Tahiti, le 16 mars 2023 – Air France souhaite réduire son impact environnemental et son objectif est ambitieux : réduire ses émissions de CO2 de 30% d'ici à 2030. La compagnie aérienne a organisé mercredi soir une conférence afin de présenter l'ensemble des mesures qu'elle met en place afin d'atteindre cet objectif.
Lutter contre le changement climatique est le défi majeur du XXIe siècle. Le dernier rapport du Giec, publié en 2022, a pour la première fois désigné les activités humaines responsables “sans équivoque” du réchauffement climatique. En 2018, la part de l'aviation commerciale dans les émissions de CO2 était “seulement” de 2,6%. Mais l'avion reste le moyen de transport le plus polluant et, avec la croissance du transport aérien, si rien n'est fait, on pourrait atteindre 20% d'ici 2050. Partant de ce constat, la compagnie aérienne Air France a décidé de participer activement à la réduction des émissions de carbone et souhaite se positionner comme “leader d'une industrie aéronautique plus durable”. Mercredi soir, Jean-Luc Mevellec, directeur régional d'Air France pour la Polynésie française, a donc convié ses grands clients et ses partenaires à une conférence pour leur présenter les différentes actions mises en place par la compagnie pour réduire son empreinte, accompagné d'un pilote de Boeing 777.
Ce travail de décarbonation remonte à 2012. “Il y avait depuis très longtemps, déjà pour des raisons économiques, une volonté de réduire les consommations de kérosène. Mais il y a vraiment eu une prise de conscience et une volonté après l’Accord de Paris de se caler sur les objectifs de ne pas avoir une augmentation de plus de 2°C de la température. C'est pour ça qu'on a développé une stratégie pour y arriver”, explique Jean-Luc Mevellec.
Lutter contre le changement climatique est le défi majeur du XXIe siècle. Le dernier rapport du Giec, publié en 2022, a pour la première fois désigné les activités humaines responsables “sans équivoque” du réchauffement climatique. En 2018, la part de l'aviation commerciale dans les émissions de CO2 était “seulement” de 2,6%. Mais l'avion reste le moyen de transport le plus polluant et, avec la croissance du transport aérien, si rien n'est fait, on pourrait atteindre 20% d'ici 2050. Partant de ce constat, la compagnie aérienne Air France a décidé de participer activement à la réduction des émissions de carbone et souhaite se positionner comme “leader d'une industrie aéronautique plus durable”. Mercredi soir, Jean-Luc Mevellec, directeur régional d'Air France pour la Polynésie française, a donc convié ses grands clients et ses partenaires à une conférence pour leur présenter les différentes actions mises en place par la compagnie pour réduire son empreinte, accompagné d'un pilote de Boeing 777.
Ce travail de décarbonation remonte à 2012. “Il y avait depuis très longtemps, déjà pour des raisons économiques, une volonté de réduire les consommations de kérosène. Mais il y a vraiment eu une prise de conscience et une volonté après l’Accord de Paris de se caler sur les objectifs de ne pas avoir une augmentation de plus de 2°C de la température. C'est pour ça qu'on a développé une stratégie pour y arriver”, explique Jean-Luc Mevellec.
-30% de CO2 d'ici à 2030
L'objectif d'Air France est ambitieux : réduire ses émissions de C02 de 30% d'ici à 2030. Pour cela, la compagnie mise en premier lieu sur le renouvellement de sa flotte. En 2021, celle-ci était composée à 7% d'avions de nouvelle génération. Ils devraient atteindre 45% en 2025 et 70% en 2030. Autre levier sur laquelle la compagnie déploie ses efforts : la mise en place, dès que cela est possible en fonction des conditions – la sécurité restant la priorité – de mesures d'écopilotage afin de réduire la consommation de carburant. Ces différentes mesures peuvent être déployées tout au long du voyage, depuis la porte d'embarquement jusqu'à la porte d'arrivée. Parmi ces dispositions permettant de réduire la consommation de kérosène, on retrouve, entre autres, la possibilité de privilégier à la porte d'embarquement l'utilisation de groupes électriques au sol (pour la climatisation de l'avion par exemple), plutôt que de puiser sur les réserves de carburant ; n'utiliser qu'un seul moteur pour le roulage avant le décollage et après l'atterrissage ; jouer sur la position des volets au décollage ; travailler conjointement avec les contrôleurs aériens pour privilégier les descentes en continu à l'approche de l'atterrissage plutôt que les descentes par paliers ; ou encore diminuer, lorsque cela est possible, l'utilisation de l'inverseur de poussée à l'atterrissage, extrêmement énergivore. Des mesures sur lesquelles les pilotes de la compagnie sont régulièrement formés. En 2019, ce sont 9 000 tonnes de fuel qui ont été économisées sur l'année, toutes flottes Air France confondues, grâce aux mesures d'écopilotage.
La compagnie a également travaillé sur le poids embarqué. Car plus un avion est lourd, plus il nécessitera de carburant. Elle a donc réduit le poids de ses plateaux repas et digitalisé son offre de magazines à bord. Elle a également arrêté, depuis le mois de mars, l'emport de carburant sur les vols moyen-courriers. Auparavant, la compagnie embarquait plus de carburant lorsque le prix de vente à destination était plus élevé mais, là aussi, cela signifiait plus de poids à transporter. Une mesure qui, forcément, a un coût. “Mais écoresponsabilité ne rime pas toujours avec économie”, glisse-t-on chez Air France. Et sur le carburant lui-même, il est également possible d'agir. En France, les compagnies aériennes ont l'obligation d'incorporer 1% de SAF, ou carburants d'aviation durable. Il s'agit de carburants issus d'huiles usagées, de déchets agricoles ou de carburants de synthèse, produits à partir de CO2 capté dans l'atmosphère et d'hydrogène présent dans l'eau, qui permettent une réduction des émissions de CO2 de 80% en moyenne sur l'ensemble de leur cycle de vie. Air France ambitionne d'utiliser 10% de SAF en 2030 et 63% en 2050, malgré un prix quatre à huit fois plus élevé que le kérosène fossile. “Je crois que c'est un peu comme tous les produits, lorsque la production va augmenter, il va y avoir des économies d'échelle, et les prix vont finir par baisser”, espère Jean-Luc Mevellec.
