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Le douanier proxénète encore plus lourdement condamné en appel


PAPEETE, le 13 septembre 2018- Le douanier qui avait été condamné en février dernier à 5 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel pour le délit de proxénétisme aggravé à l’égard de mineurs et à l’égard de plusieurs personnes, recours à la prostitution d’un mineur et travaux clandestins avait fait appel . Il avait été condamné à 5 ans de prison ferme, interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique, interdiction de droits civiques pendant 5 ans et à une amende de 10 millions de francs. Ce matin, la cour d'appel a décidé d'alourdir sa peine d'un an de prison supplémentaire.

L’affaire, qualifiée de "honte pour le système judiciaire" par le procureur de la République, débute en février 2012. A cette époque, les affaires sociales émettent un signalement concernant une adolescente qui a fugué de chez sa tante. La jeune fille, hébergée par le prévenu, se livrerait à la prostitution. Entendue, elle confirme les soupçons et indique se prostituer pour payer sa consommation d’ice. Sa cousine, également mineure, reconnaît, elle aussi, entretenir des relations sexuelles tarifées. Rapidement, les surveillances mises en place par les enquêteurs permettent d’établir que des mineures et des majeures se livrent à la prostitution dans un immeuble de Papeete qui est sous-loué par un douanier âgé de 50 ans. L’enquête laisse en effet apparaître que l’homme sous-loue des appartements à des jeunes femmes qui s’y prostituent. L’une des mineures interrogées explique même qu’il a eu un rapport sexuel avec elle.

Activités non déclarées

Mais les enquêteurs découvrent également que le prévenu, père de cinq enfants, se livre à de nombreuses activités non déclarées telles que la location de voitures, vente de bijoux, location de chambres ou de studios, activité de transitaire. Tout cela pour un chiffre d’affaires estimé à 31 millions de francs sur une durée de 15 mois. Le fonctionnaire ayant, par ailleurs, un revenu mensuel de 650 000 francs.

Ce mardi, l’homme s’est donc présenté libre et sans avocat devant le tribunal correctionnel. Face aux questions des magistrats sur l’âge des jeunes filles qui se prostituaient dans les chambres qu’il louait, il a nié les faits :"je ne savais pas qu’elles étaient mineures (…). Avec le recul, je me rends compte que c’est grave."

Requérant 4 ans de prison dont 2 avec sursis, le représentant du ministère public a exprimé son exaspération : "avoir un douanier devant nous, c’est une honte pour le système judiciaire républicain (…). Avec votre salaire, votre serment, c’est inimaginable (…). Ce dossier est extrêmement désagréable (…) Entre les colliers, les perles, les véhicules, les loyers, on se demande quand est-ce que vous avez travaillé !"

En février dernier, les magistrats avaient condamné l’individu à 5 ans de prison ferme, interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique, interdiction de droits civiques pendant 5 ans et à une amende de 10 millions de francs. La cour d'appel a décidé ce jeudi matin d'alourdir sa peine d'un an de prison supplémentaire.

Rédigé par () le Jeudi 13 Septembre 2018 à 08:27 | Lu 8181 fois