Le Syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française était réuni jeudi 4 avril lors de son assemblée générale.
Papeete, le 6 avril 2019 - Le Syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française était réuni jeudi 4 avril lors de son assemblée générale dans une salle des Urgences du Centre hospitalier de Polynésie française. Selon la quinzaine de praticiens présents, il devient justement urgent d'agir afin d'améliorer la situation actuelle critique de l'hôpital. Investissement en matériels médicaux et attractivité de l'établissement pour fidéliser les praticiens hospitaliers doivent être priorisés.
"Les équipements médicaux représentent environ 7 milliards de francs au total au Taone. Il faut savoir qu'environ 20 à 30% de ce matériel vient de Mamao et a parfois 18, voire 20 ans. Quant au parc acheté pour le nouvel hôpital en 2010, il va maintenant avoir presque 10 ans (...). Or, on se retrouve avec des budgets en équipements médicaux inférieurs à ce que nous avions en moyenne à Mamao, qui avait un plateau technique de moindre grande importance. Cette année, il y a eu une petite prise de conscience, mais cela ne suffit pas à rattraper le retard (…). Cela nous oblige à pousser la vétusté des appareils équipements et à ne les changer que lorsqu'ils tombent en panne (…). Mais dans certains services, on ne peut pas se permettre cela, car cela risque de mettre en danger la prise en charge des patients. On vient d'apprendre cette semaine qu'en 2019, il n'y aurait pas de budget, alors qu'il reste 100 millions, auquel on n'a pas le droit de toucher qu'au cas où il y aurait une urgence si un gros appareil tombe en panne. Si ce n'est pas le cas, on perd cette somme en décembre", s'insurge le Dr Marc Levy, président du Syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française (SPHPF), devant cette situation.
Ainsi dans certains services, les praticiens hospitaliers (PH) se retrouvent face à des appareils qui sont parfois en état d'obsolescence, voire même en panne, comme c'est le cas dans le service de Gastro-gastro-entérologie avec un fibroscope pour les hémorragies digestives qui est cassé. "Si quelqu'un arrive avec cette pathologie, on ne peut donc rien lui proposer", insiste le Dr Marc Levy qui n'hésite pas à dire que certaines spécialités se trouvent dans "une situation critique". Il peut y avoir "des pertes de chances pour certains patients (…). Faut-il attendre qu'il y ait un accident dommageable pour un patient avec une plainte et un procès ? (…)", prévient-il. D'autres services comme la Réanimation sont également touchées par l'usure de certains équipements médicaux.
"Les équipements médicaux représentent environ 7 milliards de francs au total au Taone. Il faut savoir qu'environ 20 à 30% de ce matériel vient de Mamao et a parfois 18, voire 20 ans. Quant au parc acheté pour le nouvel hôpital en 2010, il va maintenant avoir presque 10 ans (...). Or, on se retrouve avec des budgets en équipements médicaux inférieurs à ce que nous avions en moyenne à Mamao, qui avait un plateau technique de moindre grande importance. Cette année, il y a eu une petite prise de conscience, mais cela ne suffit pas à rattraper le retard (…). Cela nous oblige à pousser la vétusté des appareils équipements et à ne les changer que lorsqu'ils tombent en panne (…). Mais dans certains services, on ne peut pas se permettre cela, car cela risque de mettre en danger la prise en charge des patients. On vient d'apprendre cette semaine qu'en 2019, il n'y aurait pas de budget, alors qu'il reste 100 millions, auquel on n'a pas le droit de toucher qu'au cas où il y aurait une urgence si un gros appareil tombe en panne. Si ce n'est pas le cas, on perd cette somme en décembre", s'insurge le Dr Marc Levy, président du Syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française (SPHPF), devant cette situation.
Ainsi dans certains services, les praticiens hospitaliers (PH) se retrouvent face à des appareils qui sont parfois en état d'obsolescence, voire même en panne, comme c'est le cas dans le service de Gastro-gastro-entérologie avec un fibroscope pour les hémorragies digestives qui est cassé. "Si quelqu'un arrive avec cette pathologie, on ne peut donc rien lui proposer", insiste le Dr Marc Levy qui n'hésite pas à dire que certaines spécialités se trouvent dans "une situation critique". Il peut y avoir "des pertes de chances pour certains patients (…). Faut-il attendre qu'il y ait un accident dommageable pour un patient avec une plainte et un procès ? (…)", prévient-il. D'autres services comme la Réanimation sont également touchées par l'usure de certains équipements médicaux.
