PARIS, 10 février 2014 (AFP) - "Tu ne mérites pas de vivre": des propos aussi violents sont relayés par des adolescents sur les réseaux sociaux, devenus le théâtre d'insultes, de moqueries ou de menaces. Le cyberharcèlement prend de l'ampleur et inquiète les associations.
"C'est une nouvelle forme de violence", a résumé l'ONG BICE (Bureau international catholique de l'enfance), en lançant lundi une campagne avec l'association e-Enfance et deux syndicats lycéens (Union nationale lycéenne et Syndicat général des lycéens), pour faire réagir les jeunes eux-mêmes à ce fléau.
A la veille du "Safer internet day", une initiative de la Commission européenne créée en 2005, l'ONG voulait montrer du doigt ce phénomène "en explosion", devenu un "sujet de préoccupation mondiale".
Selon une étude de 2012, 5% des jeunes de 9 à 16 ans se disent harcelés en ligne et 17% avouent avoir harcelé quelqu'un au cours des douze derniers mois.
Intimidations, insultes, menaces, moqueries, propagations de rumeurs, en ligne ou par texto, usurpations d'identité, publication de photos humiliantes... Ce cyberharcèlement va parfois très loin, jusqu'à l'incitation au suicide.
Il a trouvé un nouveau relais dans les réseaux sociaux, dont les ados sont les premiers adeptes.
"Avant, internet était plutôt dominé par l'anonymat, mais avec l'arrivée de ces réseaux, Facebook en tête, les pratiques ont changé", a alerté lundi Justine Atlan, la présidente de l'association e-Enfance, agréée par le ministère de l'Education nationale.
Sur environ 2.500 appels reçus chaque année par l'association, plus d'un tiers concernent désormais le harcèlement en ligne, a-t-elle indiqué.
Les collégiens, particulièrement friands des réseaux sociaux, seraient les premières cibles potentielles. "A leur âge, ils ont besoin de valider en permanence au niveau du groupe ce qu'ils valent, car ils ne savent pas encore qui ils sont", a expliqué Justine Atlan.
Changer d'établissement
Ils se créent donc une "identité numérique", qu'ils oublient parfois de protéger, et "postent" - des messages ou des photos - comme ils respirent.
"La vraie nouveauté, c'est que des ados un peu passifs qui n'osaient pas participer physiquement au harcèlement, profitent de l'anonymat d'internet pour se lâcher", en visant le plus souvent des ados peu populaires et plus fragiles, a souligné Justine Atlan. Le fait de ne pas être confronté directement à la victime accroît l'absence d'empathie.
Selon les lycéens, ce harcèlement qui a dépassé les portes de l'école, est plus fréquent qu'on ne l'imagine. "J'ai dans mon entourage une trentaine de personnes qui ont déjà été harcelées", a témoigné Annaëlle Bureau, représentante du Syndicat général des lycéens.
"On retrouve cet effet de groupe dans tous les lycées", a-t-elle affirmé.
"Les harceleurs ne se rendent pas vraiment compte de ce qu'ils font, car ils sont derrière leur écran", a encore estimé Annaëlle Bureau. "Ils ne réalisent pas le pouvoir qu'internet leur donne, une fille que je connais a dû changer d'établissement pour mettre fin au harcèlement dont elle était victime. Notre rôle est de créer une prise de conscience auprès des jeunes", a-t-elle poursuivi.
En 2009, la Commission européenne a demandé aux réseaux sociaux d'améliorer les mesures de protection des enfants. "Désormais, lorsqu'une victime nous parle d'un cas de cyberharcèlement, si celui-ci est avéré, nous pouvons appeler un responsable du réseau social et supprimer un profil dans les deux heures", a indiqué Justine Atlan.
Mais selon elle, il faut avant tout "sensibiliser les jeunes" et leur rappeler que toute injure ou diffamation, même si elle n'est pas répétée, est répréhensible.
La campagne "Stop au harcèlement" espère réunir 10.000 signatures d'adolescents s'engageant par exemple à ne pas poster "des contenus qui peuvent faire mal aux autres" ou à s'engager à réagir" s'ils sont témoins de harcèlement sur internet.
