Paris, France | AFP | mercredi 16/06/2021 - Le magazine scientifique Epsiloon, créé par des anciens de Science & Vie en conflit avec l'actionnaire du mensuel, va sortir la semaine prochaine, encouragé par des pré-abonnements records et fort d'un arsenal inédit pour défendre son indépendance.
Le premier numéro arrivera chez les abonnés lundi, et sera disponible en kiosque le 23 juin, a précisé mercredi Hervé Poirier, le rédacteur en chef de cette nouvelle publication, lors d'un événement organisé avec Un bout du monde, association qui se bat pour l'indépendance des médias.
Vendu 4,90 euros, le mensuel comprendra 100 pages, avec des sections dédiées à l'actualité scientifique, des enquêtes, des informations insolites ("fun facts") ou décalées (comme un sujet sur l'adolescence dans le règne animal)...
Mais aussi un "contrepied" qui démonte une idée reçue ("nous sommes tous accros aux écrans"), ou encore un "labyrinthe" (une double page pour décrire un problème complexe et sans conclusion définitive, comme "le casse-tête de la 5G").
Epsiloon se lance porté par un vent d'optimisme, comme l'a souligné Julia Cagé, la présidente de l'association. Ce projet démontre qu'"il est encore possible en 2021, en France, de créer un nouveau magazine en faisant appel aux lecteurs et aux citoyens", s'est-elle réjouie.
Le nouveau mensuel vient en effet de boucler la plus grande campagne de pré-lancement réalisée sur la plateforme Ulule en France, avec plus de 24.000 abonnements.
En outre, la rédaction du magazine, qui s'est lancée dans ce projet avec l'éditeur de presse Unique Heritage Media (UHM), après avoir claqué collectivement la porte du mensuel Science & Vie (S&V), estime avoir construit Epsiloon sur des fondations solides et durables.
Ses membres, tous dotés d'un double bagage journalistique et scientifique, reprochaient à Reworld Media, propriétaire de Science & Vie depuis 2019, d'avoir confié la gestion du site internet du vénérable magazine à des non journalistes cumulant les erreurs, ainsi qu'un manque d'effectifs.
"Arme de dissuasion"
Cette expérience les a poussés à doter Epsiloon d'une charte d'indépendance éditoriale dès sa création, intégrant des mesures qui doivent servir de "bouclier" à la rédaction et garantir son indépendance à tous les niveaux, vis-à-vis "des actionnaires, des annonceurs, et de tous les pouvoirs notamment politiques, économiques, industriels et ou idéologiques".
Au coeur de cet arsenal, un "comité d'indépendance éditoriale", doté de cinq membres dont, fait nouveau dans la presse tricolore, une personnalité indépendante, nommée d'un commun accord par la société des journalistes et les actionnaires du journal.
Il devrait s'agir d'un ou d'une scientifique de renom.
Autre innovation, ce comité pourra exercer un "droit d'alerte" en cas de manquement à la charte et publiera un message dans le magazine pour en informer les lecteurs.
"C'est une sorte d'arme de dissuasion", a souligné Muriel Valin, rédactrice en chef adjointe d'Epsiloon.
En outre, contrairement à ce qui peut arriver dans d'autres publications, il n'y aura "pas de confusion possible" entre les pages de publicité et les articles, "ni d'intervention des annonceurs dans le choix et le contenu" du journal, a-t-elle précisé.
De plus, 93% du budget viendra des lecteurs et seulement 7% de la publicité.
En revanche, contrairement à d'autres médias comme au Monde, la rédaction, actionnaire minoritaire d'Epsiloon aux côtés d'UHM, qui détient la majorité du capital, n'a pas exigé un "droit d'agrément", qui lui permettrait de bloquer éventuellement l'arrivée d'un nouvel investisseur.
Selon Hervé Poirier, le fait que chaque actionnaire signe la charte permettra aux journalistes d'agir en cas de manquement. Une solution plus pragmatique, basée "sur les actes" et non sur la réputation ou "les paroles" de tout futur investisseur.
