WASHINGTON, 27 avr 2012 (AFP) - Les populations de requins de récif ont fortement diminué dans le Pacifique surtout près des zones à fortes densité humaine où la baisse dépasse 90%, selon un recensement effectué par une équipe internationale de scientifiques publié vendredi aux Etats-Unis.
Un grand nombre de populations de ces grands prédateurs se sont effondrées au cours des trois dernières décennies avec de 30 à 70 millions de requins tués par les humains chaque année dans le monde, selon certaines estimations.
Ce phénomène résulte notamment d'une pêche excessive pour satisfaire la demande en Asie pour les ailerons de requins, considérés à tort comme un aphrodisiaque, des prises accidentelles par les pêcheries industrielles et de la pêche de loisir.
Cette hécatombe frappe surtout les espèces de requins océaniques. Jusqu'alors, un manque de statistique empêchait les scientifiques de quantifier correctement l'état des populations, notamment celles des requins de récif du Pacifique sur une grande échelle, expliquent les auteurs de cette recherche parue dans la version en ligne de la revue Conservation Biology.
"Nous estimons que le nombre de requins de récif a fortement diminué surtout autour des îles très peuplées", note Marc Nadon, du Joint Institute for Marine and Atmospheric Research (JIMAR) à l'Université de Hawaii, principal auteur de l'étude.
"La baisse y dépasse les 90% comparativement aux requins évoluant à proximité de récifs coraliens et îles isolés", ajoute-t-il.
"En bref, les humains et les requins ne cohabitent pas", résume ce scientifique.
Pour obtenir ces estimations, ces chercheurs ont procédé sur une période de six ans (2004-2010) à des enquêtes de visu effectuées par des plongeurs tirés par de petits bateaux. Au total il y a eu 1.600 de ces sorties autour de 46 îles et atolls du Pacifique.
Cette méthode permet, contrairement aux autres techniques sous-marines, de procéder rapidement à un décompte du nombre de requins dans de vastes zones de l'océan, explique Ivor Williams, à la tête de l'équipe responsable de ce recensement.
Ces chercheurs ont combiné ces informations avec celles portant sur les populations humaines, la complexité de l'habitat, l'endroit où se situait les îles et récifs ainsi que sur des mesures effectuées par des satellites de la température à la surface de l'océan.
Ces modèles informatiques montrent les énormes effets néfastes des humains sur les requins de récif ou requins gris, soulignent ces scientifiques.
"Autour de chaque zone très peuplées dans le Pacifique où nous avons effectué des recensements comme les principales îles hawaïennes, l'Archipel des Mariannes et les îles Samoa sous administration américaine, les nombres de requins de récif étaient extrêmement bas comparativement aux eaux autour d'autres îles dans les mêmes zones mais plus isolées des humains", explique Marc Nadon.
"Nous estimons qu'ils reste moins de 10% des populations de ces requins dans ces zones peuplées", précise-t-il.
Les résultats de cette recherche montrent l'importance d'une surveillance sur le long terme de l'impact humain et de la biogéographie pour comprendre comment l'homme altère les océans, concluent ces scientifiques.
js/eg
Un grand nombre de populations de ces grands prédateurs se sont effondrées au cours des trois dernières décennies avec de 30 à 70 millions de requins tués par les humains chaque année dans le monde, selon certaines estimations.
Ce phénomène résulte notamment d'une pêche excessive pour satisfaire la demande en Asie pour les ailerons de requins, considérés à tort comme un aphrodisiaque, des prises accidentelles par les pêcheries industrielles et de la pêche de loisir.
Cette hécatombe frappe surtout les espèces de requins océaniques. Jusqu'alors, un manque de statistique empêchait les scientifiques de quantifier correctement l'état des populations, notamment celles des requins de récif du Pacifique sur une grande échelle, expliquent les auteurs de cette recherche parue dans la version en ligne de la revue Conservation Biology.
"Nous estimons que le nombre de requins de récif a fortement diminué surtout autour des îles très peuplées", note Marc Nadon, du Joint Institute for Marine and Atmospheric Research (JIMAR) à l'Université de Hawaii, principal auteur de l'étude.
"La baisse y dépasse les 90% comparativement aux requins évoluant à proximité de récifs coraliens et îles isolés", ajoute-t-il.
"En bref, les humains et les requins ne cohabitent pas", résume ce scientifique.
Pour obtenir ces estimations, ces chercheurs ont procédé sur une période de six ans (2004-2010) à des enquêtes de visu effectuées par des plongeurs tirés par de petits bateaux. Au total il y a eu 1.600 de ces sorties autour de 46 îles et atolls du Pacifique.
Cette méthode permet, contrairement aux autres techniques sous-marines, de procéder rapidement à un décompte du nombre de requins dans de vastes zones de l'océan, explique Ivor Williams, à la tête de l'équipe responsable de ce recensement.
Ces chercheurs ont combiné ces informations avec celles portant sur les populations humaines, la complexité de l'habitat, l'endroit où se situait les îles et récifs ainsi que sur des mesures effectuées par des satellites de la température à la surface de l'océan.
Ces modèles informatiques montrent les énormes effets néfastes des humains sur les requins de récif ou requins gris, soulignent ces scientifiques.
"Autour de chaque zone très peuplées dans le Pacifique où nous avons effectué des recensements comme les principales îles hawaïennes, l'Archipel des Mariannes et les îles Samoa sous administration américaine, les nombres de requins de récif étaient extrêmement bas comparativement aux eaux autour d'autres îles dans les mêmes zones mais plus isolées des humains", explique Marc Nadon.
"Nous estimons qu'ils reste moins de 10% des populations de ces requins dans ces zones peuplées", précise-t-il.
Les résultats de cette recherche montrent l'importance d'une surveillance sur le long terme de l'impact humain et de la biogéographie pour comprendre comment l'homme altère les océans, concluent ces scientifiques.
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