PAPEETE, le 31 janvier 2016 - Le marché de l'automobile de 2015 était particulièrement déprimé en Polynésie. Moins de 4000 voitures ont été vendues, une très mauvaise performance qui nous ramène 23 ans en arrière. Les acheteurs ont aussi privilégié des modèles moins chers à l'achat et à l'entretien, ce qui se traduit par une forte montée des SUV et des citadines.
Le marché de l'automobile en Polynésie continue sa profonde détérioration, et rien ne semble pouvoir endiguer l'hémorragie. Selon les chiffres des immatriculations de véhicules neufs, recueillis par la direction des transports terrestres (DTT), les ventes de voitures ont atteint 3966 exemplaires l'année dernière, contre 4581 en 2014.
Cela représente 330 véhicules vendus chaque mois en moyenne, à partager entre les quatre grands groupes… Pas étonnant que les concessionnaires se sentent pris à la gorge. D'autant que le pic de ventes, atteint en 2001, était plus de deux fois supérieur.
LES PATRONS DEMANDENT L'AIDE DU GOUVERNEMENT
Tous les patrons du secteur sont unanimes pour réclamer des mesures du gouvernement pour soutenir le marché. "Le secteur automobile a longtemps servi de vache à lait à travers les taxes très élevées prélevées par le gouvernement. Nous sommes contents de pouvoir financer les infrastructures et le service public, mais les sommes sont colossales… Aujourd'hui, nous aimerions un petit coup de main, avec par exemple une nouvelle prime à la casse" nous explique Daniel Rapon, directeur de Tahiti Automobiles. "On a réduit les coûts et les charges, là ça fait trois ans qu'on se bat pour préserver les emplois."
Gilles Bonvarlet, président de Sodiva, demande aussi une prime à la casse pour sauver les emplois, son entreprise ayant refusé de procéder à des licenciements depuis le début de la crise. Une telle prime pourrait permettre de vendre 1000 véhicules supplémentaires (ou avancer des achats prévus) et ainsi faire respirer le secteur… Il assure que "le marché a baissé de 13% cette année. Cette baisse est expliquée par la baisse du pouvoir d'achat, puisqu'aujourd'hui il y a énormément de personnes qui n'ont plus les moyens d'acheter ou financer une voiture. Et on s'aperçoit qu'il y a une mutation du marché. Le double-cabine pick-up, qui est culturellement le modèle préféré des polynésiens, se fait supplanter par les SUV, Duster en tête, moins chers à l'achat, à l'entretien, en assurance et en consommation. Les citadines aussi connaissent un succès important." Donc moins de voitures vendues, moins chères.
Jean-Marc Leonetti, directeur de Sopadep, confirme cette analyse : "A l'heure actuelle nous n'avons aucune indication que le marché va repartir, il n'y a aucune mesure décidée pour relancer le secteur, donc nous sommes prudents et préoccupés. Il faut envisager toutes les mesures de relance, même la prime à la casse, ou une autre… Il faut rencontrer le gouvernement et discuter avec eux."
>>> Le chiffre : 3966 voitures ont été immatriculées en Polynésie l'année dernière, en chute de 13,4% en un an.
Le marché de l'automobile en Polynésie continue sa profonde détérioration, et rien ne semble pouvoir endiguer l'hémorragie. Selon les chiffres des immatriculations de véhicules neufs, recueillis par la direction des transports terrestres (DTT), les ventes de voitures ont atteint 3966 exemplaires l'année dernière, contre 4581 en 2014.
Cela représente 330 véhicules vendus chaque mois en moyenne, à partager entre les quatre grands groupes… Pas étonnant que les concessionnaires se sentent pris à la gorge. D'autant que le pic de ventes, atteint en 2001, était plus de deux fois supérieur.
LES PATRONS DEMANDENT L'AIDE DU GOUVERNEMENT
Tous les patrons du secteur sont unanimes pour réclamer des mesures du gouvernement pour soutenir le marché. "Le secteur automobile a longtemps servi de vache à lait à travers les taxes très élevées prélevées par le gouvernement. Nous sommes contents de pouvoir financer les infrastructures et le service public, mais les sommes sont colossales… Aujourd'hui, nous aimerions un petit coup de main, avec par exemple une nouvelle prime à la casse" nous explique Daniel Rapon, directeur de Tahiti Automobiles. "On a réduit les coûts et les charges, là ça fait trois ans qu'on se bat pour préserver les emplois."
Gilles Bonvarlet, président de Sodiva, demande aussi une prime à la casse pour sauver les emplois, son entreprise ayant refusé de procéder à des licenciements depuis le début de la crise. Une telle prime pourrait permettre de vendre 1000 véhicules supplémentaires (ou avancer des achats prévus) et ainsi faire respirer le secteur… Il assure que "le marché a baissé de 13% cette année. Cette baisse est expliquée par la baisse du pouvoir d'achat, puisqu'aujourd'hui il y a énormément de personnes qui n'ont plus les moyens d'acheter ou financer une voiture. Et on s'aperçoit qu'il y a une mutation du marché. Le double-cabine pick-up, qui est culturellement le modèle préféré des polynésiens, se fait supplanter par les SUV, Duster en tête, moins chers à l'achat, à l'entretien, en assurance et en consommation. Les citadines aussi connaissent un succès important." Donc moins de voitures vendues, moins chères.
Jean-Marc Leonetti, directeur de Sopadep, confirme cette analyse : "A l'heure actuelle nous n'avons aucune indication que le marché va repartir, il n'y a aucune mesure décidée pour relancer le secteur, donc nous sommes prudents et préoccupés. Il faut envisager toutes les mesures de relance, même la prime à la casse, ou une autre… Il faut rencontrer le gouvernement et discuter avec eux."
>>> Le chiffre : 3966 voitures ont été immatriculées en Polynésie l'année dernière, en chute de 13,4% en un an.