Ces signatures seront déposées au Comité des droits de l'enfant, à l'ONU, en septembre 2014.
"C'est une nouvelle forme de violence", a résumé l'ONG BICE (Bureau international catholique de l'enfance), en lançant lundi une campagne avec l'association e-Enfance et deux syndicats lycéens (Union nationale lycéenne et Syndicat général des lycéens), pour faire réagir les jeunes eux-mêmes à ce fléau.
A la veille du "Safer internet day", une initiative de la Commission européenne créée en 2005, l'ONG voulait montrer du doigt ce phénomène "en explosion", devenu un "sujet de préoccupation mondiale".
Selon une étude de 2012, 5% des jeunes de 9 à 16 ans se disent harcelés en ligne et 17% avouent avoir harcelé quelqu'un au cours des douze derniers mois.
Intimidations, insultes, menaces, moqueries, propagations de rumeurs, en ligne ou par texto, usurpations d'identité, publication de photos humiliantes... Ce cyberharcèlement va parfois très loin, jusqu'à l'incitation au suicide.
Il a trouvé un nouveau relais dans les réseaux sociaux, dont les ados sont les premiers adeptes.
"Avant, internet était plutôt dominé par l'anonymat, mais avec l'arrivée de ces réseaux, Facebook en tête, les pratiques ont changé", a alerté lundi Justine Atlan, la présidente de l'association e-Enfance, agréée par le ministère de l'Education nationale.
Sur environ 2.500 appels reçus chaque année par l'association, plus d'un tiers concernent désormais le harcèlement en ligne, a-t-elle indiqué.
Les collégiens, particulièrement friands des réseaux sociaux, seraient les premières cibles potentielles. "A leur âge, ils ont besoin de valider en permanence au niveau du groupe ce qu'ils valent, car ils ne savent pas encore qui ils sont", a expliqué Justine Atlan.
Changer d'établissement
Ils se créent donc une "identité numérique", qu'ils oublient parfois de protéger, et "postent" - des messages ou des photos - comme ils respirent.
"La vraie nouveauté, c'est que des ados un peu passifs qui n'osaient pas participer physiquement au harcèlement, profitent de l'anonymat d'internet pour se lâcher", en visant le plus souvent des ados peu populaires et plus fragiles, a souligné Justine Atlan. Le fait de ne pas être confronté directement à la victime accroît l'absence d'empathie.
Selon les lycéens, ce harcèlement qui a dépassé les portes de l'école, est plus fréquent qu'on ne l'imagine. "J'ai dans mon entourage une trentaine de personnes qui ont déjà été harcelées", a témoigné Annaëlle Bureau, représentante du Syndicat général des lycéens.
"On retrouve cet effet de groupe dans tous les lycées", a-t-elle affirmé.
"Les harceleurs ne se rendent pas vraiment compte de ce qu'ils font, car ils sont derrière leur écran", a encore estimé Annaëlle Bureau. "Ils ne réalisent pas le pouvoir qu'internet leur donne, une fille que je connais a dû changer d'établissement pour mettre fin au harcèlement dont elle était victime. Notre rôle est de créer une prise de conscience auprès des jeunes", a-t-elle poursuivi.
En 2009, la Commission européenne a demandé aux réseaux sociaux d'améliorer les mesures de protection des enfants. "Désormais, lorsqu'une victime nous parle d'un cas de cyberharcèlement, si celui-ci est avéré, nous pouvons appeler un responsable du réseau social et supprimer un profil dans les deux heures", a indiqué Justine Atlan.
Mais selon elle, il faut avant tout "sensibiliser les jeunes" et leur rappeler que toute injure ou diffamation, même si elle n'est pas répétée, est répréhensible.
La campagne "Stop au harcèlement" espère réunir 10.000 signatures d'adolescents s'engageant par exemple à ne pas poster "des contenus qui peuvent faire mal aux autres" ou à s'engager à réagir" s'ils sont témoins de harcèlement sur internet.
Ces signatures seront déposées au Comité des droits de l'enfant, à l'ONU, en septembre 2014.