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Le manchot Happy Feet, star de Nouvelle-Zélande, part retrouver les siens


Le manchot Happy Feet, star de Nouvelle-Zélande, part retrouver les siens
WELLINGTON, 28 août 2011 (AFP) - Un manchot empereur, devenu une star en Nouvelle-Zélande après s'être perdu à des milliers de kilomètres de sa colonie, va retrouver les siens lundi, accompagné de sa propre équipe médicale et au terme de deux mois d'un régime spécial à base de milk-shake au poisson.

L'animal avait été retrouvé mi-juin sur une plage près de Wellington, affaibli, amaigri et à plus de 3.000 kilomètres de son lieu de vie habituel, l'Antarctique.

Sa présence avait stupéfait les experts, qui ne peuvent citer qu'un seul précédent, et captivé le public, qui a suivi jour après jour sa convalescence.

"Le niveau d'intérêt a été incroyable, pas seulement à Wellington ou en Nouvelle-Zélande, mais dans le monde entier", assure Lisa Argilla, responsable de l'équipe vétérinaire du zoo de la capitale néo-zélandaise.

Au départ, les vétérinaires espéraient que le manchot empereur serait assez costaud pour repartir à la nage vers l'océan Austral. Mais il est vite apparu qu'il mourrait si on ne l'aidait pas, car il commençait à manger du sable --qu'il prenait pour de la neige-- pour tenter de refroidir son corps.

Surnommé Happy Feet, du nom d'un célèbre dessin animé de 2006 sur un manchot qui danse, l'oiseau avait été opéré par un chirurgien qui lui avait nettoyé l'estomac.

Abrité dans une pièce froide du zoo de Wellington régulièrement approvisionnée en blocs de glace pour recréer les conditions de l'Antarctique, Happy Feet a été nourri de milk-shakes à base de filets de saumon.

"Il a été un temps entre la vie et la mort, mais maintenant ça va", a déclaré Lisa Argilla, ajoutant que le volatile pesait désormais 27,5 kg.

Le Premier ministre néo-zélandais John Key a souhaité une bonne santé à l'oiseau tandis que l'acteur britannique Stephen Fry, en Nouvelle-Zélande pour le tournage du film "The Hobbit", lui a rendu visite au zoo.

Le nombre de visiteurs a d'ailleurs doublé depuis que le zoo abrite Happy Feet, bien que le manchot ne soit pas visible par le public.

Lundi, l'animal embarquera à bord d'un navire de recherche, le Tangaroa, accompagné de Lisa Argilla et de deux assistants, et sera relâché en mer après quatre jours de voyage.

Happy Feet sera équipé d'une puce GPS qui permettra aux scientifiques et au public de suivre sa progression, sur le site www.wellingtonzoo.com.

L'épopée du manchot empereur n'a pas suscité que des cris d'enthousiasme. Certains jugent indécent le prix du sauvetage (estimé à 90.000 dollars néo-zélandais, soit 52.000 euros) et pensent que l'animal aurait dû être laissé sur la plage où il a échoué, ou euthanasié.

"Nous nous laissons emporter par nos émotions", a regretté Wayne Linklater, biologiste à l'université Victoria de Wellington, au quotidien Dominion Post, jugeant que l'argent aurait pu être utilisé de manière plus efficace.

Mais Jenny Lynch, coordinatrice d'un groupe de protection de la nature, Forest and Bird, consacré notamment aux manchots pygmées, estime que l'histoire de Happy Feet sert la cause des défenseurs de l'environnement.

"Il a été très précieux", déclare-t-elle, notant un fort regain d'intérêt pour ces animaux ces dernières semaines par les enfants ou le public. "C'est bien de pouvoir s'appuyer sur un symbole pour la protection de l'environnement en Nouvelle-Zélande".

Avant de retrouver les siens, l'oiseau va devoir affronter des vagues de dix mètres, en pleine mer. "Mais ce gars-là est habitué à des conditions très difficiles. Il sera certainement très excité, il va plonger, et nous ne le verrons plus", espère la vétérinaire du zoo.

ns/fmp/ia

Rédigé par Par Neil SANDS le Samedi 27 Août 2011 à 21:24 | Lu 800 fois