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Le sport, vecteur de développement social pour les jeunes en situation de handicap


Tahiti, le 23 janvier 2024 - Ce mardi, au stade Louis-Ganivet de Faa'a, la Fédération polynésienne de sports adaptés et handisport (FPSAH) avait rassemblé de multiples organismes s'occupant de jeunes handicapés mentaux pour un tournoi de football. Et si le sport apporte une multitude de bienfaits, autant moteurs que psychiques pour ces jeunes, il est également un incroyable vecteur de développement social et d'épanouissement personnel.
 
Au stade Louis-Ganivet de Faa'a, ce mardi, les explosifs matchs de Tefana ont laissé place à une session de Festifoot, à destination de jeunes handicapés mentaux. Cet événement, orchestré par la Fédération polynésienne de sports adaptés et handisport (FPSAH), a rassemblé divers organismes tels que l'Institut d'insertion médico-éducatif (IIME) de Pirae et Paea, les classes Ulis des collèges Anne-Marie-Javouhey (AMJ) de Papeete et du Sacré-Cœur de Taravao, ainsi que les associations Tama Ora et Papanui, pour une matinée placée sous le signe du ballon rond.
 
Ainsi, c'est dans un cadre et une atmosphère chaleureuse que ces équipes de jeunes, toutes accompagnées d'éducateurs, s’en sont donné à cœur joie. Mais au-delà d'être une simple session de football, cet événement sportif s'inscrit véritablement dans le développement personnel de ces jeunes handicapés mentaux, transcendant les différences pour leur apporter des bienfaits tant physiques que psychiques. “C'est prouvé scientifiquement, le sport favorise une bonne santé, surtout pour ces jeunes. Un bien-être au sens large du terme. Nous, c'est vrai qu'on cherche le développement social à travers ces moments de partage et les valeurs du sport. Ça favorise les liens entre les jeunes des différents centres. Ce sont tous ces objectifs transversaux que l'on vise”, nous explique Jérémie Le Fort, éducateur sportif à la Fédération polynésienne des sports adaptés et handisport, qui supervise cette session de Festifoot. “Nous organisons une quinzaine d'événements similaires chaque année pour répondre à la demande des associations et de ces jeunes”, poursuit-il, en annonçant les prochains matchs.
 
Car oui, même s'il est prouvé que le sport développe chez ces jeunes une meilleure coordination motrice et une meilleure condition cardiovasculaire, ces événements sont surtout organisés pour permettre à ces enfants en situation de handicap – “à dominante mentale, sensorielle et psychique, avec des troubles autistiques et des déficiences mentales”, d'après Jérémie Le Fort – de rencontrer d'autres enfants confrontés aux mêmes difficultés. En équipe, ils apprennent à communiquer et à coopérer, des compétences naturelles pour les personnes valides, mais complexes pour ces enfants. “Ce que je préfère aujourd'hui, c'est revoir les autres enfants des autres centres”, confie même Tenoho, un enfant de la classe Ulis du collège AMJ de Papeete.
 

Un moment épanouissant
 
Sur la pelouse de Louis-Ganivet, les cris de joie des jeunes joueurs sont à peine étouffés par la musique que crache une imposante enceinte posée en bordure du stade. Aucun visage ne dévoile autre chose qu'un sourire radieux. Ces moments, bien au-delà de tous les bienfaits physiques ou psychiques, représentent de véritables bouffées d'air frais pour ces jeunes, habitués à leurs centres et à leurs salles de classe. “On les voit plus épanouis, même plusieurs jours. Ils sont vraiment heureux de rencontrer d'autres enfants. C'est fantastique ! Même pour nous, éducateurs, les voir ainsi nous fait du bien”, partage Steven Bryant, moniteur éducateur au sein de l'association Tama Ora, qui s'occupe notamment de jeunes souffrant de troubles autistiques. “Ça nous plaît beaucoup, on voit autre chose que le centre, on est en équipe avec les copains et on soulève une coupe à la fin”, s'exclame quant à lui Matahi, pensionnaire de l'IIME de Paea, entre deux matchs.
 
En effet, chaque joueur et équipe repart avec une récompense, offrant une excellente occasion de féliciter ces enfants souvent confrontés à des défis uniques et qui trouvent dans le sport une source de confiance personnelle. “Lorsqu'ils remportent une coupe, leur estime de soi explose. Cela se reflète dans leur travail quotidien en classe et, nous l'espérons, dans leur vie familiale. Leurs parents sont souvent très fiers”, ajoute Jérémie Le Fort. La Fédération polynésienne de sports adaptés et handisport ne se limite d'ailleurs pas à s'occuper des enfants. Une deuxième journée de Festifoot, avec une session Cécifoot dédiée aux aveugles et malvoyants, est organisé ce mercredi.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 23 Janvier 2024 à 16:20 | Lu 1102 fois