NUKU'ALOFA, 10 avril 2011 (AFP) - Dans les rayons des supermarchés du Tonga, les conserves de corned beef de la taille de pots de peintures ont depuis longtemps remplacé le poisson et la noix de coco, contribuant à des taux d'obésité record dans ce pays et les autres îles de la région Pacifique.
La viande est vendue quasi exclusivement en conserve au Tonga: blanc de dinde, pain de viande, jambon compressé. On la trouve fumée, assaisonnée de chili ou mélangée avec du fromage, pour augmenter encore un peu le nombre de calories.
Et le dénominateur commun à ces préparations est une grosse quantité de sel et de graisses saturées, explique Malakai Ake, le directeur de la santé au Tonga.
L'explosion des maladies liées au surpoids, telles que les maladies coronariennes, les diabètes et les crises cardiaques, est "le plus grand problème auquel le Tonga est confronté", estime-t-il.
"Tous les deux jours, il y a l'enterrement d'un voisin, d'un parent, d'un ami. Ce sont toujours des maladies cardiaques, des diabètes. C'est terrible", déclare à l'AFP le responsable.
Selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les îles-nations du Pacifique représentent huit des dix pays affichant la plus forte proportion d'hommes obèses ou en surpoids.
Au Tonga, 90% de la population est considérée comme en surpoids et 60% est obèse, selon les données des autorités sanitaires de l'île-nation.
Les maladies liées au surpoids sont responsables de trois-quarts des décès dans la région Pacifique, avec dans certains pays la moitié de la population souffrant de diabète, selon le nutritionniste de l'OMS, Temo Waqanivalu, basé aux Fidji.
"Si vous allez dans un hôpital d'un pays du Pacifique, vous constatez que 75 à 80% des opérations de chirurgie sont liées à l'obésité" du patient, ajoute le nutritionniste.
Cette épidémie s'explique principalement par un changement radical du mode de vie, souligne Malakai Ake.
Eux qui passaient une bonne partie de leur journée à pêcher et à cultiver la terre --des activités physiques--, mènent depuis quelques années une vie très sédentaire et utilisent une voiture pour le moindre déplacement.
"Quand j'étais jeune, on marchait et on nageait. Mais maintenant, les gens prennent la voiture pour aller au bout de la rue", relève le directeur de la santé du Tonga.
L'alimentation traditionnelle, à base de légumes-racine et de poissons, n'a pas résisté face à l'offre séduisante des produits occidentaux importés, considérés comme plus pratiques et plus chics.
Et ce sont les produits occidentaux les moins bons pour la santé et les moins chers qu'achètent les habitants de ces îles, aux moyens modestes.
"Lorsqu'ils vont au supermarché, la dernière chose qu'ils regardent, ce sont les informations nutritionnelles. Ils regardent les prix", note Malakai Ake. "Dans certains pays, une bouteille de soda coûte moins cher qu'une bouteille d'eau".
Les îliens du Pacifique arguent parfois qu'ils sont costauds de naissance et qu'ils prennent donc du poids très facilement.
Temo Waqanivalu rejette cet argument. Un tour de taille généreux a longtemps été un signe de statut social élevé dans le Pacifique, dit-il.
"On dit aux gens que c'est OK d'être costaud, mais qu'être très gros est différent. Or c'est ce que nous voyons beaucoup", ajoute-t-il.
Le roi du Tonga Tupou IV, décédé en 2006, avait lancé des campagnes nationales dans les années 90 pour combattre l'obésité, en proposant des régimes et des exercices quotidiens à ses sujets.
Il figurait dans le Guinness Book des records comme étant le monarque le plus lourd du monde, avec un poids de 210 kg. Après des mises en garde de ses médecins, il avait perdu 70 kg.
