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"Le tiki fait partie intégrante de la culture polynésienne"


De gauche à droite : Tara Hiquily, commissaire de l'exposition, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, Christel Vieille-Ramseyer, commissaire de l'exposition, et Théano Jaillet, directrice du Musée de Tahiti et des îles.
De gauche à droite : Tara Hiquily, commissaire de l'exposition, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, Christel Vieille-Ramseyer, commissaire de l'exposition, et Théano Jaillet, directrice du Musée de Tahiti et des îles.

"Le tiki fait partie intégrante de la culture polynésienne"
Christel Vieille-Ramseyer, commissaire de l'exposition "Tiki", consultante en valorisation du patrimoine et chargée de mission pour le Musée de Tahiti et des îles
"Le tiki fait partie intégrante de la culture polynésienne"

Quelle est votre formation ?
Je suis documentaliste, j'ai une formation en valorisation du patrimoine, et je me suis spécialisée dans la valorisation du patrimoine documentaire.

Quelles sont les expositions sur lesquelles vous avez travaillé ?
J'ai déjà travaillé sur les expositions liées à Mangareva, Taiwan et au tapa.

Qu'est-ce qui vous a passionné dans cette exposition "Tiki" ?
C'était le fait de poser un autre regard sur les objets marquisiens et s'intéresser justement à la présence de tiki ou de motifs y faisant clairement référence. Avec Tara Hiquily (l'autre commissaire de l'exposition "Tiki", ndlr) nous avons fait de nombreuses recherches pour essayer de nous documenter au maximum, en remontant aux sources plutôt françaises, et en s'appuyant sur les rapports des voyageurs aux Marquises. Nous avons parcouru beaucoup de journaux d'explorateurs, les écrits des premiers missionnaires, d'ethnologues et d'auteurs emblématiques comme Karl von den Steinen…

Quid de la tradition orale ?
En tant que documentaliste, la tradition orale est également une source intéressante. Ce qui se transmet oralement se modifie au cours du temps, mais cela permet de compléter notre approche et de développer nos données.

Qu'est-ce qui a retenu particulièrement votre attention ?
Pour ma part, tout m'a étonné ! Même si j'ai déjà travaillé sur d'autres expositions en Polynésie, je suis métropolitaine et j'ai un rapport au monde différent des Polynésiens même aujourd'hui. C'était très enrichissant de se mettre dans la posture des Marquisiens de cette période qui avaient un autre rapport au monde que les Européens… Ce qui m'a interpellée, c'est de comprendre la pensée des Marquisiens d'alors : leur logique, leurs croyances, etc. Avec l'aide d'une quinzaine de spécialistes, nous avons essayé d'aller le plus loin possible, en se plongeant totalement dans le sujet. Grâce aux historiens, ethnologues, archéologues, linguistes… j'ai pu toucher toutes les disciplines. Chacun a amené son regard, ses connaissances, et cela permet d'apporter un éclairage sur le tiki et de présenter ce que l'on sait aujourd'hui. Il est très intéressant d'essayer de comprendre comment les Polynésiens se sont expliqué l'humanité. Le tiki fait partie intégrante de la culture polynésienne, c'est une image emblématique de la Polynésie. On le voit tellement au quotidien qu'il a perdu de son sens. Cette exposition a pour objectif de lui en redonner un.

Propos recueillis par Dominique Schmitt

Rédigé par Dominique Schmitt le Vendredi 16 Septembre 2016 à 09:47 | Lu 1368 fois