avait même un interprète français-chinois à bord !
En tout, le Prairial avait 43 spécialités embarquées lors de notre passage. Des métiers auxquels il faut ajouter 23 "rôles annexes", des rôles secondaires auxquels sont formés les marins. Chaque personne à bord a donc 4 ou 5 métiers. Dont un rôle annexe universel : marin-pompier. Car le plus grand danger qui guette un bateau en pleine mer est – contre-intuitivement – le feu. À la première flamme, tout le monde doit pouvoir répondre immédiatement.
La seule exception est le commandant de la frégate. On le surnomme le "Pacha", car son seul rôle est d'encadrer tout le monde, et il n'a lui-même aucun rôle opérationnel spécifique. Mais c'est lui seul qui porte sur ses épaules la responsabilité des 95 vies de son équipage...
Quand nous étions à bord du Prairial pour assister à l'opération de police des pêches, il y avait 95 membres d'équipage. Le bateau en nécessite 91 au minimum. Pour faire naviguer une telle machine de guerre plusieurs mois en mer en total isolement (voir les missions du Prairial), il faut de nombreux métiers. Pour l'aspect marin, il faut bien sûr des manœuvriers (comme les Polynésiens Karl ou Tehaapapa), un navigateur, un barreur, un radio, des mécaniciens spécialistes de la maintenance navale... Et ils doivent être plusieurs dans chaque rôle pour se relayer en quarts toute la journée et toute la nuit.
Mais pour assurer la vie à bord de ce petit village en total isolement, il faut aussi des cuisiniers, des commis chargés de l'approvisionnement en vivres, des spécialistes RH et administratifs, des responsables des stocks, un médecin, une infirmière, des brancardiers, des pompiers, des spécialistes informatique et télécommunication... Et enfin sur un bateau militaire comme la frégate de surveillance Prairial, il faut aussi des pilotes pour l'hélicoptère, des mécaniciens spécialisés aéronavale, un chef de quart aéro (qui agit comme une tour de contrôle), un treuilliste, des plongeurs, des artilleurs pour opérer les canons et les mitraillettes du bâtiment, des fusiliers-marins et une horde d'autres spécialistes. Pour l'opération de police des pêches, le bateau avait même un interprète français-chinois à bord !
En tout, le Prairial avait 43 spécialités embarquées lors de notre passage. Des métiers auxquels il faut ajouter 23 "rôles annexes", des rôles secondaires auxquels sont formés les marins. Chaque personne à bord a donc 4 ou 5 métiers. Dont un rôle annexe universel : marin-pompier. Car le plus grand danger qui guette un bateau en pleine mer est – contre-intuitivement – le feu. À la première flamme, tout le monde doit pouvoir répondre immédiatement.
La seule exception est le commandant de la frégate. On le surnomme le "Pacha", car son seul rôle est d'encadrer tout le monde, et il n'a lui-même aucun rôle opérationnel spécifique. Mais c'est lui seul qui porte sur ses épaules la responsabilité des 95 vies de son équipage...
Commissaire de deuxième classe Jean-Baptiste, chef du service commissariat
Ici nous sommes dans mon poste, qui est à la fois mon lieu de travail et mon lieu de vie ; Tous les officiers à bord disposent d'un poste individuel. L'une des raisons qui le justifie, on le voit à ma gauche. Il y a un coffre-fort avec de l'argent dedans. L'argent de la coopérative et l'argent du Trésor Public, si jamais nous n'avions plus de ressources.
À bord j'ai plusieurs rôles, je suis chef du service commissariat, capitaine de la deuxième compagnie, et sur les fonctions opérationnelles je suis officier chef du quart en passerelle. Comme tous les officiers de marine je tourne en passerelle pour diriger le bâtiment, là je suis en cours de formation. Je suis aussi officier de quart aviation pour diriger les décollages et atterrissages de l'hélicoptère. Je suis membre de l'équipe de visite, donc ceux qui partent en Zodiak aborder les navires à inspecter. Je suis la caution juridique de l'équipe de visite, donc je procède à l'inspection des papiers du bâtiment visité et je veille à ce que la visite se passe conformément au droit national et international. Et bien sûr, quand on rentre dans l'armée, tout le monde reçoit une formation militaire, donc au maniement des armes, etc.
