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Le chikungunya s'installe en Polynésie française


PAPEETE, 10 octobre 2014 (AFP) - Le gouvernement a annoncé ce vendredi soir à 18h que la Polynésie connait désormais ses 15 premiers cas endémiques de chikungunya.

Il s'agit des premiers malades ayant attrapé le virus en Polynésie. Nous somme donc officiellement victimes de l'épidémie de chikungunya avec ces 15 cas confirmés, et une course pour essayer de trouver les suivants.

Le virus avait précédemment été identifié en mai sur une patiente venue de Guadeloupe, où l'épidémie de chikungunya s'est propagée depuis le début de l'année. Toutes les zones où elle était passée depuis son retour avaient été traités, et sa rapidité à consulter un médecin avait permis d'éviter la propagation. Ça sera plus difficile cette fois...

Teva i Uta en première ligne

Le virus a été détecté principalement sur des habitants de Teva i Uta, au sud de Tahiti (Mataiea et Papeari). Le gouvernement assure que "des investigations complémentaires sont en cours pour déterminer l’origine et l’étendue de la transmission. Des mesures de lutte contre les moustiques vont être mises en œuvre car le chikungunya, comme la dengue ou le zika, est une maladie transmise par les moustiques présents en Polynésie. Pour éviter la propagation du virus, la population, et notamment les personnes atteintes, doivent se protéger des piqûres de moustiques."

Les signes les plus fréquents du chikungunya sont la fièvre et des douleurs articulaires, qui "disparaissent habituellement en moins d’une semaine" explique le communiqué du gouvernement. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin.

La seule façon de combattre la maladie est de lutter contre les moustiques


Il n'y a aucun traitement pour le chikungunya, et il a parfois des complications loin d'être anodines, il est donc primordial de tout faire pour se protéger.

Cette maladie est véhiculée par le moustique Aedes aegypti, qui est rayé noir et blanc (illustré en photo) et le moustique-tigre (Aedes albopictus), qui lui ressemble beaucoup. ils sont très présents dans les régions tropicales et en Polynésie française. Les trois armes contre eux sont : le dégitage des maisons et jardins, les produits repoussant les moustiques et les moustiquaires traitées à l'insecticide.

Une maladie très handicapante aux Antilles et en Amérique

C'est l'Institut Louis Malardé qui a identifié avec certitude le virus sur le Territoire. L'AFP rappelle que mi-septembre, la Cellule interrégionale d'épidémiologie (Cire) de l'Institut de Veille sanitaire (InVS) faisait état de plus de 147 000 personnes contaminées par le virus aux Antilles et en Guyane, depuis son apparition dans cette zone fin 2013. L'épidémie était alors en ralentissement aux Antilles mais continuait à progresser en Guyane. Toute l'Amérique est aussi touchée par le virus, du Brésil aux Etats-Unis.

Les symptômes de cette maladie sont particulièrement handicapants. Le chikungunya provoque une fièvre brutale avec des douleurs articulaires, surtout aux extrémités des membres, contre lesquelles il n'existe pas de traitement spécifique. Dans certains cas, ces douleurs et des raideurs persistent plusieurs mois voire plusieurs années. La maladie peut être mortelle chez les patients fragilisés, notamment les personnes âgées.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 10 Octobre 2014 à 20:49 | Lu 11441 fois