Avec l'ensemble de ces mesures combinées les unes aux autres, la compagnie aérienne a diminué sa consommation annuelle de fuel de 1,06% par rapport à 2012. Et selon ses prévisions, elles devraient lui permettre de réaliser, en 2026, une économie de 262 000 tonnes de fuel par an, toujours par rapport à sa consommation de 2012, soit une réduction de 842 000 tonnes de CO2.
La compagnie a également travaillé sur le poids embarqué. Car plus un avion est lourd, plus il nécessitera de carburant. Elle a donc réduit le poids de ses plateaux repas et digitalisé son offre de magazines à bord. Elle a également arrêté, depuis le mois de mars, l'emport de carburant sur les vols moyen-courriers. Auparavant, la compagnie embarquait plus de carburant lorsque le prix de vente à destination était plus élevé mais, là aussi, cela signifiait plus de poids à transporter. Une mesure qui, forcément, a un coût. “Mais écoresponsabilité ne rime pas toujours avec économie”, glisse-t-on chez Air France. Et sur le carburant lui-même, il est également possible d'agir. En France, les compagnies aériennes ont l'obligation d'incorporer 1% de SAF, ou carburants d'aviation durable. Il s'agit de carburants issus d'huiles usagées, de déchets agricoles ou de carburants de synthèse, produits à partir de CO2 capté dans l'atmosphère et d'hydrogène présent dans l'eau, qui permettent une réduction des émissions de CO2 de 80% en moyenne sur l'ensemble de leur cycle de vie. Air France ambitionne d'utiliser 10% de SAF en 2030 et 63% en 2050, malgré un prix quatre à huit fois plus élevé que le kérosène fossile. “Je crois que c'est un peu comme tous les produits, lorsque la production va augmenter, il va y avoir des économies d'échelle, et les prix vont finir par baisser”, espère Jean-Luc Mevellec.
Avec l'ensemble de ces mesures combinées les unes aux autres, la compagnie aérienne a diminué sa consommation annuelle de fuel de 1,06% par rapport à 2012. Et selon ses prévisions, elles devraient lui permettre de réaliser, en 2026, une économie de 262 000 tonnes de fuel par an, toujours par rapport à sa consommation de 2012, soit une réduction de 842 000 tonnes de CO2.
Planter des arbres et du corail
Pour aller plus loin, la compagnie développe également l'intermodalité, pour permettre à ses clients d'utiliser d'autres moyens de transport à plus faible empreinte carbone, comme le train, pour effectuer par exemple des trajets entre des villes de province et les aéroports de Paris. Elle travaille également sur la réduction de l'empreinte environnementale de sa restauration à bord. Et c'est l'une des fiertés des responsables régionaux de la compagnie : Tahiti est la première escale internationale d'Air France à recycler les déchets de bord. Enfin, lorsque tous les leviers ont été activés pour réduire les émissions, il est encore possible d'agir positivement en recapturant du carbone. Air France est donc impliqué dans des projets de reforestation en Amérique du Sud. “On a, sur la Polynésie, 25 contrats avec des sociétés sur lesquels une partie de la remise arrière est reversée à ces organismes qui font de la reforestation”, explique Jean-Luc Mevellec. Et localement, 157 000 Fcfp ont été collectés et remis à l'association Tamarii Pointe des pêcheurs sur une période de six mois afin de replanter du corail.
Mais lorsqu'on habite en Polynésie, on ne peut occulter le fait que la situation géographique du pays a, de fait, une incidence énorme sur l'impact environnemental de chaque voyageur. En effet, le bilan carbone d'un passager pour un aller-retour Papeete-Paris est d'environ 5 tonnes. Sachant que, selon la fondation MyClimate, la quantité moyenne par an de production de CO2 d'une personne résidant dans l'Union européenne est de 8,4 tonnes, un aller-retour pour la métropole représente déjà plus de deux tiers de cette production annuelle. Et toujours selon MyClimate, la quantité maximum de CO2 par personne et par an pour enrayer le changement climatique devrait être de 0,6 tonne. Si on ne peut que saluer l'ensemble des efforts consentis par la compagnie aérienne, une réflexion sur son impact environnemental doit devenir l'affaire de chacun.
Mais lorsqu'on habite en Polynésie, on ne peut occulter le fait que la situation géographique du pays a, de fait, une incidence énorme sur l'impact environnemental de chaque voyageur. En effet, le bilan carbone d'un passager pour un aller-retour Papeete-Paris est d'environ 5 tonnes. Sachant que, selon la fondation MyClimate, la quantité moyenne par an de production de CO2 d'une personne résidant dans l'Union européenne est de 8,4 tonnes, un aller-retour pour la métropole représente déjà plus de deux tiers de cette production annuelle. Et toujours selon MyClimate, la quantité maximum de CO2 par personne et par an pour enrayer le changement climatique devrait être de 0,6 tonne. Si on ne peut que saluer l'ensemble des efforts consentis par la compagnie aérienne, une réflexion sur son impact environnemental doit devenir l'affaire de chacun.