Paris, France | AFP | jeudi 20/05/2021 - L'iceberg aujourd'hui le plus gros du monde, d'une taille équivalente à la moitié de la Corse, s'est détaché de l'ouest de l'Antarctique, un phénomène probablement naturel selon les experts, même si la région est particulièrement vulnérable au réchauffement climatique.
Les scientifiques avaient à l'oeil depuis plusieurs jours cet énorme bloc de glace baptisé A-76 qui avait commencé à se séparer de la barrière de glace de Ronne, un de ces rebords massifs de la calotte glaciaire qui s'étendent sur la mer.
Le vêlage -terme utilisé pour qualifier la séparation d'un iceberg- a finalement été confirmé grâce aux images du satellite Sentinel-1 du programme européen d'observation de la Terre Copernicus, a annoncé l'Agence spatiale européenne.
L'iceberg d'environ 170 km de long sur 25 km de large, pour une surface totale de 4.320 km2, flotte désormais sur la mer de Weddell où il sera presque voisin de celui qui était le plus gros, l'iceberg A-23 qui est coincé dans cette zone depuis son vêlage en 1986.
Mais si A-76 est aujourd'hui le plus gros, "il n'entrerait pas dans le top 10 des plus gros icebergs de tous les temps", explique à l'AFP Alex Brisbourne, glaciologue au British Antarctic Survey (BAS), organisme de recherches britannique qui l'avait repéré initialement.
Par exemple, en 2017, A68, un des plus gros icebergs jamais vu, de 5.800 km2, épais de 350 mètres et pesant mille milliards de tonnes, avait attiré l'attention des scientifiques et des médias en se détachant d'une autre partie de l'Ouest de l'Antarctique, la barrière de glace de Larsen, à la pointe de la péninsule.
Après un voyage de trois ans, cet iceberg s'est finalement éteint en avril, se morcelant en blocs trop petits pour être suivis. Avant sa désintégration, il s'était dangereusement approché d'une île reculée de l'Atlantique Sud, menaçant des colonies de manchots et de phoques, finalement sans conséquence désastreuse.
La formation des icebergs, blocs de glace d'eau douce issus de la fragmentation d'un glacier continental ayant atteint le littoral, est un processus naturel.
"Désintégration"
Le réchauffement de l'air et des océans peut contribuer à l'accélérer. Mais "cet iceberg particulier semble faire partie du cycle naturel et ne pas être lié au changement climatique", indique à l'AFP Andrew Shepherd, directeur du Centre d'observation et de modélisation polaire à l'université de Leeds.
"Nous savons que l'océan autour de l'Antarctique se réchauffe en raison du réchauffement climatique, mais la mer de Weddell, où se trouve l'iceberg A76, ne subit pas ce réchauffement en ce moment", renchérit Alex Brisbourne, estimant par exemple que des glaciers dans d'autres parties de l'Antarctique, comme celui de Thwaites, en sont eux victimes, accélérant la décharge de la glace vers la mer.
La planète a déjà gagné plus de 1°C depuis l'ère pré-industrielle à cause de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre provoqués par les activités humaines. Mais l'Antarctique se réchauffe deux fois plus vite.
Dans une étude publiée mercredi dans la revue Geology, des chercheurs se sont penchés sur la barrière de Larsen, la plus grande de la péninsule antarctique, qui était stable depuis 10.000 ans mais qui a subi ces 25 dernières années une série d'effondrements, avec notamment la désintégration en 2002 de la barrière Larsen B.
"La désintégration régulière de barrières de glace sur la côte est de la péninsule antarctique est liée au réchauffement de l'atmosphère vers le sud ces 50 dernières années", a commenté dans un communiqué le BAS, qui participait à l'étude.
"Dans le même temps, les courants océaniques chauds se sont accentués, affaiblissant les barrières de glace par en dessous", a-t-il ajouté.
La calotte glaciaire de l'Antarctique, qui représente l'équivalent de 55 mètres d'élévation du niveau des océans, perd 150 millions de tonnes de glace chaque année. L'hypothèse de sa fonte fait partie des "points de rupture" ou "point de bascule" identifiés par les scientifiques comme des éléments-clés dont la modification substantielle pourrait entraîner le système climatique vers un changement dramatique et irrémédiable.
