“Entre l’investissement de temps et d’argent, […] des fois, on a envie de fermer et de tout abandonner”, confie le gérant, dont le moral est miné par les vols à l’étalage (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 14 octobre 2024 – “Un chocolat par-ci, une bouteille d’alcool par-là”. Dans sa supérette de Toahotu, Benoît Lee Wing constate avec impuissance une recrudescence des vols à l’étalage.
Benoît Lee Wing et son épouse ont ouvert leur supérette en 2012, à Toahotu. Comme la plupart des commerçants, ils ont toujours été confrontés à des vols à l’étalage, mais depuis la crise sanitaire et économique, le couple constate une amplification du phénomène.
L’établissement de 200 m2 compte quatre employés, encouragés à redoubler de vigilance aux heures de pointe. Les rayons sont également placés sous vidéoprotection, mais ni les caméras, pourtant bien visibles, ni les messages d’avertissement ne dissuadent les voleurs. “Il faudrait engager un employé à plein temps pour surveiller, mais ce n’est pas possible financièrement. On le fait nous-mêmes, mais on n’a pas choisi ce métier pour ça : on n’a pas vocation à faire la police. On veut avoir une bonne relation avec nos clients. Il faut aussi qu’ils aient une certaine liberté de circulation dans le magasin, en sachant que ce n’est pas tout le monde qui se comporte comme ça. Le problème, c’est qu’on devient méfiant”, se désole le gérant.
Benoît Lee Wing et son épouse ont ouvert leur supérette en 2012, à Toahotu. Comme la plupart des commerçants, ils ont toujours été confrontés à des vols à l’étalage, mais depuis la crise sanitaire et économique, le couple constate une amplification du phénomène.
L’établissement de 200 m2 compte quatre employés, encouragés à redoubler de vigilance aux heures de pointe. Les rayons sont également placés sous vidéoprotection, mais ni les caméras, pourtant bien visibles, ni les messages d’avertissement ne dissuadent les voleurs. “Il faudrait engager un employé à plein temps pour surveiller, mais ce n’est pas possible financièrement. On le fait nous-mêmes, mais on n’a pas choisi ce métier pour ça : on n’a pas vocation à faire la police. On veut avoir une bonne relation avec nos clients. Il faut aussi qu’ils aient une certaine liberté de circulation dans le magasin, en sachant que ce n’est pas tout le monde qui se comporte comme ça. Le problème, c’est qu’on devient méfiant”, se désole le gérant.
“On ne sait plus quoi faire”
À la colère s’ajoute un double sentiment d’impuissance et d’injustice, qui s’est traduit par une publication sur les réseaux sociaux, le week-end dernier. Une publication depuis retirée car elle “affichait” un énième voleur pris en flagrant délit. “On en a ras-le-bol !” reconnaît Benoît Lee Wing. “Un chocolat par-ci, une bouteille d’alcool par-là, des nems dans la poche, ça nous fait mal dans nos chiffres. On ne sait plus quoi faire… Mon réveil sonne à 3h30 tous les matins, du lundi au dimanche, et on ferme à 19 heures. Entre l’investissement de temps et d’argent, avec toujours plus de charges à payer, des fois, on a envie de fermer et de tout abandonner. On ne travaille pas pour la gloire !”
Des enfants aux adultes, ces situations embarrassantes minent le moral de l’équipe. “On attrape parfois des bons pères et bonnes mères de famille. C’est gênant... On a pitié, surtout quand c’est du mā’a, mais on ne sait pas comment faire, parce que c’est aussi notre travail”, remarque le gérant, qui fait partie des nombreux commerçants à avoir renoncé aux chèques et aux crédits, pour les mêmes raisons.
Benoît Lee Wing estime ses pertes à quelques milliers de francs par jour. “Rapporté au mois ou à l’année, c’est énorme.” S’il a déjà porté plainte par le passé pour un vol de trois bouteilles d’alcool, il concède n’avoir “pas le temps et l’énergie” de se rendre à la gendarmerie à la moindre infraction constatée.