Paris, France | AFP | mercredi 05/06/2019 - Le cinéma a ses "César", la musique ses "Victoires", les jeux vidéo auront désormais leurs "Pégases", des récompenses qui doivent permettre de valoriser les studios français, en manque de reconnaissance mais aussi de capitaux pour rester dans la course de cette industrie mondiale ultra concurrentielle.
Le syndicat national du jeu vidéo (SNJV) a fièrement dévoilé mercredi un "Pégase", une fine statuette représentant un cheval ailé, en bronze plaqué or, sur un socle noir.
Chaque année, l'Académie des arts et techniques du jeu vidéo, nouvellement créée, remettra une vingtaine de ces trophées sur le modèle des César pour les films de cinéma.
"Le jeu vidéo est aujourd'hui la première industrie nationale culturelle, devant le livre et devant le cinéma", a déclaré Lévan Sardjevéladzé, président du SNJV, lors d'une conférence de presse, avant de déplorer que les studios soient peu connus du grand public alors que "74% des Français jouent occasionnellement".
L'industrie du jeu vidéo pèse plus de 110 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel dans le monde, selon le centre de réflexion Idate.
Avec près de 5 milliards d'euros, "la France c'est uniquement 5% du marché mondial de la consommation, mais vous avez un millier d'acteurs économiques qui évoluent dans cette industrie, dont 500 studios de production", remarque Julien Villedieu, délégué général du SNJV. "L'idée c'est donc de valoriser cette culture populaire à la mesure de ce qu'elle représente en France".
Des phénomènes du jeu en ligne (comme Fortnite) et les blockbusters des grands studios (jeux dits "AAA") dominent le marché en occident.
Mais "c'est faux de dire que les jeunes ne jouent qu'à Fortnite et à Fifa", assure Lévan Sardjevéladzé à l'AFP, citant des succès critiques et commerciaux, comme Life Is Strange, du studio français Dontnod.
"Le jeu vidéo sera au XXIe siècle ce que le cinéma a été au XXe", prédit-il.
"Demain le jeu vidéo ce sera peut-être un nouveau mode d'interaction avec les histoires. Avec un casque de réalité virtuelle sur nos yeux, par exemple, on sera peut-être Napoléon à Waterloo en train de regarder si Grouchy arrive par l'Est...".
Les Pégases du jeu vidéo récompenseront notamment le meilleur jeu, le meilleur jeu indépendant, le meilleur jeu mobile, le meilleur univers sonore, le meilleur personnage, le meilleur esportif (ou équipe), ou encore le meilleur jeu étranger.
Ils seront choisis par les académiciens, des professionnels du jeu vidéo. Le syndicat espère en compter 1.000 d'ici la fin de l'année. Les détails de la cérémonie télévisée, prévue pour le premier trimestre 2020, restent à définir.
"Nous, +l'entertainement+ (le divertissement NDLR), on sait faire. En revanche notre capacité à faire quelque chose d'un peu classique, c'est-à-dire intemporel, il faut encore qu'on le démontre", souligne Lévan Sardjevéladzé, citant en exemple les "Bafta" anglais, qui récompensent le cinéma et les jeux vidéo.
"C'est très compliqué pour les petites entreprises d'avoir le soutien de fonds d'investissement, ils vont plus facilement dans le cinéma ou dans la +tech+ que dans le jeu vidéo", explique à l'AFP Laurent Michaud, directeur d'études de l'Idate.
"Or le jeu vidéo, dans sa phase de croissance intense, a besoin d'attirer des investisseurs français et étrangers. Donc il faut leur montrer que c'est une industrie mature."
L'industrie est en plein bouleversement et le jeu sur mobile croît très rapidement. Les grands studios doivent produire des succès commerciaux auprès du grand public, parfois aussi chers que des grandes productions de cinéma, mais aussi des joueurs de e-sport.
Le "cloud gaming" (jeu qui passe par des serveurs à distance, sans utiliser une console ni même télécharger une application) arrive à grands pas, porté par Google et la plateforme Stadia prévue pour cette année.
"Il faut rester dans la course. La France est de ceux qui créent le plus, mais nous n'avons pas de garantie pour dans 20 ans si on n'assure pas l'arrivée de capitaux", commente Laurent Michaud.
Il appelle aussi de ses voeux des financements nationaux comme ceux des films, au titre de l'exception culturelle. Tout est bon pour éviter que "la France (ne) devienne l'Italie ou l'Allemagne du cinéma".
