PAEA, le 6 mai 2016. Il y a très longtemps, vivait à Paea un couple fort amoureux.
Comme les dieux étaient contre leur union, ils avaient décidé que ce couple n’aurait qu’un seul enfant, et que celui-ci à l’âge de six ans, serait enlevé à l’affection des siens. Te vahine mit au monde une fille si belle qu’elle décida de l’appeler Te vahine moea i te’ô pua rau, ce qui veut dire « la femme endormie dans le jardin de fleurs variées ».
Naturellement, ni la mère, ni le père de l’enfant ne connaissaient le sort que les dieux avaient réservé à leur fille.
Te vahine et Taaroa passaient leur vie à faire du bien autour d’eux, toujours prêts à aider les plus démunis. Quand leur fille atteignit l’âge de six ans, elle disparut sans que les parents ne sachent vraiment ce qui lui était arrivé. Ils allèrent consulter un tahu’a (prêtre) qui leur apprit la vérité : leur enfant avait été transformé en une fleur très belle et très rare. Te vahine et Taaroa étaient des personnes si bonnes que le tahu’a leur dit : « Un jour, un homme ira la délivrer de ce sortilège, mais il faudra qu’il possède une qualité rare : la patience ».
Quatorze années passèrent ainsi sans que quiconque ne puisse libérer la malheureuse.
Te vahine et Taaroa ne désespéraient pas de revoir un jour leur fille et ils en parlaient à tous les jeunes du village. Ainsi, plusieurs jeunes se mirent à la recherche de cette fleur unique. Elle était unique par sa couleur, par sa forme, par son odeur, c’était une fleur verte. A chaque fois qu’un jeune homme partait dans la vallée de Hopa à Aoua (Paea) tout le village attendait son retour.
Plusieurs jeunes hommes se lancèrent tour à tour à la recherche de la belle, mais jamais aucun ne revint ! Un jeune homme nommé Taaroa ha’iha’i te rouru tarere (l’homme aux cheveux longs) décida un jour de tenter sa chance à son tour. Mais avant, il alla rendre visite au tahu’a afin de recueillir plus d’informations sur ce sortilège. Le grand prêtre lui donna un renseignement : « Maintenant, tu trouveras facilement cette fleur unique, puisque tous les jeunes hommes partis à sa recherche ont été transformés en fougère, tu n’auras aucun mal à les trouver mais il faudra être patient ». Taaroa ha’iha’i te rouru tarere partit donc à la recherche de cette fleur, et comme le tahu’a lui avait annoncé, il la trouva facilement en comptant les fougères une par une.
Il se mit debout bien en face d’elles et resta ainsi cinq jours et cinq nuits sans dormir ni manger. La sixième nuit, une fumée sortit de la fleur. Taaroa ha’iha’i te rouru tarere sentit un parfum très fort se répandre, et enfin il vit la jeune fille sortir de la fleur. Elle était encore plus belle qu’il ne l’imaginait. Il s’avança vers elle, l’enlaça et tombèrent amoureux. Tous deux rentrèrent au village où une grande fête fut organisée en leur honneur, ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Depuis cette époque les prénoms de Taaroa et Tevahine portent bonheur et on ne retrouva plus jamais une fleur semblable dans la vallée de Hopa.
Comme les dieux étaient contre leur union, ils avaient décidé que ce couple n’aurait qu’un seul enfant, et que celui-ci à l’âge de six ans, serait enlevé à l’affection des siens. Te vahine mit au monde une fille si belle qu’elle décida de l’appeler Te vahine moea i te’ô pua rau, ce qui veut dire « la femme endormie dans le jardin de fleurs variées ».
Naturellement, ni la mère, ni le père de l’enfant ne connaissaient le sort que les dieux avaient réservé à leur fille.
Te vahine et Taaroa passaient leur vie à faire du bien autour d’eux, toujours prêts à aider les plus démunis. Quand leur fille atteignit l’âge de six ans, elle disparut sans que les parents ne sachent vraiment ce qui lui était arrivé. Ils allèrent consulter un tahu’a (prêtre) qui leur apprit la vérité : leur enfant avait été transformé en une fleur très belle et très rare. Te vahine et Taaroa étaient des personnes si bonnes que le tahu’a leur dit : « Un jour, un homme ira la délivrer de ce sortilège, mais il faudra qu’il possède une qualité rare : la patience ».
Quatorze années passèrent ainsi sans que quiconque ne puisse libérer la malheureuse.
Te vahine et Taaroa ne désespéraient pas de revoir un jour leur fille et ils en parlaient à tous les jeunes du village. Ainsi, plusieurs jeunes se mirent à la recherche de cette fleur unique. Elle était unique par sa couleur, par sa forme, par son odeur, c’était une fleur verte. A chaque fois qu’un jeune homme partait dans la vallée de Hopa à Aoua (Paea) tout le village attendait son retour.
