Le 17 février 2015, reconstitution à Tipaerui d'une scène de crime. En décembre 2014, sur cette portion de route qui mène aux Archives territoriales, un mari jaloux s'était acharné sur l'amant de sa femme.
PAPEETE, le 12 mai 2015. Alors que dans le monde entier, la part d'homicide volontaire dans la mortalité générale d'un pays est évaluée en moyenne à 1%, la Polynésie française avec 0,4% paraît être un paradis sur terre. Néanmoins en 2014, 12 personnes ont été tuées par la main d'un autre. C'est une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) rendue publique la semaine dernière qui l'a annoncé. Le taux d'homicide volontaire est "le plus faible au monde dans de très petits Etats comme Monaco (aucun homicide en 2012), ainsi qu'à Hong Kong (0,2), Islande (0,3), Japon et Polynésie française (0,4)". Une donnée statistique qui a de quoi réjouir : la Polynésie française reste encore épargnée par les pires violences mondiales. Ce chiffre doit néanmoins être nuancé.
L'étude menée par l'ONDRP ne concerne que les homicides volontaires : les cas par conséquent où un être humain en tue un autre volontairement (si c'est sans préméditation il s'agit d'un meurtre ; si c'est avec préméditation c'est un assassinat). Effectivement en Polynésie française, ces homicides volontaires sont assez peu répandus. "On voit ici assez peu d'assassinats crapuleux" reconnaît José Thorel, le procureur de la République. Les derniers dossiers retentissants de cet ordre là sont le meurtre de Stefan Ramin, ce touriste allemand tué aux Marquises en octobre 2011, ou bien l'affaire des Diaboliques. Dans cette dernière affaire, deux sœurs ont été condamnées à perpétuité, en juin 2012, pour l'assassinat de deux retraités en mars 2008 et avril 2009.
Mais quand on comptabilise en Polynésie française les coups mortels, les homicides involontaires et les homicides volontaires on obtient une moyenne de dix à quinze morts violentes chaque année. Au cours de l'année dernière, en 2014, 12 personnes sont ainsi décédées prématurément par la main de quelqu'un d'autre. "C'est un chiffre assez stable d'année en année. Un tiers des meurtres vise des femmes qui meurent sous les coups ou les violences commises par leur conjoint ou compagnon" analyse José Thorel, une proportion visant les femmes partagée à travers le monde entier. "Ici, il s'agit le plus souvent d'affaires où je me bats et je tue la personne qui est en face. Le plus souvent, l'auteur de ces violences mortelles ne frappe pas avec l'intention de tuer" précise encore le procureur de la République. Mais la violence des coups finit par entraîner la mort de la victime visée.
Ce qui est rarissime en Polynésie française et même extrêmement marginal dans ces affaires d'homicides reste l'usage d'armes à feu, "rien à voir avec ce que l'on peut constater dans les banlieues françaises" poursuit José Thorel. Rappelons que la justice prévoit des peines proportionnées en fonction de la gravité des faits et de l'intention qui les accompagne ou pas : 15 ans de prison maximum pour des coups mortels ayant entraîné la mort sans intention de la donner, 20 ans pour un meurtre et la réclusion criminelle à perpétuité quand il s'agit d'un assassinat.
L'étude menée par l'ONDRP ne concerne que les homicides volontaires : les cas par conséquent où un être humain en tue un autre volontairement (si c'est sans préméditation il s'agit d'un meurtre ; si c'est avec préméditation c'est un assassinat). Effectivement en Polynésie française, ces homicides volontaires sont assez peu répandus. "On voit ici assez peu d'assassinats crapuleux" reconnaît José Thorel, le procureur de la République. Les derniers dossiers retentissants de cet ordre là sont le meurtre de Stefan Ramin, ce touriste allemand tué aux Marquises en octobre 2011, ou bien l'affaire des Diaboliques. Dans cette dernière affaire, deux sœurs ont été condamnées à perpétuité, en juin 2012, pour l'assassinat de deux retraités en mars 2008 et avril 2009.
Mais quand on comptabilise en Polynésie française les coups mortels, les homicides involontaires et les homicides volontaires on obtient une moyenne de dix à quinze morts violentes chaque année. Au cours de l'année dernière, en 2014, 12 personnes sont ainsi décédées prématurément par la main de quelqu'un d'autre. "C'est un chiffre assez stable d'année en année. Un tiers des meurtres vise des femmes qui meurent sous les coups ou les violences commises par leur conjoint ou compagnon" analyse José Thorel, une proportion visant les femmes partagée à travers le monde entier. "Ici, il s'agit le plus souvent d'affaires où je me bats et je tue la personne qui est en face. Le plus souvent, l'auteur de ces violences mortelles ne frappe pas avec l'intention de tuer" précise encore le procureur de la République. Mais la violence des coups finit par entraîner la mort de la victime visée.
Ce qui est rarissime en Polynésie française et même extrêmement marginal dans ces affaires d'homicides reste l'usage d'armes à feu, "rien à voir avec ce que l'on peut constater dans les banlieues françaises" poursuit José Thorel. Rappelons que la justice prévoit des peines proportionnées en fonction de la gravité des faits et de l'intention qui les accompagne ou pas : 15 ans de prison maximum pour des coups mortels ayant entraîné la mort sans intention de la donner, 20 ans pour un meurtre et la réclusion criminelle à perpétuité quand il s'agit d'un assassinat.