Le service commissariat, c'est 15 marins qui ont plusieurs missions essentielles. La première est de nourrir l'équipage. La seconde est de payer les marins et assurer la gestion des ressources humaines, comme la gestion des carrières. L'alimentation et la solde sont deux missions fondamentales du service, qui jouent énormément sur le moral des marins. Notre troisième mission est d'approvisionner le matériel, ça va des munitions à la literie en passant par le papier hygiénique, les vivres, des bouteilles d'eau… Mais il y a aussi de l'approvisionnement plus spécifique, que l'on appelle des rechanges navales, c'est du matériel spécifique au navire, comme des pièces de rechange. Nous avons aussi un Officier relations publique, et les cuisiniers sont capables de faire des merveilles lors des déjeuners officiels ou cocktails qui ponctuent les escales.… Il faut savoir que les quinze marins du service sont également impliqués dans la vie du bord. Le cuisinier est aussi tireur 12.7, il est membre de l'équipe de visite… Ils ont tous des rôles annexes fondamentaux en plus de leurs premiers métiers. L'avantage de la marine est que les recrues entrent formées, puis il y a tout un processus de formation continue avec une sélection par concours qui leur permet de progresser dans leur carrière et de valider des stages pour ensuite avoir des rôles annexes en plus de leurs vrais métiers.
À bord j'ai plusieurs rôles, je suis chef du service commissariat, capitaine de la deuxième compagnie, et sur les fonctions opérationnelles je suis officier chef du quart en passerelle. Comme tous les officiers de marine je tourne en passerelle pour diriger le bâtiment, là je suis en cours de formation. Je suis aussi officier de quart aviation pour diriger les décollages et atterrissages de l'hélicoptère. Je suis membre de l'équipe de visite, donc ceux qui partent en Zodiak aborder les navires à inspecter. Je suis la caution juridique de l'équipe de visite, donc je procède à l'inspection des papiers du bâtiment visité et je veille à ce que la visite se passe conformément au droit national et international. Et bien sûr, quand on rentre dans l'armée, tout le monde reçoit une formation militaire, donc au maniement des armes, etc.
Le service commissariat, c'est 15 marins qui ont plusieurs missions essentielles. La première est de nourrir l'équipage. La seconde est de payer les marins et assurer la gestion des ressources humaines, comme la gestion des carrières. L'alimentation et la solde sont deux missions fondamentales du service, qui jouent énormément sur le moral des marins. Notre troisième mission est d'approvisionner le matériel, ça va des munitions à la literie en passant par le papier hygiénique, les vivres, des bouteilles d'eau… Mais il y a aussi de l'approvisionnement plus spécifique, que l'on appelle des rechanges navales, c'est du matériel spécifique au navire, comme des pièces de rechange. Nous avons aussi un Officier relations publique, et les cuisiniers sont capables de faire des merveilles lors des déjeuners officiels ou cocktails qui ponctuent les escales.… Il faut savoir que les quinze marins du service sont également impliqués dans la vie du bord. Le cuisinier est aussi tireur 12.7, il est membre de l'équipe de visite… Ils ont tous des rôles annexes fondamentaux en plus de leurs premiers métiers. L'avantage de la marine est que les recrues entrent formées, puis il y a tout un processus de formation continue avec une sélection par concours qui leur permet de progresser dans leur carrière et de valider des stages pour ensuite avoir des rôles annexes en plus de leurs vrais métiers.
Second maître Marie, secrétaire commandant
Je suis la secrétaire du commandant et de l'état-major à bord. Mon métier concerne tout ce qui est la mise en forme des ordres. Donc tout ce qu'on va recevoir, on le traite, on le met en forme, on voit à quelles unités il faut le transmettre, etc. Je gère aussi le courrier du bord, tout ce qui est lettres ou colis des familles, un rôle qu'on appelle Vaguemestre. J'ai aussi beaucoup de fonctions annexes à bord : je fais du quart en passerelle au TO (transmetteur d'ordre, pour la vitesse du bateau) et à la barre. Je suis aussi équipier plage avant pour tout ce qui est accostage et appareillage du bâtiment. Je suis également tireur 20 mm et tireur 12.7.
