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Le collectif contre la hausse des carburants bloque l'entrée ouest de Papeete, jeudi (màj)


Le collectif contre la hausse des carburants bloque l'entrée ouest de Papeete, jeudi (màj)
Toutes les actions annoncées mardi en fin de journée ont été mises en suspens mercredi, dans l'attente de l'entrevue accordée par Oscar Temaru au collectif interprofessionnel contestant la dernière hausse du prix des carburants.

La rencontre avec le Président du gouvernement a eu lieu à 17 h 30, mercredi, en présence du ministre des Finances, Pierre Frébault.

A 17 h 45 les discussions étaient closes. Le gouvernement a rejeté la demande exprimée par Te Tau no te Hono et visant l'annulation des trois arrêtés CM qui réglementent la dernière hausse du prix des carburant en Polynésie.

"Sur le fond, ils n'ont pas changé de position depuis vendredi. Ils veulent bien concéder des réductions, mais pour les professionnels uniquement et les négocier secteur par secteur. Nous avons refusé unanimement", commente l'homme d'affaires Franck Tehaamatai, président du collectif.

Le collectif annonce en conséquence, pour jeudi matin, des barrages filtrants sur l'entrée ouest de Papeete, uniquement sur le front de mer et probablement au niveau de Poafai. Les manifestants devraient profiter du ralentissement de trafic pour distribuer des flyers exposant leurs revendications aux automobilistes.

Après l'échec des négociation avec le gouvernement, le collectif espère transformer sa manifestation en contestation populaire.
La mise en circulation d'une pétition demandant la baisse du prix des carburants est également évoquée.

Le barrage filtrant devant l'immeuble de l'OPT, rue du Général de Gaulle à Papeete demeure en place. Une quinzaine de camions benne y sont garés en épi et condamnent deux voies de circulation sur trois, provoquant dans la journée un embouteillage jusqu'au pont de l'est.

Pas de déversement de déchets pour barrer l'entrée de ministères, pour l'instant.

Mais en attendant aussi, on nous informe que du poisson est en train de pourrir, dans des bennes quelque part, et que le cas échéant, c'est ce chargement qui sera déversé devant les ministères visés et non des déchets verts, que les manifestants préfèrent garder sous la main pour éventuellement les déverser à proximité de la place Tarahoi, où ils ont établi leur QG.

Parallèlement, le syndicaliste Cyril Legayic (CSIP) a menacé, mercredi, de lancer une action intersyndicale assortie de plusieurs dépôt de préavis de grève. Le syndicaliste a obtenu audience dans la journée avec Pierre Frébault.

L'action maritime dans la rade de Papeete est abandonnée définitivement, tout comme pour l'instant la menace de blocage de l'entrée est de Papeete.

La menace de grève du pain qu'auraient pu engager les boulangers, à compter de mercredi, est également levée.

La semaine dernière, le collectif Te Tau no te Hono menaçait, vindicatif, un blocage de la ville et du port de Papeete, en cas de non entente avec le gouvernement, sur la question contestée de la dernière hausse du prix des carburants. L’entente n’a pas eu lieu.

A la suite d’une entrevue avec le secrétaire général du Haut Commissariat, lundi 16 juillet, à quelques heures de l’ultimatum, on ne parlait plus que d'un blocage de la passe de Papeete et d’une manifestation populaire sur la place Tarahoi. La population était appelée à se joindre au mouvement.

En fin de compte, mardi 17, vers 11 heures on a pu assister à une parade de quelques engins de BTP précédée d'un véhicule sonorisé dénonçant haut et fort l'incompétence du gouvernement, devant une place Tarahoi où une cinquantaine de personnes étaient rassemblées pour manifester. Aucune action maritime n'a été menée dans la rade de Papeete.

Tehaamatai à propos d’Otcenacek : « c’est un traitre »

Tôt dans la matinée, Franck Tehaamatai avait reçu un appel surprenant de la part de Jaros Otcenacek. Le président du syndicat des pêcheurs lui annonçait qu’il se retirait du collectif interprofessionnel. Il semble que le syndicaliste ait eu une entrevue avec des représentants du Pays, dans la soirée de lundi et qu’il en soit sorti changé.

« Nous avons eu un gros raté en raison d’un traitre : M. Jaros Otcenacek. », fustigeait mardi matin Frank Tehaamatai, président du collectif Te Tau no te Hono. « Sa défection a complètement remis en cause la partie maritime de notre manifestation. (…) Ce n’est pas grave cette manifestation est appelée à durer. Nous allons nous installer ici (place Tarahoi, ndlr). Notre cuisine est aménagée tout à l’heure. Nous avons une réunion en fin d'après midi. Il se pourrait que demain, il n’y ait pas de fabrication de pain et que nous installions des barrages filtrants, complètement légaux, sur les entrées est et ouest de Papeete. »
Ces annonces ont été démenties en fin d'après midi, après que le collectif ait arrêté ses actions de la journée de mercredi.

Composé d’agriculteurs, de perliculteurs, d’entreprises du BTP, de transporteurs en commun, de boulangers et de représentants de la société civile, le collectif Te Tau no te Hono (Le temps du rassemblement, ndlr) demande l’annulation pure et simple des trois arrêtés du Conseil des ministres, pris le 25 juin et fixant la mesure de la dernière augmentation du prix des hydrocarbures en Polynésie.

Les prix de l’essence et du gazole ont été réévalués à trois reprises en 2011, les 1er mai, 1er août et 11 novembre. La revalorisation du 1er juillet dernier était la première en 2012.

Les professionnels défendent leur posture contestataire en arguant des répercutions financières importantes qu'ont ces hausses de prix dans leurs secteurs d'activité, déjà en grande difficulté.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 18 Juillet 2012 à 19:45 | Lu 8338 fois