Le préfet de Wallis et Futuna a interdit toute manifestation mardi dans l'île de Wallis, en raison d'un regain de tension entre les deux chefferies traditionnelles, qui se disputent le titre de "roi", a indiqué la préfecture.
Dans un communiqué, le préfet Marcel Renouf a mis en avant "le risque élevé de troubles graves à l'ordre public" pour motiver cette décision.
Elle est intervenue le jour où le tribunal administratif examinait un recours contre la préfecture déposé par l'une des chefferies traditionnelles, qui n'a pas fait l'objet d'une reconnaissance administrative.
Une centaine de personnes s'était rassemblée sans incident devant le tribunal de Mata'Utu, chef lieu de cette petite île d'environ 9.000 habitants, a indiqué à l'AFP le directeur de cabinet du préfet.
L'ambiance est électrique à Wallis, où vendredi dernier des villageois en sont venus aux mains, faisant un blessé léger selon le témoignage d'un habitant joint par téléphone, en raison de ce conflit, qui s'envenime depuis avril dernier.
Au terme de près d'un an et demi de palabres infructueux, deux rois rivaux (Lavelua), Tominiko Halagahu et Patalione Kanimoa, ont été intronisés.
M.Halagahu ayant maille à partir avec la justice, pour avoir participé à l'organisation d'un blocage de l'aéroport, le préfet a seulement pris acte "administrativement" en juin de la nomination de M.Kanimoa.
Mais depuis, chaque Lavelua investit ses propres représentants dans les villages. C'est l'intronisation de l'un d'eux vendredi dernier à Mata'Utu, qui a semé l'agitation, nécéssitant l'intervention des gendarmes.
Le président de l'Assemblée territoriale Mikaele Kulimoetoke a regretté que le préfet se soit "immiscé dans les affaires coutumières".
Territoire français le plus éloigné de la Métropole, Wallis et Futuna est divisé en trois royaumes coutumiers, un à Wallis et deux à Futuna, dont les dirigeants exercent, avec l'église catholique, une influence prépondérante.
Les "rois" et leurs "ministres" sont officiellement associés à la gestion de l'archipel et rémunérés par l'Etat.
avec AFP