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Le ministre de l'Education convoqué devant un juge d'instruction le 9 août


Tahiti, le 5 août 2024 – Dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en janvier dernier pour "provocation publique à la discrimination ou haine raciale par personne dépositaire de l'autorité publique", le ministre de l'Education, Ronny Teriipaia, sera entendu devant le juge d'instruction chargé du dossier le 9 août prochain en vue d'une éventuelle mise en examen.

Hasard du calendrier. Alors que le ministre de l'Education, Ronny Teriipaia, a participé lundi matin à la rentrée des cadres de l'éducation et alors que la rentrée scolaire se profile, il sera entendu le 9 août par le juge d'instruction en charge de l'information judiciaire ouverte en janvier dernier pour "provocation publique à la discrimination ou haine raciale par personne dépositaire de l'autorité publique", des faits passibles de trois ans de prison et d'une amende de neuf millions.

Cette convocation fait suite aux propos tenus par le ministre en novembre dernier dans nos colonnes. Interrogé sur les déclarations de l'élu Tavini, Mitema Tapati, qui avait notamment affirmé : "Notre pays a considérablement blanchi aujourd'hui. On le voit tous!", Ronny Teriipaia avait renchéri en expliquant qu'il ne s'agissait pas de "racisme" mais de la "réalité".

"Ne pas pouvoir maîtriser son destin"

Le ministre de l'Éducation avait également ajouté que l'on "parle d'invasion quand la population autochtone n'est plus visible sur son territoire". "Le problème, c'est de ne plus pouvoir maîtriser son destin, notamment en matière de foncier. Si on laisse tout le monde venir ici, où les Polynésiens vont aller s'installer? Ce n'est pas du racisme, c'est légitime. En France, on dit bien qu'il y a l'invasion de toutes les communautés arabes. C'est exactement pareil" avait finement conclu celui qui est chargé de l'éducation des générations à venir.

Face à ces propos, l'ancien président du Pays, Edouard Fritch, avait envoyé un courrier au procureur de la République pour dénoncer des faits relatifs, selon lui, au délit de provocation à la discrimination raciale. Une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Papeete et confiée au juge d'instruction, Thierry Fragnoli, qui entendra donc le ministre de l'Education vendredi en vue d'une éventuelle mise en examen. Si tel est le cas, il appartiendra au président du Pays, Moetai Brotherson et au Tavini de statuer sur la situation du ministre.
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 5 Août 2024 à 11:02 | Lu 6558 fois