Enfin, Epsiloon se veut un magazine "engagé" mais "pas militant" selon ses membres: tout en luttant pour "réhabiliter le journalisme scientifique", il enquêtera sans partis pris, et ne prêchera pas, par exemple, pour ou contre les OGM ou l'énergie nucléaire.
Le premier numéro arrivera chez les abonnés lundi, et sera disponible en kiosque le 23 juin, a précisé mercredi Hervé Poirier, le rédacteur en chef de cette nouvelle publication, lors d'un événement organisé avec Un bout du monde, association qui se bat pour l'indépendance des médias.
Vendu 4,90 euros, le mensuel comprendra 100 pages, avec des sections dédiées à l'actualité scientifique, des enquêtes, des informations insolites ("fun facts") ou décalées (comme un sujet sur l'adolescence dans le règne animal)...
Mais aussi un "contrepied" qui démonte une idée reçue ("nous sommes tous accros aux écrans"), ou encore un "labyrinthe" (une double page pour décrire un problème complexe et sans conclusion définitive, comme "le casse-tête de la 5G").
Epsiloon se lance porté par un vent d'optimisme, comme l'a souligné Julia Cagé, la présidente de l'association. Ce projet démontre qu'"il est encore possible en 2021, en France, de créer un nouveau magazine en faisant appel aux lecteurs et aux citoyens", s'est-elle réjouie.
Le nouveau mensuel vient en effet de boucler la plus grande campagne de pré-lancement réalisée sur la plateforme Ulule en France, avec plus de 24.000 abonnements.
En outre, la rédaction du magazine, qui s'est lancée dans ce projet avec l'éditeur de presse Unique Heritage Media (UHM), après avoir claqué collectivement la porte du mensuel Science & Vie (S&V), estime avoir construit Epsiloon sur des fondations solides et durables.
Ses membres, tous dotés d'un double bagage journalistique et scientifique, reprochaient à Reworld Media, propriétaire de Science & Vie depuis 2019, d'avoir confié la gestion du site internet du vénérable magazine à des non journalistes cumulant les erreurs, ainsi qu'un manque d'effectifs.
"Arme de dissuasion"
Cette expérience les a poussés à doter Epsiloon d'une charte d'indépendance éditoriale dès sa création, intégrant des mesures qui doivent servir de "bouclier" à la rédaction et garantir son indépendance à tous les niveaux, vis-à-vis "des actionnaires, des annonceurs, et de tous les pouvoirs notamment politiques, économiques, industriels et ou idéologiques".
Au coeur de cet arsenal, un "comité d'indépendance éditoriale", doté de cinq membres dont, fait nouveau dans la presse tricolore, une personnalité indépendante, nommée d'un commun accord par la société des journalistes et les actionnaires du journal.
Il devrait s'agir d'un ou d'une scientifique de renom.
Autre innovation, ce comité pourra exercer un "droit d'alerte" en cas de manquement à la charte et publiera un message dans le magazine pour en informer les lecteurs.
"C'est une sorte d'arme de dissuasion", a souligné Muriel Valin, rédactrice en chef adjointe d'Epsiloon.
En outre, contrairement à ce qui peut arriver dans d'autres publications, il n'y aura "pas de confusion possible" entre les pages de publicité et les articles, "ni d'intervention des annonceurs dans le choix et le contenu" du journal, a-t-elle précisé.
De plus, 93% du budget viendra des lecteurs et seulement 7% de la publicité.
En revanche, contrairement à d'autres médias comme au Monde, la rédaction, actionnaire minoritaire d'Epsiloon aux côtés d'UHM, qui détient la majorité du capital, n'a pas exigé un "droit d'agrément", qui lui permettrait de bloquer éventuellement l'arrivée d'un nouvel investisseur.
Selon Hervé Poirier, le fait que chaque actionnaire signe la charte permettra aux journalistes d'agir en cas de manquement. Une solution plus pragmatique, basée "sur les actes" et non sur la réputation ou "les paroles" de tout futur investisseur.
Enfin, Epsiloon se veut un magazine "engagé" mais "pas militant" selon ses membres: tout en luttant pour "réhabiliter le journalisme scientifique", il enquêtera sans partis pris, et ne prêchera pas, par exemple, pour ou contre les OGM ou l'énergie nucléaire.