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Le gouvernement en visite à Papara


À l’aube de la saison des pluies, la situation est préoccupante pour certains foyers de la vallée de Papeiti (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
À l’aube de la saison des pluies, la situation est préoccupante pour certains foyers de la vallée de Papeiti (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 23 octobre 2024 – Les enjeux en matière de sécurité et de distribution en eau potable ont été évoqués au cœur de la vallée de Papeiti, ce mercredi, à l’issue du onzième conseil des ministres délocalisé.

 
Nouveau conseil des ministres délocalisé, ce mercredi, à Papara, accompagné de plusieurs services territoriaux réunis en guichet unique à la Maison pour tous. Le gouvernement a passé en revue ses 88 délibérations à l'ordre du jour. Faute de temps pour la présentation de la commune, c'est sur le terrain que les échanges se sont poursuivis, au fond de la vallée de Papeiti.
 
Plusieurs raisons ont poussé la municipalité à embarquer le président du Pays et le ministre des Grands travaux sur la piste cabossée qui mène au captage de Papeiti, lequel alimente environ la moitié de la commune. “L’Épic Vaipu a pour projet de bâtir un nouveau captage dans la vallée de Temarua pour répondre aux demandes croissantes avec l’augmentation de la population. C’est un projet de longue date qui fait l’objet d’une demande de subvention”, explique la maire de Papara, Sonia Punua-Taae, fière d’afficher un taux de “100 % d’eau potable”.
 


Des familles exposées


Bénéfique, cette abondance d’eau dans la Papeiti pose aussi régulièrement problème en matière de sécurité, comme l’ont rappelé les inondations du 9 octobre. “Plusieurs familles sont en difficulté : dès qu’il pleut fort, on doit aller les récupérer. On aimerait qu’elles puissent être relogées ailleurs avec des fare OPH, car elles sont en zone rouge. Au total, avec la vallée de Temarua, ça concerne une vingtaine de familles”, estime la tāvana, qui fait également face à des “problèmes de passage” avec un riverain, du côté de Papeiti. Supervisé par la Direction de l’équipement, un curage de 900 m3 est par ailleurs en cours, en aval du captage.
 
La visite s’est achevée par un repas à la pointe Enrich. Là encore, le site n’avait pas été choisi par hasard. “On espère que le Pays pourra nous aider à ouvrir un bon chemin d’accès, parce qu’actuellement, on n’a pas d’autre choix que de passer par la servitude privée du lotissement pour accéder au site communal et à la plage publique, où des associations ont leurs pirogues, avec la possibilité d’organiser des événements”, expose Sonia Punua-Taae.
 
Comme à chaque conseil délocalisé, les registres d’état-civil ont été remis à la commune “pour faciliter les démarches des administrés”, ainsi qu’un inventaire des sites remarquables et archéologiques de Papara, identifiés par la direction de la Culture et du Patrimoine. “On remercie le président et les ministres. C’est la première fois qu’on les reçoit chez nous depuis leur élection. On ne regarde pas la couleur des partis : on est tous là pour travailler pour le bien de la population”, conclut la tāvana, représentante du Tapura à l’Assemblée. Le prochain conseil des ministres délocalisé est prévu à Rapa, aux Australes, début novembre.
 

Moetai Brotherson, président de la Polynésie française : “Il aurait pu y avoir des victimes”

“On a reçu plusieurs questions de la part de la commune. Le ministre des Grands travaux a présenté un plan de curage de la Taharu’u, où il faut retirer 40.000 m3, de mémoire. Pour l’instant, on est sur les études environnementales. La commune a exprimé le souhait de pouvoir disposer d’une partie de ces agrégats ; pour cela, elle devra faire une estimation de ses besoins.
 
On a parlé des car-bass, suite à la réunion avec la fédération des car-audio. Il y a deux sites qu’on pourrait leur accorder, sous réserve des conditions fixées ensemble, ce serait la digue, une fois par trimestre, et le littoral de Atimaono, deux fois par an, où s’était tenu un championnat, par le passé. On a voulu en informer le conseil municipal, en sachant qu’on étudiera les dates avec eux pour que ça ne perturbe pas les événements de la commune.
 
On a aussi passé en revue les familles qui ont été victimes des intempéries. Elles ont pris la décision de retourner dans leurs maisons, qui n’ont pas été détruites, mais submergées. Le remplacement de l’électroménager est en cours avec les services sociaux. Mais sur le long terme, la question se pose de savoir s’ils peuvent rester et habiter aussi près de la rivière. Il aurait pu y avoir des victimes. Il y en avait eu une, par le passé, donc on va continuer à en parler avec la commune, en sachant que certaines de ces familles ne sont pas propriétaires. Il y a différents cas de figure et des situations compliquées. Certaines ont des terrains ailleurs, donc on pourrait leur octroyer un fare OPH. Mais encore faut-il qu’elles veuillent y habiter.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mercredi 23 Octobre 2024 à 18:26 | Lu 1283 fois