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Le kidnappeur de Papeete ne donne pas d'explications devant le tribunal


PAPEETE, le 16 juin 2015. En début d'année, il avait abordé trois petites filles. L'une d'entre elles était montée à bord de sa voiture et il lui a demandé de baisser sa culotte. La justice l'a condamné hier à 18 mois de prison dont 12 mois avec sursis.



De nombreux parents d'enfants du quartier de Taunoa s'étaient inquiétés en début d'année après que plusieurs fillettes aient été abordées par un homme. En janvier, celui-ci avait fait monter une fillette de 8 ans dans sa voiture. Il lui avait demandé de baisser sa culotte. En avril, puis en mai, il avait de nouveau abordé des fillettes leur proposant de monter à bord de sa voiture. Heureusement, celles-ci avaient eu le bon réflexe de de refuser et de s'en aller.
En raison du jeune âge des victimes, l'audience s'est déroulée à huis clos ce mardi.
Le procureur de la République José Thorel a requis trois ans de prison dont un an avec sursis et mise à l'épreuve avec interdiction d'approcher des établissements scolaires et obligation d'avoir un suivi psychologique. « Il a déjà été condamné pour des violences, vols… Il a approché trois très jeunes enfants après les avoir repérés. C'est une attitude de prédateur sexuel même s'il n'est pas allé jusqu'au bout. Cela montre un comportement de type pédophile »,a expliqué peu après l'audience José Thorel.
Pour Me Vincent Dubois, avocat du prévenu, la « peine demandée par le procureur est extrêmement sévère ». « On a conscience de l'inquiétude qu'ont pu avoir ces parents et du trouble causé à l'ordre public » , souligne-t-il avant d'ajouter : « Un suivi psychologique a été mis en place. C'est quelqu'un qui a eu une enfance difficile. Ça n'explique pas tout mais ça peut expliquer certains comportements mais il est incarcéré depuis trois semaines et il est déjà pris en charge. C'est son premier passage à l'acte et je ne souhaite pas qu'on le juge pour des choses qu'on pourrait imaginer qu'il aurait pu faire. Cela s'est arrêté très rapidement. Certes, ce sont des faits inquiétants -et il le reconnaît, il en a conscience- mais il faut le juger pour ce qu'il a fait et pas pour ce qu'il aurait pu faire. »



« Il s'en veut énormément"

En revanche, le prévenu, âgé d'une trentaine d'années, en a dit peu sur ce qui l'avait poussé à l'acte : « Il ne l'explique pas. Il a honte », souligne Me Dubois. « Il s'en veut énormément. Il cherche lui même des réponses et est est lui même en demande de suivi psychologique. »


Le tribunal correctionnel a finalement été plus clément que le représentant du ministère public en le condamnant à 18 mois de prison dont 12 mois avec sursis accompagné d'une mise à l'épreuve pendant trois ans, d'une obligation de soins et et l'interdiction de paraître auprès des écoles. Le prévenu fera ses six mois de détention en semi-liberté, c'est à dire qu'il pourra aller travailler la journée mais qu'il devra chaque soir regagner Nuutania.

Rédigé par Mélanie Thomas le Mardi 16 Juin 2015 à 16:28 | Lu 1285 fois