Pour le Premier ministre du Tonga, Lord Tu'ivakano, la lutte contre l'obésité exige de nouvelles mesures. Le gouvernement cherche par exemple à interdire certains produits importés, tels que les "mutton flaps", des bas-morceaux de mouton très gras et bon marché, prisés des habitants.
ns/fmp/cac/ple
La viande est vendue quasi exclusivement en conserve au Tonga: blanc de dinde, pain de viande, jambon compressé. On la trouve fumée, assaisonnée de chili ou mélangée avec du fromage, pour augmenter encore un peu le nombre de calories.
Et le dénominateur commun à ces préparations est une grosse quantité de sel et de graisses saturées, explique Malakai Ake, le directeur de la santé au Tonga.
L'explosion des maladies liées au surpoids, telles que les maladies coronariennes, les diabètes et les crises cardiaques, est "le plus grand problème auquel le Tonga est confronté", estime-t-il.
"Tous les deux jours, il y a l'enterrement d'un voisin, d'un parent, d'un ami. Ce sont toujours des maladies cardiaques, des diabètes. C'est terrible", déclare à l'AFP le responsable.
Selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les îles-nations du Pacifique représentent huit des dix pays affichant la plus forte proportion d'hommes obèses ou en surpoids.
Au Tonga, 90% de la population est considérée comme en surpoids et 60% est obèse, selon les données des autorités sanitaires de l'île-nation.
Les maladies liées au surpoids sont responsables de trois-quarts des décès dans la région Pacifique, avec dans certains pays la moitié de la population souffrant de diabète, selon le nutritionniste de l'OMS, Temo Waqanivalu, basé aux Fidji.
"Si vous allez dans un hôpital d'un pays du Pacifique, vous constatez que 75 à 80% des opérations de chirurgie sont liées à l'obésité" du patient, ajoute le nutritionniste.
Cette épidémie s'explique principalement par un changement radical du mode de vie, souligne Malakai Ake.
Eux qui passaient une bonne partie de leur journée à pêcher et à cultiver la terre --des activités physiques--, mènent depuis quelques années une vie très sédentaire et utilisent une voiture pour le moindre déplacement.
"Quand j'étais jeune, on marchait et on nageait. Mais maintenant, les gens prennent la voiture pour aller au bout de la rue", relève le directeur de la santé du Tonga.
L'alimentation traditionnelle, à base de légumes-racine et de poissons, n'a pas résisté face à l'offre séduisante des produits occidentaux importés, considérés comme plus pratiques et plus chics.
Et ce sont les produits occidentaux les moins bons pour la santé et les moins chers qu'achètent les habitants de ces îles, aux moyens modestes.
"Lorsqu'ils vont au supermarché, la dernière chose qu'ils regardent, ce sont les informations nutritionnelles. Ils regardent les prix", note Malakai Ake. "Dans certains pays, une bouteille de soda coûte moins cher qu'une bouteille d'eau".
Les îliens du Pacifique arguent parfois qu'ils sont costauds de naissance et qu'ils prennent donc du poids très facilement.
Temo Waqanivalu rejette cet argument. Un tour de taille généreux a longtemps été un signe de statut social élevé dans le Pacifique, dit-il.
"On dit aux gens que c'est OK d'être costaud, mais qu'être très gros est différent. Or c'est ce que nous voyons beaucoup", ajoute-t-il.
Le roi du Tonga Tupou IV, décédé en 2006, avait lancé des campagnes nationales dans les années 90 pour combattre l'obésité, en proposant des régimes et des exercices quotidiens à ses sujets.
Il figurait dans le Guinness Book des records comme étant le monarque le plus lourd du monde, avec un poids de 210 kg. Après des mises en garde de ses médecins, il avait perdu 70 kg.
Pour le Premier ministre du Tonga, Lord Tu'ivakano, la lutte contre l'obésité exige de nouvelles mesures. Le gouvernement cherche par exemple à interdire certains produits importés, tels que les "mutton flaps", des bas-morceaux de mouton très gras et bon marché, prisés des habitants.
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