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"Le pire est passé": fin de l'alerte rouge aux intempéries en Espagne, sans nouvelles victimes


Crédit JORGE GUERRERO / AFP
Crédit JORGE GUERRERO / AFP
Valence, Espagne | AFP | jeudi 14/11/2024 - "Le pire est passé": l'Agence météorologique espagnole a levé jeudi son alerte rouge aux intempéries dans le sud et l'est de l'Espagne, au terme d'une nuit marquée par de fortes précipitations, mais qui n'ont pas fait de nouvelles victimes.

L'Agence (Aemet) a rétrogradé au niveau "orange" son alerte pour la province andalouse de Malaga (sud) et la région de Valence (est), où le souvenir des inondations qui ont fait au moins 224 morts il y a deux semaines faisait craindre le pire aux sinistrés.

L'agence publique avait placé mercredi soir ces deux régions en alerte rouge, soit le niveau maximal possible, en région d'un risque "extrême" d'inondations lié à la présence d'une nouvelle "goutte froide", une dépression isolée à haute altitude assez fréquente en automne sur la côte méditerranéenne espagnole.

"Evitez les déplacements. Des débordements de cours d'eau et des inondations peuvent avoir lieu", avait-elle mis en garde. Un message abondamment relayé par les autorités, soucieuses d'éviter un nouveau scénario catastrophe, quinze jours après les intempéries tragiques qui ont endeuillé le sud-est du pays.

Selon l'Aemet, des pluies torrentielles sont bel et bien tombées dans la nuit de mercredi à jeudi, avec des cumuls de 110 litres d'eau par mètre carré (110 millimètres) à Alcudia de Veo, dans l'arrière-pays de Valence, et de 88 litres (88 mm) à Chiva, village déjà frappé par les inondations de fin octobre.

Mais ces fortes précipitations n'ont provoqué que peu de dégâts, même si des rues ont été inondées et si des routes ont été ponctuellement coupées, aussi bien en Andalousie que dans la région de Valence. Surtout, elles n'ont pas fait de nouvelles victimes, selon les autorités.  

- "Mieux vaut prévenir que guérir" -

En raison de ces nouvelles intempéries, le gouvernement régional de Valence avait annoncé mercredi une série de mesures préventives sur un total de 163 communes, avec des fermetures de classes et des restrictions de circulation.

"La nuit a été compliquée (...) Nous n'avons jamais vu autant de pluie", a témoigné sur la télévision publique TVE Jordi Mayor, maire de Cullera. Dans cette cité balnéaire située près de Valence, les rues étaient encore "impraticables" jeudi matin mais les dommages ont été limités.

A Malaga, où le trafic aérien a été fortement perturbé mercredi, plus de 4.200 personnes ont été évacuées de façon préventive, principalement près du Guadalhorce, une rivière menacée de débordement. L'école a par ailleurs été suspendue pour près de 500.000 écoliers.

"Je sais que cela a créé des problèmes à beaucoup de familles" mais "mieux vaut prévenir que guérir", a justifié jeudi le président de la région andalouse, Juanma Moreno, précisant que les personnes évacuées ne pourraient sans doute pas rentrer chez elles avant vendredi.

Pour Jess Neumann, professeur d'hydrologie à l'université de Reading, au Royaume-Uni, "la rapidité des évacuations a probablement permis de sauver de nombreuses vies". Cela "montre à quel point il est possible et nécessaire d'agir rapidement lorsque des alertes sont émises", a-t-il jugé dans une note d'analyse.  

- Début de retour à la normale - 

Jeudi, un début de retour à la normale était néanmoins visible dans les zones concernées. A Malaga, la Billie Jean King Cup de tennis (ex-FedCup) a ainsi pu débuter, après un report de 24 heures lié à la pluie.

Dans la région de Valence, les restrictions à la circulation des voitures de particuliers ont par ailleurs été levées, tandis que le trafic ferroviaire avec Madrid a repris en fin de matinée, pour la première fois depuis quinze jours.

Ce retour à la normale est cependant plus compliqué dans les zones ravagées par les inondations du 29 octobre, où les travaux de déblaiement et de remise en état des infrastructures de poursuivent, tout comme la recherche des 16 personnes encore portées disparues.

Cette dernière se concentre "sur une bande de 200 kilomètres de long et 60 kilomètres de large", notamment près de l'embouchure du fleuve Turia, où les corps pourraient avoir été charriés par les flots, a précisé Rosa Touris, porte-parole du Cecopi, comité d'urgence mis en place après les inondations.

En raison de ces nouvelles pluies, l'audition du président de la région Carlos Mazón, censé s'expliquer jeudi devant le parlement régional sur sa gestion de la catastrophe, a été repoussée à vendredi.

Le dirigeant conservateur, qui fait l'objet de vives critiques pour sa gestion des inondations du 29 octobre, pourrait annoncer à cette occasion un remaniement de son gouvernement, selon des médias espagnols.

le Jeudi 14 Novembre 2024 à 05:50 | Lu 184 fois