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Le marché de l'emploi en progrès


Tous les voyants sont au vert et l'emploi se porte bien en 2023 avec 2 100 personnes supplémentaires qui ont un emploi par rapport à 2022. credit photo SD
Tous les voyants sont au vert et l'emploi se porte bien en 2023 avec 2 100 personnes supplémentaires qui ont un emploi par rapport à 2022. credit photo SD
Tahiti, le 15 février 2024 - En 2023, 102 900 personnes ont un emploi en Polynésie, dont 79 000 sont salariés. Un taux d'emploi qui progresse de 1,2 % en un an avec 2100 emplois en plus. Dans le même temps, ils sont 2 400 à avoir disparu du stock de personnes ne souhaitant pas travailler, mais il n'y a pas forcément de lien.
 
Plus de jeunes, plus de femmes, plus de personnes inactives ou en recherche d'emploi les années précédentes et qui ont trouvé un emploi... Tous les voyants sont au vert et l'emploi se porte bien en 2023. Et c'est grâce à une activité porteuse depuis la crise Covid, notamment dans le tourisme et la construction, qui a autant bénéficié aux personnes qui souhaitaient trouver un emploi, qu'à ceux qui n'étaient pas forcément en recherche mais qui ont su saisir une opportunité quand l'offre s'est présentée.

C'est ce que montre la dernière enquête menée par une trentaine d'agents de l'Institut de la statistique (ISPF) auprès de 8 000 personnes interrogées dans l'archipel de la Société (îles du Vent et îles Sous-le-vent) et aux Tuamotu-Gambier. Il faut savoir que cette enquête est menée chaque année dans l'archipel de la Société ainsi que dans un autre archipel. C'était donc au tour des Tuamotu Gambier en 2023 et dès lundi prochain, les enquêteurs de l'ISPF se déplaceront aux Australes.
 
Pas de vases communicants
 
“Ce travail intéresse particulièrement le Sefi car il permet d'éclairer nos actions et d'éclairer le ministère dans ces décisions. Ce sont des données très précieuses que nous croisons et qui alimentent l'Observatoire de l'Emploi [créé en août 2022, NDLR]”, a expliqué Vanessa Tapioi du service de l'Emploi, précisant qu'à partir de 2024, c'est le Sefi qui prend le relais du ministère dans ce partenariat avec l'ISPF pour mener cette enquête financée par le Pays.

Plus 1,2% par rapport à 2022, soit 2 100 personnes supplémentaires qui ont un emploi. C'est ce qui ressort des résultats présentés ce jeudi à l'ISPF. Dans le même temps, on constate une baisse de 2 400 personnes ne souhaitant pas travailler. Mais il n'y a pas forcément de lien de cause à effet comme l'explique le responsable de cette enquête, Charly Bodet : “Ce ne sont pas des vases complètement communicants. Dans les personnes qui sont en emploi, une partie vient des demandeurs d'emploi et une autre partie vient des inactifs qui ne souhaitaient pas travailler.”
 
On connaît le profil des inactifs ne souhaitant pas travailler
 
C'est la première fois, depuis 2018, que le nombre d'inactifs ne souhaitant pas travailler baisse et avoisine le taux de nos voisins calédoniens par exemple. Il reste néanmoins important puisqu'il concerne 55 700 Polynésiens soit 30% des 15 à 64 ans. Pour la première fois aussi – et c'était une demande du Pays – cette enquête permet de connaître le profil de ces personnes inactives sans emploi et ne souhaitant pas en trouver.

Il s'agit principalement d'étudiants (31%), d'hommes ou femmes s'occupant d'enfants ou de personnes dépendantes (17%) suivis de près par les hommes ou femmes au foyer (15%), ceux qui ont des problèmes de santé (11%), et enfin, les personnes qui sont tout simplement découragées de chercher un emploi (7%). Curieusement, les retraités sont comptabilisés dans cette catégorie. Il seraient un sur cinq (19%).
 
Le tourisme tire l'emploi vers le haut
 
De 2022 à 2023, huit inactifs ne souhaitant pas travailler sur dix sont restés dans la même situation, un sur dix a trouvé un emploi et la même proportion est devenue demandeur d'emploi.
On note aussi, sans surprise, que ce sont les îles du Vent qui concentrent 76% du marché de l'emploi. Toutefois, les îles Sous-le vent arrivent à tirer leur épingle du jeu avec un bond de plus de six points, justement grâce à la reprise touristique, un secteur porteur et pourvoyeurs d'emplois.

Petit bémol concernant l'écart qui se creuse entre la zone urbaine (qui augmente de presque deux points en un an) et la zone rurale dont le taux d'emploi diminue de près d'un point.
 
Le diplôme, le sésame vers l'emploi
 
Notons enfin que le diplôme reste le critère numéro un et l'atout principal pour décrocher un job. Et plus le diplôme est élevé, plus on a de chances de s'insérer dans le marché de l'emploi.
En revanche, l'enquête révèle que les titulaires du DNB (diplôme national du brevet) ou du CEP (certificat d'études primaires) sont curieusement moins insérés que ceux sans diplôme avec près de 40% de taux d'emploi. Idem concernant le taux de chômage qui est inférieur chez les non-diplômés que chez les titulaires d'un DNB ou d'un CEP. Enfin, notons que le nombre de chômeurs est stable par rapport à l'année précédente et stagne sous la barre des 10 000 (9 600 précisément)
 

Rédigé par Stéphanie Delorme le Jeudi 15 Février 2024 à 16:17 | Lu 1867 fois