Paris, France | AFP | vendredi 10/03/2017 - Un mois après une hausse de taxes et deux mois après la généralisation obligatoire du paquet neutre en France, le gouvernement a décidé d'augmenter la fiscalité sur les paquets de cigarettes et de tabac à rouler les moins chers, afin de pousser les fabricants à en relever les prix.
Un arrêté pris par Bercy et le ministère de la Santé, et publié vendredi matin au Journal Officiel, relève le "minimum de perception" sur les cigarettes et le tabac à rouler, ce qui revient à imposer une hausse des taxes sur les paquets les moins chers.
Cette taxe "garde-fou" permet d'éviter que les fabricants ne se livrent des guerres commerciales en rivalisant de prix bas, et de fixer de fait un prix plancher aux produits du tabac.
Le ministère de la santé veut ainsi forcer la main des fabricants, qui avaient choisi en début d'année de ne pas augmenter les prix des cigarettes, malgré des hausses de fiscalité décidées fin 2016 par le gouvernement. Ils avaient choisi de réduire leurs marges plutôt que de répercuter ces hausses de taxes sur les consommateurs. En revanche, les tarifs du tabac à rouler, également visés par une forte hausse de fiscalité, avaient fortement augmenté.
Les industriels, qui viennent juste de faire homologuer leurs prix, en janvier, vont devoir recommencer la démarche d'homologation pour intégrer ce relèvement du "minimum de perception", un processus qui devrait être achevé d'ici fin avril.
"Concrètement, les tarifs des paquets de cigarettes dont le prix est inférieur à 6,60 euros actuellement et des paquets de tabac à rouler dont les prix sont inférieurs à 8 euros pour 30 grammes devraient augmenter", selon un communiqué de la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Cette nouvelle action sur les prix "poursuit le même objectif de protection de la jeunesse. Des objectifs clairs ont été ainsi déterminés concernant la hausse des prix du tabac et, en particulier, celle des produits d'entrée de gamme, qui sont ceux que les jeunes privilégient", assure Mme Touraine.
Ce changement correspond selon un cigarettier à une augmentation comprise entre 10 et 20 centimes d'euros par paquet pour ceux vendus actuellement à 6,50 euros (comme les marques News, Lucky Strike ou Winston) ou moins.
En revanche, la marque la plus vendue, Marlboro, spécialisée dans le haut de gamme, devrait elle tirer son épingle du jeu, en restant au même tarif.
"En décidant de s'attaquer aux cigarettes d'entrée de gamme, le gouvernement se trompe à la fois de cible et d'outil: la hausse du minimum de perception est une mesure fiscale injuste puisqu'elle encourage les fumeurs adultes à se tourner vers le marché parallèle", c'est-à-dire les achats à l'étranger ou de contrebande, déplore auprès de l'AFP Seita, filiale française du britannique Imperial Tobacco.
Et "quant aux jeunes, ils vont continuer d'entrer dans le tabagisme via des marques à forte notoriété et aux prix élevés. Pour rappel, 61 % des 18-24 ans choisissent les marques haut de gamme à plus de 6,90 euros", assure le cigarettier, numéro deux du marché du tabac en France.
Le Professeur Dautzenberg, pneumologue investi dans la lutte contre le tabagisme, estime au contraire "qu'avec l'arrivée du paquet neutre sur le marché, les jeunes sont perdus dans les marques, et se tournent vers des paquets moins chers, d'entrée de gamme".
Les effets du paquet neutre sur les ventes de tabac sont difficilement quantifiables. Mais sur l'année 2016, les ventes de cigarettes ont légèrement reculé de 1,2%, "particulièrement sur les mois de novembre et décembre, alors que le paquet neutre est arrivé sur le marché en novembre" (avant sa généralisation le 1er janvier 2017), rappelle le Pr Dautzenberg.
Selon des chiffres publiés par la direction générale des Douanes, les ventes de cigarettes ont reculé de 2,4% en février, après une hausse de 1,9% en janvier.
En France, ce sont les fabricants de tabac, et non l'Etat, qui fixent les prix de vente aux consommateurs, même si les taxes diverses en représentent plus de 80%.