Quartier maître première classe William
Je suis matelot restauration, ça regroupe deux spécialités, maître d'hôtel et cuisinier. Donc je peux faire la cuisine comme le service. À bord je suis aussi tireur 12.7 et je fais partie de l'équipe médicale.
Cuisiner pour plus de 90 personnes c'est beaucoup de boulot. Nous sommes trois cuisiniers, on essaie de bien s'organiser pour toujours nourrir les 90 à 100 personnes qui sont à bord. Il y a aussi des activités à côté qui sont un peu contraignantes, mais on met tout en œuvre pour avancer et faire notre boulot. Et les marins sont très reconnaissants, ils viennent souvent nous voir pour nous dire que c'était très bon, nous dire merci !
Avant de rentrer dans la marine, j'ai fait un bac pro restauration, et j'avais travaillé dans la restauration collective. Dans le civil y a déjà la hiérarchie, mais on ne vit pas h24 avec les mêmes personnes. Quand on est en mer on est toujours ensemble du matin jusqu'au soir, donc forcément il faut qu'il y ait une bonne ambiance. Et quand on a ça, la journée se passe très bien et c'est un plaisir de venir travailler.
Je me suis engagé pour les voyages, voir du pays… Et je ne suis pas déçu ! Je suis arrivé à Tahiti en juillet 2017 et on a fait l'île de Pâques, Santiago et Hawaii. C'est mon premier bateau ici, je m'étais engagé en 2014 mais j'étais à terre. Je vais essayer d'aller le plus loin possible !
Cuisiner pour plus de 90 personnes c'est beaucoup de boulot. Nous sommes trois cuisiniers, on essaie de bien s'organiser pour toujours nourrir les 90 à 100 personnes qui sont à bord. Il y a aussi des activités à côté qui sont un peu contraignantes, mais on met tout en œuvre pour avancer et faire notre boulot. Et les marins sont très reconnaissants, ils viennent souvent nous voir pour nous dire que c'était très bon, nous dire merci !
Avant de rentrer dans la marine, j'ai fait un bac pro restauration, et j'avais travaillé dans la restauration collective. Dans le civil y a déjà la hiérarchie, mais on ne vit pas h24 avec les mêmes personnes. Quand on est en mer on est toujours ensemble du matin jusqu'au soir, donc forcément il faut qu'il y ait une bonne ambiance. Et quand on a ça, la journée se passe très bien et c'est un plaisir de venir travailler.
Je me suis engagé pour les voyages, voir du pays… Et je ne suis pas déçu ! Je suis arrivé à Tahiti en juillet 2017 et on a fait l'île de Pâques, Santiago et Hawaii. C'est mon premier bateau ici, je m'étais engagé en 2014 mais j'étais à terre. Je vais essayer d'aller le plus loin possible !
Second maître Baptiste
Donc je m'occupe de tout ce qui est artillerie, la mécanique et les munitions… On est officier marinier. Du coup, là vous voyez le canon de 100 millimètres modèle 68. Ce modèle a été conçu en 1968, il a été modifié plusieurs fois depuis mais ça fonctionne encore à l'ancienne. Il faut être deux pour l'opérer, pendant les tirs il y a le surveillant qui vérifie que tout fonctionne bien et qui effectue la mise en œuvre des ordres. L'autre, le chef tourelle, est à l'avant et il peut piloter la tourelle en manuel, il a un joystick pour orienter la tourelle et une pédale de tir, comme dans les chars. Donc on peut directement piloter la tourelle en autonomie, avec les données envoyées par le central opération. Mais on a aussi une conduite de tir là-haut, qui est couplée à la tourelle. Là on ne touche plus à rien, la circulaire et l'élévation sont contrôlés depuis là-haut, on ne fait plus que la mise en œuvre.
Mon parcours est assez particulier puisque je voulais entrer dans la marine depuis très jeune. Pourtant je ne viens pas du tout d'un endroit où il y a de l'eau, mais j'avais envie de partir loin, voyager et découvrir le monde. Donc dès que j'ai terminé mes études, je me suis engagé et je suis entré à l'école de Maistrance, des officiers mariniers (sous-officiers), après quoi j'ai passé un brevet d'aptitude technique d'artilleur. Et maintenant je suis sur les tourelles. Ce qui me plait dans ce métier, c'est à la fois le tir, et gérer cette énorme mécanique. On passe du temps à réparer, à faire ce qu'il faut pour que ça tire, et quand ça tire on est contents. On a l'impression d'être utile ! L'artillerie, c'est ce qui fait que le bateau est gris (NDLR : un bateau militaire).
