Paris, France | AFP | mardi 14/03/2017 - Insaisissable en première instance, "le tueur de l'Essonne" Yoni Palmier a une nouvelle fois dérouté, mardi à l'ouverture de son procès en appel, en reconnaissant pour la première fois les quatre meurtres dont il est accusé.
Ses dénégations lors de son procès en première instance en avril 2015 ne lui avaient pas évité la peine la plus lourde prévue par le code pénal: la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
La cour d'assises d'Evry avait même jugé que s'il était toujours considéré comme dangereux en fin de peine, il pourrait être placé en "rétention de sûreté", une peine rarissime et controversée qui n'a été prononcée que 13 fois depuis sa création en 2008.
Mardi, à l'issue de la première demi-journée de son procès en appel qu'il a passée prostré dans son box, ne laissant souvent dépasser que son visage, les yeux dans le vague, sourcils froncés, celui qu'on a aussi appelé "le tueur à la moto" a opéré un spectaculaire revirement.
"J'ai pris du temps pour faire appel. (...) Je reconnais les faits. Je répondrai à vos questions dans la mesure du possible", a déclaré l'accusé aujourd'hui âgé de 38 ans, après le rappel par la présidente des faits qui lui sont reprochés et du déroulement de l'enquête.
Une heure plus tôt, interrogé par la présidente sur sa ligne de défense, il avait lâché un laconique: "Pas d'idée."
Lors de son premier procès où il était apparu tantôt apathique, tantôt désinvolte, Yoni Palmier avait seulement admis "une part de responsabilité" dans le premier des quatre meurtres qui lui sont reprochés, celui d'une femme de 35 ans découverte en novembre 2011 dans un parking de Juvisy-sur-Orge tuée d'au moins sept balles. Mais il avait nié être l'auteur des coups de feu mortels.
Il avait en revanche affirmé n'avoir "rien à dire" sur les trois autres: celui d'un homme de 52 ans abattu d'une balle dans la nuque dans le même parking de Juvisy-sur-Orge le 22 février 2012, d'un ancien employé de banque âgé de 81 ans le 17 mars à six kilomètres de là, à Ris-Orangis, et d'une femme de 48 ans le 5 avril 2012 dans la commune toute proche de Grigny.
Malgré ces dénégations, les éléments de l'enquête l'accablaient. C'est en effet dans un box loué par lui qu'a été retrouvée la moto identifiée par les témoins. Et c'est Yoni Palmier lui-même qui a indiqué aux enquêteurs où trouver l'arme du crime, porteuse de son seul ADN.
"Après sa condamnation, il a réalisé les choses et il veut essayer de s'expliquer. Il souhaite pouvoir expliquer son état au moment des faits", a dit l'un de ses avocats, Julien Fresnault. "On le dit dénué d'empathie mais il marche essentiellement à l'empathie quand on veut obtenir des explications de sa part", a-t-il ajouté.
Chez les familles de victimes, qui n'avaient aucun lien entre elles, ces premiers aveux provoquent un soulagement circonspect.
"C'est peut-être une amorce de prise de conscience vis-à-vis des victimes", a voulu croire Adel Fares, l'un des avocats des parties civiles: "On va voir s'il va au bout de la démarche et s'il répond à la seule question qui nous intéresse depuis cinq ans: pourquoi?"
Pour Frank Natali, autre avocat d'une famille de victimes, ce revirement a aussi une dimension stratégique. "Il s'est rendu compte qu'il était au pied du mur", estime l'avocat: "Il tente son va-tout pour essayer peut-être d'obtenir une peine moins rigoureuse."
Selon une expertise psychiatrique réalisée pendant l'enquête, Yoni Palmier ne souffrait au moment des faits d'aucune "pathologie mentale majeure".
Les experts notaient que le "mode opératoire froid, déterminé, expéditif et sans implication émotionnelle ou pulsionnelle (renvoie) à une motivation de type tueur en série".
Ses dénégations lors de son procès en première instance en avril 2015 ne lui avaient pas évité la peine la plus lourde prévue par le code pénal: la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
La cour d'assises d'Evry avait même jugé que s'il était toujours considéré comme dangereux en fin de peine, il pourrait être placé en "rétention de sûreté", une peine rarissime et controversée qui n'a été prononcée que 13 fois depuis sa création en 2008.
Mardi, à l'issue de la première demi-journée de son procès en appel qu'il a passée prostré dans son box, ne laissant souvent dépasser que son visage, les yeux dans le vague, sourcils froncés, celui qu'on a aussi appelé "le tueur à la moto" a opéré un spectaculaire revirement.
"J'ai pris du temps pour faire appel. (...) Je reconnais les faits. Je répondrai à vos questions dans la mesure du possible", a déclaré l'accusé aujourd'hui âgé de 38 ans, après le rappel par la présidente des faits qui lui sont reprochés et du déroulement de l'enquête.
Une heure plus tôt, interrogé par la présidente sur sa ligne de défense, il avait lâché un laconique: "Pas d'idée."
Lors de son premier procès où il était apparu tantôt apathique, tantôt désinvolte, Yoni Palmier avait seulement admis "une part de responsabilité" dans le premier des quatre meurtres qui lui sont reprochés, celui d'une femme de 35 ans découverte en novembre 2011 dans un parking de Juvisy-sur-Orge tuée d'au moins sept balles. Mais il avait nié être l'auteur des coups de feu mortels.
Il avait en revanche affirmé n'avoir "rien à dire" sur les trois autres: celui d'un homme de 52 ans abattu d'une balle dans la nuque dans le même parking de Juvisy-sur-Orge le 22 février 2012, d'un ancien employé de banque âgé de 81 ans le 17 mars à six kilomètres de là, à Ris-Orangis, et d'une femme de 48 ans le 5 avril 2012 dans la commune toute proche de Grigny.
- Des éléments accablants -
Malgré ces dénégations, les éléments de l'enquête l'accablaient. C'est en effet dans un box loué par lui qu'a été retrouvée la moto identifiée par les témoins. Et c'est Yoni Palmier lui-même qui a indiqué aux enquêteurs où trouver l'arme du crime, porteuse de son seul ADN.
"Après sa condamnation, il a réalisé les choses et il veut essayer de s'expliquer. Il souhaite pouvoir expliquer son état au moment des faits", a dit l'un de ses avocats, Julien Fresnault. "On le dit dénué d'empathie mais il marche essentiellement à l'empathie quand on veut obtenir des explications de sa part", a-t-il ajouté.
Chez les familles de victimes, qui n'avaient aucun lien entre elles, ces premiers aveux provoquent un soulagement circonspect.
"C'est peut-être une amorce de prise de conscience vis-à-vis des victimes", a voulu croire Adel Fares, l'un des avocats des parties civiles: "On va voir s'il va au bout de la démarche et s'il répond à la seule question qui nous intéresse depuis cinq ans: pourquoi?"
Pour Frank Natali, autre avocat d'une famille de victimes, ce revirement a aussi une dimension stratégique. "Il s'est rendu compte qu'il était au pied du mur", estime l'avocat: "Il tente son va-tout pour essayer peut-être d'obtenir une peine moins rigoureuse."
Selon une expertise psychiatrique réalisée pendant l'enquête, Yoni Palmier ne souffrait au moment des faits d'aucune "pathologie mentale majeure".
Les experts notaient que le "mode opératoire froid, déterminé, expéditif et sans implication émotionnelle ou pulsionnelle (renvoie) à une motivation de type tueur en série".