Violences mortelles en famille, l'alcool comme facteur aggravant
Toutes les affaires d'homicides ne sont pas nécessairement exposées publiquement par la gendarmerie ou la police. Ainsi sur les 12 affaires de morts violentes survenues en 2014 en Polynésie française par la main d'un homme, seuls cinq dossiers ont été présentés dans la presse. Le 23 janvier 2014, à Makemo un homme de 56 ans bat mortellement son ex-femme âgée de 43 ans avec un bout de bois, peut-être un pied de lit alors que celle-ci s'était couchée et dormait, après une dispute et une consommation excessive d'alcool.
Une dispute et alcool sont aussi à l'origine du décès par arme blanche d'un jeune homme de 28 ans à Taiarapu Est, le 5 juillet 2014. Un différend l'oppose à un homme de 40 ans et lors d'une soirée arrosée, il est poignardé à plusieurs reprises. Le jeune homme meurt durant son transfert à l'hôpital.
Le 19 octobre 2014, Tevavaro, une jeune femme de 21ans est retrouvée noyée dans une citerne d'eau sur l'atoll de Raroia. Si la mort de la victime est suspecte, il faudra néanmoins attendre quelques jours pour qu'une enquête pour recherche des causes de la mort soit officiellement ouverte par la gendarmerie et que le corps soit exhumé pour les besoins d'une autopsie. Le conjoint de la jeune femme était ensuite placé en détention provisoire pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner.
Un trio fatal est à l'origine de la mort particulièrement violente d'un homme à Tipaerui le 10 décembre 2014. Un homme de 39 ans ayant découvert que sa compagne a un amant, va se déchaîner contre celui-ci. Il met au point une expédition punitive contre son rival, le percute en voiture, lui roule dessus et traîne sa victime, coincée dans le pare-choc, pendant plusieurs dizaines de mètres. Le malheureux n'a pas survécu à ses blessures. Son assassin présumé (il n'a pas encore été jugé) avait 1,8 gramme d'alcool par litre de sang au moment de son déchaînement de violence.
Enfin, la dernière affaire met aux prises un neveu et son oncle sur l'atoll de Niau. Le 13 décembre 2014, l'oncle âgé d'une cinquantaine d'années tue son neveu, à la hache, durant son sommeil. Les deux hommes qui travaillaient ensemble comme coprahculteurs étaient en désaccord sur le partage de la rémunération. L'oncle a déclaré avoir agi parce que lui-même craignait d'être tué. Il a été mis en examen pour assassinat, la préméditation du geste ayant été retenue.
Toutes les affaires d'homicides ne sont pas nécessairement exposées publiquement par la gendarmerie ou la police. Ainsi sur les 12 affaires de morts violentes survenues en 2014 en Polynésie française par la main d'un homme, seuls cinq dossiers ont été présentés dans la presse. Le 23 janvier 2014, à Makemo un homme de 56 ans bat mortellement son ex-femme âgée de 43 ans avec un bout de bois, peut-être un pied de lit alors que celle-ci s'était couchée et dormait, après une dispute et une consommation excessive d'alcool.
Une dispute et alcool sont aussi à l'origine du décès par arme blanche d'un jeune homme de 28 ans à Taiarapu Est, le 5 juillet 2014. Un différend l'oppose à un homme de 40 ans et lors d'une soirée arrosée, il est poignardé à plusieurs reprises. Le jeune homme meurt durant son transfert à l'hôpital.
Le 19 octobre 2014, Tevavaro, une jeune femme de 21ans est retrouvée noyée dans une citerne d'eau sur l'atoll de Raroia. Si la mort de la victime est suspecte, il faudra néanmoins attendre quelques jours pour qu'une enquête pour recherche des causes de la mort soit officiellement ouverte par la gendarmerie et que le corps soit exhumé pour les besoins d'une autopsie. Le conjoint de la jeune femme était ensuite placé en détention provisoire pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner.
Un trio fatal est à l'origine de la mort particulièrement violente d'un homme à Tipaerui le 10 décembre 2014. Un homme de 39 ans ayant découvert que sa compagne a un amant, va se déchaîner contre celui-ci. Il met au point une expédition punitive contre son rival, le percute en voiture, lui roule dessus et traîne sa victime, coincée dans le pare-choc, pendant plusieurs dizaines de mètres. Le malheureux n'a pas survécu à ses blessures. Son assassin présumé (il n'a pas encore été jugé) avait 1,8 gramme d'alcool par litre de sang au moment de son déchaînement de violence.
Enfin, la dernière affaire met aux prises un neveu et son oncle sur l'atoll de Niau. Le 13 décembre 2014, l'oncle âgé d'une cinquantaine d'années tue son neveu, à la hache, durant son sommeil. Les deux hommes qui travaillaient ensemble comme coprahculteurs étaient en désaccord sur le partage de la rémunération. L'oncle a déclaré avoir agi parce que lui-même craignait d'être tué. Il a été mis en examen pour assassinat, la préméditation du geste ayant été retenue.