Enfin comme tout le monde, j'ai des rôles annexes sur le bateau, d'autant que nous ne sommes pas nombreux. En mer je suis aussi en passerelle, je suis transmetteur d'ordres, barreur, veilleur. Après il y a les rôles de sécurité, donc pompier… Et j'ai encore plein de rôles ! C'est vraiment intéressant, on n'a pas le temps de s'ennuyer, ça c'est certain !
Mon parcours est assez particulier puisque je voulais entrer dans la marine depuis très jeune. Pourtant je ne viens pas du tout d'un endroit où il y a de l'eau, mais j'avais envie de partir loin, voyager et découvrir le monde. Donc dès que j'ai terminé mes études, je me suis engagé et je suis entré à l'école de Maistrance, des officiers mariniers (sous-officiers), après quoi j'ai passé un brevet d'aptitude technique d'artilleur. Et maintenant je suis sur les tourelles. Ce qui me plait dans ce métier, c'est à la fois le tir, et gérer cette énorme mécanique. On passe du temps à réparer, à faire ce qu'il faut pour que ça tire, et quand ça tire on est contents. On a l'impression d'être utile ! L'artillerie, c'est ce qui fait que le bateau est gris (NDLR : un bateau militaire).
Enfin comme tout le monde, j'ai des rôles annexes sur le bateau, d'autant que nous ne sommes pas nombreux. En mer je suis aussi en passerelle, je suis transmetteur d'ordres, barreur, veilleur. Après il y a les rôles de sécurité, donc pompier… Et j'ai encore plein de rôles ! C'est vraiment intéressant, on n'a pas le temps de s'ennuyer, ça c'est certain !
Enseigne de vaisseau François
Je suis pilote de l'Alouette et chef de détachement de l'Alouette. Nous sommes huit, le détachement est composé de deux pilotes, un chef cargo qui gère toute la partie arrière avec le treuil, un plongeur hélicoptère, qui est donc la personne treuillée au bout du câble et qui est également mécanicien, et enfin il y a quatre personnels mécano qui sont capables de pratiquement tout démonter sur l'Alouette… Et de le remonter bien sûr ! Nous avons pratiquement toutes les pièces de rechange sur le bateau, et la capacité de les installer, donc c'est une situation plutôt confortable. L'essence est à bord, donc nous sommes autonomes en mission.
Ce modèle d'hélicoptère a initialement été conçu dans les années 60, mais celui-là est une version modernisée dans les années 70… Donc il y a peu d'électronique et nous sommes tout de même restreins. On peut faire de l’appontage de nuit, mais nous n'avons pas la capacité de faire du treuillage de nuit. Par contre, l'Alouette est le seul hélicoptère de la marine où on peut partir faire une mission avec un seul pilote, de jour. Et comme c'est un vieil hélico, un jeune pilote peut rapidement obtenir des qualifications dessus !
Sur le bateau, nous sommes en alerte 24h/24. De jour pour le sauvetage en mer, repositionner un voilier perdu, ce genre de chose. De nuit, ce n'est que du repositionnement ou de la recherche en mer. De jour, nous sommes en alerte 30 minutes. En une demi-heure on peut sortir l'hélico du hangar, déplier les pales, et décoller. Nous avons 45 minutes la nuit.
Vous voyez aussi à chaque décollage ou appontage de l'hélicoptère les marins pompiers sont mobilisés. Le gros risque pour un bateau, c'est un feu, et si nous on se crashe, le but prioritaire sera d'éteindre le feu et pas de sortir les gens… Ça fait partie du risque. Mais comme ils sont prêts, en deux ou trois minutes ils pourront éteindre le feu et on sortira de la machine. C'est aussi pour ça que s'il y a un risque, le commandant peut nous interdire d'apponter. Dans ce cas on pourra être amené à amerrir. Et mieux vaut un bel amerrissage qu'un appontage foireux. On a des flotteurs sur l'Alouette, ce sont ces grosses bouées orange qui se remplissent d'air une fois à l'eau. On a connu des cas d'Alouette qui se sont posées dans l'eau, et qui sont toujours en vol aujourd'hui.