Le syndicat national du jeu vidéo (SNJV) a fièrement dévoilé mercredi un "Pégase", une fine statuette représentant un cheval ailé, en bronze plaqué or, sur un socle noir.
Chaque année, l'Académie des arts et techniques du jeu vidéo, nouvellement créée, remettra une vingtaine de ces trophées sur le modèle des César pour les films de cinéma.
"Le jeu vidéo est aujourd'hui la première industrie nationale culturelle, devant le livre et devant le cinéma", a déclaré Lévan Sardjevéladzé, président du SNJV, lors d'une conférence de presse, avant de déplorer que les studios soient peu connus du grand public alors que "74% des Français jouent occasionnellement".
L'industrie du jeu vidéo pèse plus de 110 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel dans le monde, selon le centre de réflexion Idate.
Avec près de 5 milliards d'euros, "la France c'est uniquement 5% du marché mondial de la consommation, mais vous avez un millier d'acteurs économiques qui évoluent dans cette industrie, dont 500 studios de production", remarque Julien Villedieu, délégué général du SNJV. "L'idée c'est donc de valoriser cette culture populaire à la mesure de ce qu'elle représente en France".
Des phénomènes du jeu en ligne (comme Fortnite) et les blockbusters des grands studios (jeux dits "AAA") dominent le marché en occident.
Mais "c'est faux de dire que les jeunes ne jouent qu'à Fortnite et à Fifa", assure Lévan Sardjevéladzé à l'AFP, citant des succès critiques et commerciaux, comme Life Is Strange, du studio français Dontnod.
- Napoléon -
"Au-delà des chiffres, ce qui se joue, c'est une partie de l'imaginaire, de la culture et des modes d'expression artistiques de la France de demain", estime le président."Le jeu vidéo sera au XXIe siècle ce que le cinéma a été au XXe", prédit-il.
"Demain le jeu vidéo ce sera peut-être un nouveau mode d'interaction avec les histoires. Avec un casque de réalité virtuelle sur nos yeux, par exemple, on sera peut-être Napoléon à Waterloo en train de regarder si Grouchy arrive par l'Est...".
Les Pégases du jeu vidéo récompenseront notamment le meilleur jeu, le meilleur jeu indépendant, le meilleur jeu mobile, le meilleur univers sonore, le meilleur personnage, le meilleur esportif (ou équipe), ou encore le meilleur jeu étranger.
Ils seront choisis par les académiciens, des professionnels du jeu vidéo. Le syndicat espère en compter 1.000 d'ici la fin de l'année. Les détails de la cérémonie télévisée, prévue pour le premier trimestre 2020, restent à définir.
"Nous, +l'entertainement+ (le divertissement NDLR), on sait faire. En revanche notre capacité à faire quelque chose d'un peu classique, c'est-à-dire intemporel, il faut encore qu'on le démontre", souligne Lévan Sardjevéladzé, citant en exemple les "Bafta" anglais, qui récompensent le cinéma et les jeux vidéo.
- capitaux -
Mais les studios cherchent aussi des sources de financement."C'est très compliqué pour les petites entreprises d'avoir le soutien de fonds d'investissement, ils vont plus facilement dans le cinéma ou dans la +tech+ que dans le jeu vidéo", explique à l'AFP Laurent Michaud, directeur d'études de l'Idate.
"Or le jeu vidéo, dans sa phase de croissance intense, a besoin d'attirer des investisseurs français et étrangers. Donc il faut leur montrer que c'est une industrie mature."
L'industrie est en plein bouleversement et le jeu sur mobile croît très rapidement. Les grands studios doivent produire des succès commerciaux auprès du grand public, parfois aussi chers que des grandes productions de cinéma, mais aussi des joueurs de e-sport.
Le "cloud gaming" (jeu qui passe par des serveurs à distance, sans utiliser une console ni même télécharger une application) arrive à grands pas, porté par Google et la plateforme Stadia prévue pour cette année.
"Il faut rester dans la course. La France est de ceux qui créent le plus, mais nous n'avons pas de garantie pour dans 20 ans si on n'assure pas l'arrivée de capitaux", commente Laurent Michaud.
Il appelle aussi de ses voeux des financements nationaux comme ceux des films, au titre de l'exception culturelle. Tout est bon pour éviter que "la France (ne) devienne l'Italie ou l'Allemagne du cinéma".