Plusieurs jeunes hommes se lancèrent tour à tour à la recherche de la belle, mais jamais aucun ne revint ! Un jeune homme nommé Taaroa ha’iha’i te rouru tarere (l’homme aux cheveux longs) décida un jour de tenter sa chance à son tour. Mais avant, il alla rendre visite au tahu’a afin de recueillir plus d’informations sur ce sortilège. Le grand prêtre lui donna un renseignement : « Maintenant, tu trouveras facilement cette fleur unique, puisque tous les jeunes hommes partis à sa recherche ont été transformés en fougère, tu n’auras aucun mal à les trouver mais il faudra être patient ». Taaroa ha’iha’i te rouru tarere partit donc à la recherche de cette fleur, et comme le tahu’a lui avait annoncé, il la trouva facilement en comptant les fougères une par une.
Il se mit debout bien en face d’elles et resta ainsi cinq jours et cinq nuits sans dormir ni manger. La sixième nuit, une fumée sortit de la fleur. Taaroa ha’iha’i te rouru tarere sentit un parfum très fort se répandre, et enfin il vit la jeune fille sortir de la fleur. Elle était encore plus belle qu’il ne l’imaginait. Il s’avança vers elle, l’enlaça et tombèrent amoureux. Tous deux rentrèrent au village où une grande fête fut organisée en leur honneur, ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Depuis cette époque les prénoms de Taaroa et Tevahine portent bonheur et on ne retrouva plus jamais une fleur semblable dans la vallée de Hopa.
Vahine no te tiare. Paul Gauguin, Tahiti 1891
« Pour bien m'initier à ce caractère d'un visage tahitien, à tout ce charme d'un sourire maorie, je désirais depuis longtemps faire un portrait d'une voisine de vraie race tahitienne. Je le demandais un jour qu'elle s'était enhardie à venir regarder dans ma case des images photographiques de tableaux [...] j'essayais d'esquisser quelques-uns de ses traits, ce sourire surtout si énigmatique. Je lui demandais à faire son portrait. Elle fit une moue désagréable. [...] puis elle se sauva.
Une heure après, elle revint dans une belle robe. Etait-ce une lutte intérieure, ou un caprice (très maorie) ou bien encore un mouvement de coquetterie qui ne veut se livrer qu'après résistance ? J'eus conscience que dans mon examen de peinture, il y avait comme une demande tacite de se livrer, se livrer pour toujours sans pouvoir se reprendre, une fouille perspicace de ce qui était au-dedans. Peu jolie, en somme, comme règle européenne : belle pourtant, tous ses traits avaient une harmonie raphaélique, dans la rencontre des courbes, la bouche modelée par un sculpteur parlant toutes les langues du langage et du baiser, de la joie et de la souffrance : cette mélancolie de l'amertume mêlée au plaisir, de la passivité résidant dans la domination. Toute une peur de l'inconnu.
Je travaillais vite, avec passion. Ce fut un portrait ressemblant à ce que mes yeux voilés par mon coeur ont aperçu. Je crois surtout qu'il fut ressemblant à l'intérieur. Ce feu robuste d'une force contenue. Elle avait une fleur à l'oreille qu'écoutait son parfum. Et son front, dans sa majesté, par des lignes surélevées, rappelait cette phrase de Poe : "Il n'y a pas de beauté parfaite sans une certaine singularité dans les proportions." Paul Gauguin.
« Pour bien m'initier à ce caractère d'un visage tahitien, à tout ce charme d'un sourire maorie, je désirais depuis longtemps faire un portrait d'une voisine de vraie race tahitienne. Je le demandais un jour qu'elle s'était enhardie à venir regarder dans ma case des images photographiques de tableaux [...] j'essayais d'esquisser quelques-uns de ses traits, ce sourire surtout si énigmatique. Je lui demandais à faire son portrait. Elle fit une moue désagréable. [...] puis elle se sauva.
Une heure après, elle revint dans une belle robe. Etait-ce une lutte intérieure, ou un caprice (très maorie) ou bien encore un mouvement de coquetterie qui ne veut se livrer qu'après résistance ? J'eus conscience que dans mon examen de peinture, il y avait comme une demande tacite de se livrer, se livrer pour toujours sans pouvoir se reprendre, une fouille perspicace de ce qui était au-dedans. Peu jolie, en somme, comme règle européenne : belle pourtant, tous ses traits avaient une harmonie raphaélique, dans la rencontre des courbes, la bouche modelée par un sculpteur parlant toutes les langues du langage et du baiser, de la joie et de la souffrance : cette mélancolie de l'amertume mêlée au plaisir, de la passivité résidant dans la domination. Toute une peur de l'inconnu.
Je travaillais vite, avec passion. Ce fut un portrait ressemblant à ce que mes yeux voilés par mon coeur ont aperçu. Je crois surtout qu'il fut ressemblant à l'intérieur. Ce feu robuste d'une force contenue. Elle avait une fleur à l'oreille qu'écoutait son parfum. Et son front, dans sa majesté, par des lignes surélevées, rappelait cette phrase de Poe : "Il n'y a pas de beauté parfaite sans une certaine singularité dans les proportions." Paul Gauguin.
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