Ce modèle d'hélicoptère a initialement été conçu dans les années 60, mais celui-là est une version modernisée dans les années 70… Donc il y a peu d'électronique et nous sommes tout de même restreins. On peut faire de l’appontage de nuit, mais nous n'avons pas la capacité de faire du treuillage de nuit. Par contre, l'Alouette est le seul hélicoptère de la marine où on peut partir faire une mission avec un seul pilote, de jour. Et comme c'est un vieil hélico, un jeune pilote peut rapidement obtenir des qualifications dessus !
Sur le bateau, nous sommes en alerte 24h/24. De jour pour le sauvetage en mer, repositionner un voilier perdu, ce genre de chose. De nuit, ce n'est que du repositionnement ou de la recherche en mer. De jour, nous sommes en alerte 30 minutes. En une demi-heure on peut sortir l'hélico du hangar, déplier les pales, et décoller. Nous avons 45 minutes la nuit.
Vous voyez aussi à chaque décollage ou appontage de l'hélicoptère les marins pompiers sont mobilisés. Le gros risque pour un bateau, c'est un feu, et si nous on se crashe, le but prioritaire sera d'éteindre le feu et pas de sortir les gens… Ça fait partie du risque. Mais comme ils sont prêts, en deux ou trois minutes ils pourront éteindre le feu et on sortira de la machine. C'est aussi pour ça que s'il y a un risque, le commandant peut nous interdire d'apponter. Dans ce cas on pourra être amené à amerrir. Et mieux vaut un bel amerrissage qu'un appontage foireux. On a des flotteurs sur l'Alouette, ce sont ces grosses bouées orange qui se remplissent d'air une fois à l'eau. On a connu des cas d'Alouette qui se sont posées dans l'eau, et qui sont toujours en vol aujourd'hui.
Enseigne de vaisseau Etienne
Ici au PCMES (poste des machines, propulsion et production d'électricité), comme sur la passerelle, nous avons systématiquement des personnels présents en mer. Il y a toujours un officier de quart navire, qui gère tout le PCMES. On a le rondier qui va réaliser les quarts au niveau des moteurs de propulsion, du tunnel ligne d'arbre, il va surveiller que tous les paramètres sont bons, il va remonter les paramètres à l'officier de quart navire qui va aussi contrôler. Il y a le gradé sécurité qui gère toute la partie détection d'incendie. Son rôle principal sera, en cas de détection d'incendie, de pouvoir s'équiper et être sur la zone de détection de l'incendie en moins de deux minutes. Le dernier est le gradé électricien qui gère tout ce qui va être changement de configuration électrique et qui va intervenir en cas de panne électrique, de problème sur les feux de navigation, etc.
On gère aussi la sécurité. Il y a trois risques principaux à bord, le principal étant l'incendie. C'est l'ennemi numéro un du marin. On a vu il y a quelques années sur une frégate de surveillance comme celle-ci, le Nivôse, un incendie généralisé... On n'était pas très loin de l'évacuation. Donc à bord on a des détecteurs sur tout le bâtiment. Le deuxième risque, évidemment, ce sont les voies d'eau. Donc dans les cales on a des détecteurs voie d'eau. Donc en cas de déclenchement de l'alarme voie d'eau, là aussi l'IDE (l’équipe d’intervention immédiate) va s'équiper et venir vérifier si c'est peut-être une petite fuite fonctionnelle, un tuyau percé, que l'on n'avait pas vu et qui a fait monter doucement le niveau d'eau, ou si c'est réellement une voie d'eau, par exemple si on a tapé quelque chose sans s'en rendre compte. Le troisième risque que l'on trouve à bord c'est le H2S, un gaz produit lors de la décomposition des matières organiques, donc les selles. Le H2S est nocif à partir d'une certaine concentration, donc il y a aussi des détecteurs et une procédure, et tous les membres d'équipage disposent d'un masque à gaz au cas où.