La dernière hausse notable et généralisée des prix du tabac en France remontait à 2014.
Un arrêté pris par Bercy et le ministère de la Santé, et publié vendredi matin au Journal Officiel, relève le "minimum de perception" sur les cigarettes et le tabac à rouler, ce qui revient à imposer une hausse des taxes sur les paquets les moins chers.
Cette taxe "garde-fou" permet d'éviter que les fabricants ne se livrent des guerres commerciales en rivalisant de prix bas, et de fixer de fait un prix plancher aux produits du tabac.
Le ministère de la santé veut ainsi forcer la main des fabricants, qui avaient choisi en début d'année de ne pas augmenter les prix des cigarettes, malgré des hausses de fiscalité décidées fin 2016 par le gouvernement. Ils avaient choisi de réduire leurs marges plutôt que de répercuter ces hausses de taxes sur les consommateurs. En revanche, les tarifs du tabac à rouler, également visés par une forte hausse de fiscalité, avaient fortement augmenté.
Les industriels, qui viennent juste de faire homologuer leurs prix, en janvier, vont devoir recommencer la démarche d'homologation pour intégrer ce relèvement du "minimum de perception", un processus qui devrait être achevé d'ici fin avril.
"Concrètement, les tarifs des paquets de cigarettes dont le prix est inférieur à 6,60 euros actuellement et des paquets de tabac à rouler dont les prix sont inférieurs à 8 euros pour 30 grammes devraient augmenter", selon un communiqué de la ministre de la Santé Marisol Touraine.
- "Mesure injuste" -
Cette nouvelle action sur les prix "poursuit le même objectif de protection de la jeunesse. Des objectifs clairs ont été ainsi déterminés concernant la hausse des prix du tabac et, en particulier, celle des produits d'entrée de gamme, qui sont ceux que les jeunes privilégient", assure Mme Touraine.
Ce changement correspond selon un cigarettier à une augmentation comprise entre 10 et 20 centimes d'euros par paquet pour ceux vendus actuellement à 6,50 euros (comme les marques News, Lucky Strike ou Winston) ou moins.
En revanche, la marque la plus vendue, Marlboro, spécialisée dans le haut de gamme, devrait elle tirer son épingle du jeu, en restant au même tarif.
"En décidant de s'attaquer aux cigarettes d'entrée de gamme, le gouvernement se trompe à la fois de cible et d'outil: la hausse du minimum de perception est une mesure fiscale injuste puisqu'elle encourage les fumeurs adultes à se tourner vers le marché parallèle", c'est-à-dire les achats à l'étranger ou de contrebande, déplore auprès de l'AFP Seita, filiale française du britannique Imperial Tobacco.
- Baisse des ventes en février -
Et "quant aux jeunes, ils vont continuer d'entrer dans le tabagisme via des marques à forte notoriété et aux prix élevés. Pour rappel, 61 % des 18-24 ans choisissent les marques haut de gamme à plus de 6,90 euros", assure le cigarettier, numéro deux du marché du tabac en France.
Le Professeur Dautzenberg, pneumologue investi dans la lutte contre le tabagisme, estime au contraire "qu'avec l'arrivée du paquet neutre sur le marché, les jeunes sont perdus dans les marques, et se tournent vers des paquets moins chers, d'entrée de gamme".
Les effets du paquet neutre sur les ventes de tabac sont difficilement quantifiables. Mais sur l'année 2016, les ventes de cigarettes ont légèrement reculé de 1,2%, "particulièrement sur les mois de novembre et décembre, alors que le paquet neutre est arrivé sur le marché en novembre" (avant sa généralisation le 1er janvier 2017), rappelle le Pr Dautzenberg.
Selon des chiffres publiés par la direction générale des Douanes, les ventes de cigarettes ont reculé de 2,4% en février, après une hausse de 1,9% en janvier.
En France, ce sont les fabricants de tabac, et non l'Etat, qui fixent les prix de vente aux consommateurs, même si les taxes diverses en représentent plus de 80%.
La dernière hausse notable et généralisée des prix du tabac en France remontait à 2014.