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Le chanteur de Placebo visé par une enquête pour injure à l'encontre de Giorgia Meloni


Crédit GUILLAUME SOUVANT / AFP
Crédit GUILLAUME SOUVANT / AFP
Rome, Italie | AFP | mardi 18/07/2023 - Le parquet italien a ouvert une enquête contre le chanteur du groupe britannique Placebo, Brian Molko, qui a récemment qualifié sur scène la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni de "raciste et fasciste", ont rapporté mardi les médias locaux.

L'artiste américano-britannique de 50 ans participait au festival "Sonic Park" de Stupinigi, près de Turin (nord) le 11 juillet, lorsqu'il a lancé devant des milliers de spectateurs: "Giorgia Meloni, sale merde fasciste, raciste, va te faire foutre".

Certaines communes ont fait savoir depuis qu'elles refuseraient que le groupe se produise sur leur territoire. La ville de Matera a annoncé qu'elle retirait ses subventions au même festival qui doit s'y délocaliser, tandis que le maire de Sassari (Sardaigne) a lui indiqué qu'il n'empêcherait pas le groupe de tenir son concert le 1er août.

"La commune de Sassari ne condamne personne et ne fait la leçon à personne. Si Placebo commet des actes obscènes, vulgaires, ils en répondront devant la justice, pas au maire ni à la région", a déclaré Nanni Campus, aujourd'hui sans étiquette mais pourtant issu de la même mouvance politique que Giorgia Meloni.

Paola Ambrogio, sénatrice du parti de Mme Meloni Fratelli d'Italia, a fustigé "une gifle à l'Italie et à la démocratie".

"C'est un dossier délicat, pas de commentaire", a déclaré à l'AFP le procureur turinois en charge de l'instruction.

L'article 290 du code pénal italien punit de 1.000 à 5.000 euros d'amende toute personne qui "publiquement diffame la République" mais aussi le Parlement, le gouvernement, le conseil constitutionnel, la justice ou l'armée.

Giorgia Meloni, devenue cheffe du gouvernement italien en octobre 2022, et son parti sont les héritiers du Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste créé après la Seconde Guerre mondiale dont elle a repris, à la fondation de Fratelli d'Italia fin 2012, la flamme tricolore. 

Depuis son entrée en fonction, Mme Meloni évite de s'exprimer sur le sujet mais elle reconnaissait encore avant les législatives de l'an dernier au dictateur Benito Mussolini (1922-1945) d'avoir "beaucoup accompli", sans l'exonérer de ses "erreurs": les lois antijuives et l'entrée en guerre. 

Elle affirme aussi que dans son parti "il n'y a pas de place pour les nostalgiques du fascisme, ni pour le racisme et l'antisémitisme".

Plusieurs personnes dans son entourage politique n'hésitent pas à revendiquer leur filiation avec cette période noire de l'histoire italienne, à l'image du président du Sénat Ignazio La Russa, collectionneur de bustes de Mussolini, tout en insistant sur le fait que cette frange de la droite conservatrice italienne à laquelle ils appartiennent est démocratique et a définitivement rompu après la guerre avec la tentation autoritaire.

le Mardi 18 Juillet 2023 à 06:28 | Lu 334 fois