On gère aussi la sécurité. Il y a trois risques principaux à bord, le principal étant l'incendie. C'est l'ennemi numéro un du marin. On a vu il y a quelques années sur une frégate de surveillance comme celle-ci, le Nivôse, un incendie généralisé... On n'était pas très loin de l'évacuation. Donc à bord on a des détecteurs sur tout le bâtiment. Le deuxième risque, évidemment, ce sont les voies d'eau. Donc dans les cales on a des détecteurs voie d'eau. Donc en cas de déclenchement de l'alarme voie d'eau, là aussi l'IDE (l’équipe d’intervention immédiate) va s'équiper et venir vérifier si c'est peut-être une petite fuite fonctionnelle, un tuyau percé, que l'on n'avait pas vu et qui a fait monter doucement le niveau d'eau, ou si c'est réellement une voie d'eau, par exemple si on a tapé quelque chose sans s'en rendre compte. Le troisième risque que l'on trouve à bord c'est le H2S, un gaz produit lors de la décomposition des matières organiques, donc les selles. Le H2S est nocif à partir d'une certaine concentration, donc il y a aussi des détecteurs et une procédure, et tous les membres d'équipage disposent d'un masque à gaz au cas où.
Second maître Henri
Je suis en charge de tout ce qui est installation froid et eau douce, je m'occupe aussi des générateurs, mais j'ai une spécialité de frigoriste. J'ai pu faire le stage avec la marine, donc c'est une qualification en plus d'électricien. C'est vraiment indispensable sur un bateau, les chambres froides notamment. Sans nourriture, pas d'équipage ! Et pour la réfrigération du bord et pour certaines installations sensibles.
Dans le civil c'est aussi une compétence recherchée.
À bord il y a aussi deux osmoseurs, qui produisent 1,5 tonne d'eau douce par eau. Ça fait beaucoup d'eau, mais nous sommes presque une centaine de personnes à bord, les gens prennent pas mal de douches, il y a des sportifs aussi, les lessives, ils en ont besoin pour les hélicoptères, pour la cuisine... Je m'occupe des osmoseurs, je traite l'eau avec du chlore, je fais aussi des analyses tous les jours à différents endroits du bord pour maintenir la qualité, c'est très complet. Mais c'est ça qui est intéressant, on n'est pas cantonnés aux DA (aux générateurs). En plus de ça je suis aussi pompier, j'ai des rôles de sécurité à l'aviation...
Dans le civil c'est aussi une compétence recherchée.
À bord il y a aussi deux osmoseurs, qui produisent 1,5 tonne d'eau douce par eau. Ça fait beaucoup d'eau, mais nous sommes presque une centaine de personnes à bord, les gens prennent pas mal de douches, il y a des sportifs aussi, les lessives, ils en ont besoin pour les hélicoptères, pour la cuisine... Je m'occupe des osmoseurs, je traite l'eau avec du chlore, je fais aussi des analyses tous les jours à différents endroits du bord pour maintenir la qualité, c'est très complet. Mais c'est ça qui est intéressant, on n'est pas cantonnés aux DA (aux générateurs). En plus de ça je suis aussi pompier, j'ai des rôles de sécurité à l'aviation...
Second maître Philippe
Je suis électrotechnicien à bord du prairial, donc je suis là pour les maintenances électriques et électroniques de tous les appareils embarqués, que ce soit de la petite ampoule en passerelle aux générateurs électriques. On peut trouver de l'électricité absolument partout à bord, donc on doit être partout nous aussi. Tous grades confondus, nous sommes cinq électriciens à bord. En comptant le personnel de quart et le personnel qui s'occupe de la logistique, il ne reste pas toujours grand monde pour effectuer des travaux de maintenance lourds ou des dépannages d'urgence la nuit !
À bord nous avons trois générateurs, qui nous alimentent en mer. À terre nous sommes alimentés par des câbles. Nous avons aussi quatre moteurs de propulsion diésel de 2200 chevaux chacun, mais ils ne servent qu'à la propulsion, on ne peut pas s'en servir pour la production d'énergie.
À bord nous avons trois générateurs, qui nous alimentent en mer. À terre nous sommes alimentés par des câbles. Nous avons aussi quatre moteurs de propulsion diésel de 2200 chevaux chacun, mais ils ne servent qu'à la propulsion, on ne peut pas s'en servir pour la production d'énergie.