C'est dans ce van gris que l'accusé a eu des relations sexuelles avec celles qui l'accusent aujourd'hui de viol. Certaines victimes présumées étaient vierges.
PAPEETE, le 31 mai 2017 - Un chauffeur-coursier de 37 ans natif de Huahine est jugé jusqu'à vendredi par la cour d'assises, accusé d'avoir violé ou agressé sexuellement, à Tahiti entre 2011 et 2014, cinq jeunes femmes rencontrées au bord de la route et qu'il avait convaincues de monter à l'arrière de son véhicule professionnel pour les conduire à destination. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.
Les viols dénoncés par les victimes avaient lieu à l'abri des regards, sur la banquette arrière, derrière les vitres teintées du van Suzuki gris mis à disposition de l'accusé par son employeur. Au lieu de transporter comme promis les jeunes femmes jusqu'à leur destination, la course se finissait le plus souvent et de façon plutôt glauque sur le parking du centre hospitalier de Taaone, à Pirae. Certaines jeunes femmes avaient aussi été embarquées par leur agresseur présumé du côté du parc Bougainville à Papeete, à Faa'a et même jusqu'à Tiarei.
Des traces de sperme de l'accusé, mêlées à plusieurs ADN féminins différents, avaient été retrouvées sur des morceaux de tissus prélevés par les enquêteurs dans le véhicule de ce chauffeur-livreur de 37 ans. Les cinq victimes ont réitéré leurs accusations ce mercredi à la barre de la cour d'assises, en ouverture de ce procès qui s'étalera sur trois jours. Non, elles n'étaient pas consentantes, contrairement à ce que suggère maladroitement il faut bien le dire leur agresseur.
Car s'il admet les relations sexuelles, ce trentenaire aux allures de monsieur tout-le-monde, père de famille, en couple depuis 17 ans et inséré socialement, a du mal avec les accusations dont il fait l'objet : "En fait, oui j'ai eu des rapports avec elles", concède-t-il. "Mais sans forcer". "Si elles m'avaient dit non, j'aurai pas fait", ajoute encore ce chauffeur-coursier, 1 m 90 et 155 kilos à l'époque, qui reconnait qu'il draguait ses victimes présumées sitôt qu'elles étaient montées en voiture et tentait même de forcer le destin avec la promesse d'un Mc Do ou quelques billets à la clé. "Si elles refusaient l'argent que je leur proposait, je les déposaient et puis c'est tout".
Des victimes non identifiées ?
Et puis c'est tout ? Pas vraiment, si l'on en croit les déclarations de la première des jeunes femmes à avoir déposé plainte contre lui à la gendarmerie, en octobre 2014 : "Il m'a proposé de me ramener chez moi avant de se dérouter vers le parking du CHPF. Je ne voulais pas. Il m'a imposé un rapport sexuel, il me tenait par les poignets".
Placé en garde à vue, l'accusé alors suspect avait rapidement reconnu les faits, déclarant d'emblée aux enquêteurs "souffrir de pulsions sexuelles". Dans la foulée, il révèle avoir imposé à "11 ou 12 jeunes femmes" des relations sexuelles dans son van depuis 2011. La gendarmerie s'était même fendue quelques mois plus tard d'un appel à témoin dans la presse pour retrouver toutes ces victimes potentielles.
Des jeunes femmes qui, pour certaines, s'étaient faites aborder sans pour autant monter en voiture. Toutes se souviennent d'un homme qui "leur a fait peur" : "Il m'a abordé dans une file d'attente à Bougainville, il m'a suivi jusqu'à la mairie de Papeete, il a disparu et il est revenu en voiture à l'arrêt de bus. Il était obsédé par moi, il voulait absolument m'emmener, j'ai appelé mon père et il a filé quand il est arrivé".
"Il m'a demandé où j'allais, s'il pouvait me ramener, de façon de plus en plus insistante malgré mes refus", se souvient une autre. "Il a commencé à devenir neveux et il a ouvert la porte arrière pour m'inciter à monter, j'ai eu peur". Confrontée à ces deux jeunes femmes, qui l'ont formellement reconnu, l'accusé botte en touche et jure ne pas se souvenir d'elles.
Derrière le mari idéal, un malaise
La femme du coursier, elle, a dressé un portrait idyllique de son tane, "mon gros nounours", "un père aimant et un époux merveilleux" qui "fait tout pour sa petite famille". Elle va le visiter aussi souvent que possible en prison, où il effectue une détention "modèle" selon l'administration pénitentiaire : "Il n'a jamais levé la main sur moi, jamais désagréable, je le connais bien, c'est l'homme qu'une femme voudrait avoir dans sa vie. Tout ce que je demande, c'est qu'il revienne à la maison. Je ne suis pas contre ces demoiselles, mais en l'état actuel je lui pardonne".
Une déclaration d'amour immédiatement contrée par l'accusation : "Madame, vous comprenez que nous ne sommes pas face à un mari infidèle, qui serait juste allé voir des prostituées. On parle de viols ! De quelqu'un qui cherchait ses proies ! Il y a cinq victimes. Je ne dis pas cela pour vous torturer, mais pour que vous ouvriez les yeux sur la réalité. Je ne suis pas certain que vous ayez perçu toutes les subtilités du personnage".
