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Le détenu fiché S fait son retour au tribunal


PAPEETE, le 4 mai 2017 - Moins d'un mois après sa dernière condamnation judiciaire pour des dégradations à Nuutania, le seul détenu fiché S de Polynésie était de retour au tribunal ce jeudi, jugé en comparution immédiate pour menaces de mort et violences à l'encontre de plusieurs agents pénitenciers.


L'individu de 28 ans, désormais bien connu des services de police et de justice, comparaissait ce jeudi pour avoir, entre le 8 et le 24 avril, commis des violences physiques sur les gardiens de Nuutania. Il lui était également reproché d'avoir, comme par le passé, proféré des menaces de mort à l'égard de plusieurs membres du personnel pénitencier ainsi que de leurs familles. Pour mémoire, le prévenu a déjà été condamné 18 fois pour des délits tels que vols, menaces de mort, violences conjugales et plus encore.

Le personnel pénitentiaire "constamment sur le qui vive"

Sept victimes, travaillant toutes au sein de Nuutania, se sont constituées partie civile afin de dénoncer les immenses difficultés que ce détenu pose dans le milieu carcéral. Chacun leur tour, les gardiens ont expliqué être constamment menacés par l'individu qui, du fait de ses actes antérieurs, est désormais fouillé à l'intérieur de sa cellule mais également au retour de promenade. Chose qu'il semble difficilement supporter puisque chaque fouille donne lieu à des menaces verbales.

Ainsi, l'homme, qui a rompu tout contact avec le service de probation et d'insertion pénitentiaire, a de nouveau émis des menaces de mort, expliquant qu'il "allait tabasser les gardiens jusqu'à ce que mort s'ensuive" et leur "arracher la peau". A l'évocation de ces propos, les victimes ont expliqué qu'il devenait de plus en plus difficile pour eux de gérer l'individu tant il est violent et nécessite l'intervention de plusieurs agents. Les surveillants de Nuutania ont également dit être "constamment sur le qui vive", à devoir "se protéger les uns les autres".

Cas psychiatrique

Comme lors de ses précédentes comparutions, le tribunal a rappelé son enfance extrêmement difficile, faite de "milieu social carencé" et d'"abandon". Si l'altération du discernement n'a pas été retenue, la "psychopathie" a été évoquée. C'est d'ailleurs à ce sujet que Me Pater, son avocate, a justement soulevé la question du suivi adapté pour un tel cas. En effet, l'avocate a émis l'hypothèse selon laquelle, sans soins médicaux et thérapeutiques, le prévenu serait rapidement de retour au tribunal.

La procureur de la République, au regard du vertigineux passif du détenu, a requis une peine de 3 ans ferme. Le tribunal l'aura finalement renvoyé à Nuutania pour 18 mois supplémentaires. Toutes peines confondues, l'homme devrait sortir en 2023. Encore faudrait-il qu'il n'y ait pas de nouvelle récidive.

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 4 Mai 2017 à 18:56 | Lu 8783 fois