Tahiti, le 22 août 2021 - Un chef de poste à la Direction de la sécurité publique (DSP), qui avait menacé de mort ses collègues, avait fait appel de sa première condamnation et était rejugé jeudi. Radié de la profession depuis un an et demi, il contestait la mesure complémentaire d'interdiction d'exercer un métier dans le domaine de la sécurité. La décision sera rendue le 16 septembre.
“Vous êtes complètement parti en vrille”, avait lancé la présidente de la Cour d'appel à l'audience de jeudi dernier. Le prévenu, ancien chef de poste de la Direction de la sécurité publique (DSP), est un Polynésien et ancien militaire de carrière, qui avait passé les concours de la police nationale en métropole. “J'ai même travaillé comme garde statique à l'Élysée”, a-t-il déclaré à la barre.
Il avait bénéficié d'une mutation en Polynésie, pour un poste à responsabilité mais il n'avait jamais réussi à s'adapter à son nouveau poste, notamment du fait de l'éloignement avec son enfant et de sa femme restés dans l'hexagone. Le policier avait mal accepté une remarque de son chef alors qu'il souhaitait prendre un jour de congé supplémentaire. Très énervé et alcoolisé, il était allé jusqu'à appeler son major pour lui dire qu'il voulait le tuer, lui et d'autres collègues du commissariat, avant de se donner la mort. Il lui avait ensuite envoyé des messages inquiétants : “Protège-toi j'arrive” ou encore “mets ton gilet pare-balles”.
“J'ai vécu une trentaine d'années en métropole et retourner ici après autant de temps m'a chamboulé. Le travail ici était vraiment différent, et puis j'avais pas mal de responsabilités”, s'explique l'homme. “Cela aurait dû vous satisfaire justement, non ?”, lui répond la présidente. “Non”, lui adresse le mis en cause.
Victime d'un burn-out
S'il a souhaité faire appel, ce n'est pas tant pour dénoncer son jugement en première instance, que pour contester la mesure complémentaire de dispense de travailler dans la sécurité. L'ancien policier aimerait, par exemple, “pourquoi pas travailler dans la gendarmerie, dans un bureau”.
Depuis sa radiation peu après les événements il y a un an et demi, il ne touche plus aucun revenu et vit chez un membre de sa famille. Il occupe ses journées en pêchant. “Cette décision tue monsieur socialement, qui a toujours reconnu les faits et a été victime d'un burn-out”, a plaidé l'avocat de la défense. Il fait référence à l'affaire du gendarme de Paea, qui en 2017, en ayant confondu son taser et son arme de service, avait abattu un homme : “Ici, personne n'est mort, pourtant mon client ne peut plus exercer”.
Pour l'avocate générale, “il n'est pas normal qu'il ait pu avoir un tel comportement à l'égard de ses collègues”, qui ont “vraiment eu peur” et ne s'attendaient pas “à voir la menace venir de l'intérieur, malgré le fait qu'ils soient confrontés à la délinquance tous les jours”. Le parquet a demandé qu'il ne puisse pas porter ou détenir une arme pendant cinq ans, et a requis une obligation de soins “avec un réel investissement”. La cour d'appel rendra son arrêt le 16 septembre.
“Vous êtes complètement parti en vrille”, avait lancé la présidente de la Cour d'appel à l'audience de jeudi dernier. Le prévenu, ancien chef de poste de la Direction de la sécurité publique (DSP), est un Polynésien et ancien militaire de carrière, qui avait passé les concours de la police nationale en métropole. “J'ai même travaillé comme garde statique à l'Élysée”, a-t-il déclaré à la barre.
Il avait bénéficié d'une mutation en Polynésie, pour un poste à responsabilité mais il n'avait jamais réussi à s'adapter à son nouveau poste, notamment du fait de l'éloignement avec son enfant et de sa femme restés dans l'hexagone. Le policier avait mal accepté une remarque de son chef alors qu'il souhaitait prendre un jour de congé supplémentaire. Très énervé et alcoolisé, il était allé jusqu'à appeler son major pour lui dire qu'il voulait le tuer, lui et d'autres collègues du commissariat, avant de se donner la mort. Il lui avait ensuite envoyé des messages inquiétants : “Protège-toi j'arrive” ou encore “mets ton gilet pare-balles”.
“J'ai vécu une trentaine d'années en métropole et retourner ici après autant de temps m'a chamboulé. Le travail ici était vraiment différent, et puis j'avais pas mal de responsabilités”, s'explique l'homme. “Cela aurait dû vous satisfaire justement, non ?”, lui répond la présidente. “Non”, lui adresse le mis en cause.
Victime d'un burn-out
S'il a souhaité faire appel, ce n'est pas tant pour dénoncer son jugement en première instance, que pour contester la mesure complémentaire de dispense de travailler dans la sécurité. L'ancien policier aimerait, par exemple, “pourquoi pas travailler dans la gendarmerie, dans un bureau”.
Depuis sa radiation peu après les événements il y a un an et demi, il ne touche plus aucun revenu et vit chez un membre de sa famille. Il occupe ses journées en pêchant. “Cette décision tue monsieur socialement, qui a toujours reconnu les faits et a été victime d'un burn-out”, a plaidé l'avocat de la défense. Il fait référence à l'affaire du gendarme de Paea, qui en 2017, en ayant confondu son taser et son arme de service, avait abattu un homme : “Ici, personne n'est mort, pourtant mon client ne peut plus exercer”.
Pour l'avocate générale, “il n'est pas normal qu'il ait pu avoir un tel comportement à l'égard de ses collègues”, qui ont “vraiment eu peur” et ne s'attendaient pas “à voir la menace venir de l'intérieur, malgré le fait qu'ils soient confrontés à la délinquance tous les jours”. Le parquet a demandé qu'il ne puisse pas porter ou détenir une arme pendant cinq ans, et a requis une obligation de soins “avec un réel investissement”. La cour d'appel rendra son arrêt le 16 septembre.