Les icebergs sont traditionnellement baptisés par une lettre correspondant à la partie de l'Antarctique où ils sont originellement détectés, suivie d'un numéro.
Les scientifiques avaient à l'oeil depuis plusieurs jours cet énorme bloc de glace baptisé A-76 qui avait commencé à se séparer de la barrière de glace de Ronne, un de ces rebords massifs de la calotte glaciaire qui s'étendent sur la mer.
Le vêlage -terme utilisé pour qualifier la séparation d'un iceberg- a finalement été confirmé grâce aux images du satellite Sentinel-1 du programme européen d'observation de la Terre Copernicus, a annoncé l'Agence spatiale européenne.
L'iceberg d'environ 170 km de long sur 25 km de large, pour une surface totale de 4.320 km2, flotte désormais sur la mer de Weddell où il sera presque voisin de celui qui était le plus gros, l'iceberg A-23 qui est coincé dans cette zone depuis son vêlage en 1986.
Mais si A-76 est aujourd'hui le plus gros, "il n'entrerait pas dans le top 10 des plus gros icebergs de tous les temps", explique à l'AFP Alex Brisbourne, glaciologue au British Antarctic Survey (BAS), organisme de recherches britannique qui l'avait repéré initialement.
Par exemple, en 2017, A68, un des plus gros icebergs jamais vu, de 5.800 km2, épais de 350 mètres et pesant mille milliards de tonnes, avait attiré l'attention des scientifiques et des médias en se détachant d'une autre partie de l'Ouest de l'Antarctique, la barrière de glace de Larsen, à la pointe de la péninsule.
Après un voyage de trois ans, cet iceberg s'est finalement éteint en avril, se morcelant en blocs trop petits pour être suivis. Avant sa désintégration, il s'était dangereusement approché d'une île reculée de l'Atlantique Sud, menaçant des colonies de manchots et de phoques, finalement sans conséquence désastreuse.
La formation des icebergs, blocs de glace d'eau douce issus de la fragmentation d'un glacier continental ayant atteint le littoral, est un processus naturel.
"Désintégration"
Le réchauffement de l'air et des océans peut contribuer à l'accélérer. Mais "cet iceberg particulier semble faire partie du cycle naturel et ne pas être lié au changement climatique", indique à l'AFP Andrew Shepherd, directeur du Centre d'observation et de modélisation polaire à l'université de Leeds.
"Nous savons que l'océan autour de l'Antarctique se réchauffe en raison du réchauffement climatique, mais la mer de Weddell, où se trouve l'iceberg A76, ne subit pas ce réchauffement en ce moment", renchérit Alex Brisbourne, estimant par exemple que des glaciers dans d'autres parties de l'Antarctique, comme celui de Thwaites, en sont eux victimes, accélérant la décharge de la glace vers la mer.
La planète a déjà gagné plus de 1°C depuis l'ère pré-industrielle à cause de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre provoqués par les activités humaines. Mais l'Antarctique se réchauffe deux fois plus vite.
Dans une étude publiée mercredi dans la revue Geology, des chercheurs se sont penchés sur la barrière de Larsen, la plus grande de la péninsule antarctique, qui était stable depuis 10.000 ans mais qui a subi ces 25 dernières années une série d'effondrements, avec notamment la désintégration en 2002 de la barrière Larsen B.
"La désintégration régulière de barrières de glace sur la côte est de la péninsule antarctique est liée au réchauffement de l'atmosphère vers le sud ces 50 dernières années", a commenté dans un communiqué le BAS, qui participait à l'étude.
"Dans le même temps, les courants océaniques chauds se sont accentués, affaiblissant les barrières de glace par en dessous", a-t-il ajouté.
La calotte glaciaire de l'Antarctique, qui représente l'équivalent de 55 mètres d'élévation du niveau des océans, perd 150 millions de tonnes de glace chaque année. L'hypothèse de sa fonte fait partie des "points de rupture" ou "point de bascule" identifiés par les scientifiques comme des éléments-clés dont la modification substantielle pourrait entraîner le système climatique vers un changement dramatique et irrémédiable.
Les icebergs sont traditionnellement baptisés par une lettre correspondant à la partie de l'Antarctique où ils sont originellement détectés, suivie d'un numéro.