A l'époque des faits, le couple traversait une période de fortes turbulences. L'accusé, seul garçon d'une fratrie de huit enfants et qui s'était mis en ménage il y a 17 ans avec sa femme et première compagne, s'était mis à boire et à fréquenter des prostituées. "Je commençais à être un peu dragueur", a-t-il reconnu. Le procès s'achèvera vendredi avec une peine maximale encourue de 20 ans de prison.
Les viols dénoncés par les victimes avaient lieu à l'abri des regards, sur la banquette arrière, derrière les vitres teintées du van Suzuki gris mis à disposition de l'accusé par son employeur. Au lieu de transporter comme promis les jeunes femmes jusqu'à leur destination, la course se finissait le plus souvent et de façon plutôt glauque sur le parking du centre hospitalier de Taaone, à Pirae. Certaines jeunes femmes avaient aussi été embarquées par leur agresseur présumé du côté du parc Bougainville à Papeete, à Faa'a et même jusqu'à Tiarei.
Des traces de sperme de l'accusé, mêlées à plusieurs ADN féminins différents, avaient été retrouvées sur des morceaux de tissus prélevés par les enquêteurs dans le véhicule de ce chauffeur-livreur de 37 ans. Les cinq victimes ont réitéré leurs accusations ce mercredi à la barre de la cour d'assises, en ouverture de ce procès qui s'étalera sur trois jours. Non, elles n'étaient pas consentantes, contrairement à ce que suggère maladroitement il faut bien le dire leur agresseur.
Car s'il admet les relations sexuelles, ce trentenaire aux allures de monsieur tout-le-monde, père de famille, en couple depuis 17 ans et inséré socialement, a du mal avec les accusations dont il fait l'objet : "En fait, oui j'ai eu des rapports avec elles", concède-t-il. "Mais sans forcer". "Si elles m'avaient dit non, j'aurai pas fait", ajoute encore ce chauffeur-coursier, 1 m 90 et 155 kilos à l'époque, qui reconnait qu'il draguait ses victimes présumées sitôt qu'elles étaient montées en voiture et tentait même de forcer le destin avec la promesse d'un Mc Do ou quelques billets à la clé. "Si elles refusaient l'argent que je leur proposait, je les déposaient et puis c'est tout".
Des victimes non identifiées ?
Et puis c'est tout ? Pas vraiment, si l'on en croit les déclarations de la première des jeunes femmes à avoir déposé plainte contre lui à la gendarmerie, en octobre 2014 : "Il m'a proposé de me ramener chez moi avant de se dérouter vers le parking du CHPF. Je ne voulais pas. Il m'a imposé un rapport sexuel, il me tenait par les poignets".
Placé en garde à vue, l'accusé alors suspect avait rapidement reconnu les faits, déclarant d'emblée aux enquêteurs "souffrir de pulsions sexuelles". Dans la foulée, il révèle avoir imposé à "11 ou 12 jeunes femmes" des relations sexuelles dans son van depuis 2011. La gendarmerie s'était même fendue quelques mois plus tard d'un appel à témoin dans la presse pour retrouver toutes ces victimes potentielles.
Des jeunes femmes qui, pour certaines, s'étaient faites aborder sans pour autant monter en voiture. Toutes se souviennent d'un homme qui "leur a fait peur" : "Il m'a abordé dans une file d'attente à Bougainville, il m'a suivi jusqu'à la mairie de Papeete, il a disparu et il est revenu en voiture à l'arrêt de bus. Il était obsédé par moi, il voulait absolument m'emmener, j'ai appelé mon père et il a filé quand il est arrivé".
"Il m'a demandé où j'allais, s'il pouvait me ramener, de façon de plus en plus insistante malgré mes refus", se souvient une autre. "Il a commencé à devenir neveux et il a ouvert la porte arrière pour m'inciter à monter, j'ai eu peur". Confrontée à ces deux jeunes femmes, qui l'ont formellement reconnu, l'accusé botte en touche et jure ne pas se souvenir d'elles.
Derrière le mari idéal, un malaise
La femme du coursier, elle, a dressé un portrait idyllique de son tane, "mon gros nounours", "un père aimant et un époux merveilleux" qui "fait tout pour sa petite famille". Elle va le visiter aussi souvent que possible en prison, où il effectue une détention "modèle" selon l'administration pénitentiaire : "Il n'a jamais levé la main sur moi, jamais désagréable, je le connais bien, c'est l'homme qu'une femme voudrait avoir dans sa vie. Tout ce que je demande, c'est qu'il revienne à la maison. Je ne suis pas contre ces demoiselles, mais en l'état actuel je lui pardonne".
Une déclaration d'amour immédiatement contrée par l'accusation : "Madame, vous comprenez que nous ne sommes pas face à un mari infidèle, qui serait juste allé voir des prostituées. On parle de viols ! De quelqu'un qui cherchait ses proies ! Il y a cinq victimes. Je ne dis pas cela pour vous torturer, mais pour que vous ouvriez les yeux sur la réalité. Je ne suis pas certain que vous ayez perçu toutes les subtilités du personnage".
A l'époque des faits, le couple traversait une période de fortes turbulences. L'accusé, seul garçon d'une fratrie de huit enfants et qui s'était mis en ménage il y a 17 ans avec sa femme et première compagne, s'était mis à boire et à fréquenter des prostituées. "Je commençais à être un peu dragueur", a-t-il reconnu. Le procès s'achèvera vendredi avec une peine maximale encourue de 20 ans de prison.