REFORMER LE STATUT DES PRATICIENS HOSPITALIERS
Outre le manque d'investissement en équipements médicaux, le Syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française a également souhaité alerter une nouvelle fois sur le manque d'attractivité du CHPF pour faire venir et surtout rester les PH au sein de l'établissement par rapport à la métropole. "Le statut des PH de Polynésie française date de 1996, il n’a pratiquement pas été réformé, il n'est plus du tout adapté actuellement", note le Dr Marc Levy.
Manque d'attractivité financière, absence de limitation du temps de travail en Polynésie (48 heures en métropole), absence d’activité libérale dans les hôpitaux de Polynésie, reprise d’ancienneté incomplète par rapport à la métropole… Le syndicat a noté les principaux axes d'amélioration nécessaires qui pourraient faire venir et fidéliser les PH en Polynésie française.
Pour plus d'efficacité, le syndicat souhaite également que le CHPF sorte du statut d'établissement administratif et obtienne le statut d’établissement public de santé.
Enfin, le syndicat regrette le manque crucial de dialogue avec la direction de leur établissement, d'une part, et avec le ministère de la Santé. "Les courriers que l'on envoie sont restés sans réponse", conclut le Dr Marc Levy.
Manque d'attractivité financière, absence de limitation du temps de travail en Polynésie (48 heures en métropole), absence d’activité libérale dans les hôpitaux de Polynésie, reprise d’ancienneté incomplète par rapport à la métropole… Le syndicat a noté les principaux axes d'amélioration nécessaires qui pourraient faire venir et fidéliser les PH en Polynésie française.
Pour plus d'efficacité, le syndicat souhaite également que le CHPF sorte du statut d'établissement administratif et obtienne le statut d’établissement public de santé.
Enfin, le syndicat regrette le manque crucial de dialogue avec la direction de leur établissement, d'une part, et avec le ministère de la Santé. "Les courriers que l'on envoie sont restés sans réponse", conclut le Dr Marc Levy.
Dr Christophe Alle, chef du service de Gynécologie :
"Il n'y a pas eu de budget pour créer un poste"
"La difficulté essentielle est le temps de travail avec une activité de plus en plus difficile au motif que nous sommes dans un hôpital de derniers recours. Cette semaine, j'ai passé 80 heures à l'hôpital, même si ce n'est pas 80 heures de travail incessant. Toutefois, quand on est de garde, on doit faire une césarienne à 2 heures du matin puis 7, 8 minutes après, on est en train d'opérer !
Par ailleurs, au niveau de l'activité chirurgicale, les patientes sont de plus en plus complexes, cela est lié notamment à l'augmentation de patientes présentant une obésité. Ce sont des patientes risquées qui ne sont pas prises en charge dans le privé. On essaye de faire plus de dépistages, la population vieillie aussi.
Or on est confrontés à la difficulté de recruter, alors que j'avais la candidate, mais il n'y a pas eu de budget pour créer un poste. Pourtant la charge de travail est très importante."
"Il n'y a pas eu de budget pour créer un poste"
"La difficulté essentielle est le temps de travail avec une activité de plus en plus difficile au motif que nous sommes dans un hôpital de derniers recours. Cette semaine, j'ai passé 80 heures à l'hôpital, même si ce n'est pas 80 heures de travail incessant. Toutefois, quand on est de garde, on doit faire une césarienne à 2 heures du matin puis 7, 8 minutes après, on est en train d'opérer !
Par ailleurs, au niveau de l'activité chirurgicale, les patientes sont de plus en plus complexes, cela est lié notamment à l'augmentation de patientes présentant une obésité. Ce sont des patientes risquées qui ne sont pas prises en charge dans le privé. On essaye de faire plus de dépistages, la population vieillie aussi.
Or on est confrontés à la difficulté de recruter, alors que j'avais la candidate, mais il n'y a pas eu de budget pour créer un poste. Pourtant la charge de travail est très importante."